CEMIR Centrafrique rend visite aux réfugiés centrafricains au Tchad
Du 9 au 17 juin 2022, Mgr Jesús Ruiz Molina, MCCI, Evêque du diocèse de Mbaïki et Président de la Commission Episcopale pour les Migrants et les Réfugiés (CEMIR), et le P. Jules Soh, SJ, Secrétaire Exécutif de la CEMIR, ont effectué une visite aux réfugiés centrafricains qui se trouvent au Tchad. La mission a consisté en des rencontres avec des réfugiés, échanger avec eux, se mettre à leur écoute et identifier leurs besoins urgents. Ils ont pu visiter les réfugiés qui se trouvent à Maro dans le diocèse de Sarh, Département de la Grande Sido, ainsi que ceux des sites de Doholo, Amboko et Gondje dans le diocèse de Gore, Département de Nya Pende.
Selon le HCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés), il y a 124.488 réfugiés centrafricains au Tchad. Ils sont notamment répartis dans les camps de Maro, Amboko, Betabar/Bessao, Doholo, Dosseye, Gondje et sur les sites de Bekan, Diba et Vom, Dembo, Dilingala, Gon, Silambi et Moyo. Cependant, il y a d’autres personnes qui ne cherchent pas le service des Nations Unies et donc n’apparaissent pas dans les chiffres officiels. La mission de la CEMIR s’inscrit dans le prolongement d’une mission similaire qui a été rendue aux réfugiés centrafricains présents à l’Est du Cameroun, du 28 mars au 4 avril 2022.
La délégation qui s’est rendue au Tchad est arrivée à Ndjamena le 9 juin et le lendemain a été reçu par le Représentant du HCR au Tchad et le Secrétaire Permanent de la CNARR (Commission Nationale pour l’Accueil et la Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriés). Les échanges ont porté sur la situation des réfugiés centrafricains, l’avancement de l’Accord Tripartite entre le Tchad, la République Centrafricaine et le HCR relatif au retour volontaire des centrafricains au pays. Avec le Secrétaire Permanent de la CNARR, en particulier, le thème sur les conditions d’accueil des réfugiés dans les camps et les sites et la cohabitation avec les villages hôtes ont été abordés. La délégation a pu également écouter les enjeux de l’implémentation de la loi d’asile du 31 décembre 2020 dont l’un des effets consiste d’améliorer les conditions de vie des réfugiés qui se trouvent au Tchad. Présentement, la loi est en instance de diffusion et de vulgarisation.
La visite aux réfugiés a commencé par ceux qui se trouvent dans la localité de Maro, au camp de Belom. Les réfugiés centrafricains sont présents à Maro depuis 2003 et les dernières arrivées datent de 2022. Leur population est estimée à environ 30.069 personnes réparties au sein de 7.460 ménages. Dans un premier temps, la délégation a rencontré la communauté chrétienne catholique du camp. Cette rencontre a permis de constater que au camp de Belom, les réfugiés bénéficient de la sollicitude pastorale du curé de la paroisse locale. Ils ont entrepris de construire leur chapelle dédiée à Joséphine Bakhita, laquelle est déjà bien avancée. Pour encourager leurs efforts, une donation leur a été faite pour leur permettre de confectionner les portes et fenêtres. Les chrétiens de Belom ont par ailleurs exprimé le besoin en livres liturgiques sango, langue dans laquelle ils ont été eux-mêmes catéchisés. Après la visite aux réfugiés, la délégation s’est rendue au bureau du Comité central des réfugiés centrafricains du camp de Belom. Le président dudit comité a souligné les efforts du gouvernement tchadien à accueillir les réfugiés depuis de nombreuses années et le besoin urgent de la formation professionnelle des adolescents et des activités génératrices de revenus pour les adultes. Finalement, il a remarqué le fait que les réfugiés souhaiteraient retourner au pays si les conditions de sécurité leurs seront garanties.
Du camp de Belom, la délégation est partie à Gore, dans le département de la Nya Pende. Dans cette localité, Mgr Ruiz Molina et le P. Soh se sont rendus aux camps de Amboko, Gondje et Doholo. Le camp de Amboko a été ouvert en 2003 et accueille 10.736 personnes. A son tour, l’ouverture du camp de Gondje remonte en 2005 et il héberge une population de 9.957 personnes. Pour ce qui concerne le camp de Doholo, il est ouvert depuis 2014 et accueille 12.859 réfugiés.
Les échanges avec les réfugiés dans les trois camps ont permis de les écouter et de leur donner des nouvelles de Centrafrique. Les besoins exprimés, qui sont presque les mêmes dans les différents camps, gravitent autour de la formation professionnelle des jeunes et l’appui aux familles pour la mise en place des activités génératrices de revenus. Les travailleurs ont demandé à être assistés afin que leur rémunération pour les différents services soit faite en considération de leur qualification professionnelle.
Jules Soh, SJ
Secrétaire Exécutif de la CEMIR