Lettre pastorale des évêques du Sénégal sur les migrants et les réfugiés

Lettre pastorale des évêques du Sénégal sur les migrants et les réfugiés

Les évêques de la Province Ecclesiastique de Dakar ont publié une lettre pastorale Les migrants et les réfugiés. Adressée aux familles, aux autorités publiques, aux communautés chrétiennes et aux jeunes, l’objectif des évêques est d’engager tous sur le chemin de la “prise en charge de la question migratoire”.  

La lettre comprend six chapitres. Les trois premiers décrivent la situation de la mobilité humaine en Afrique et, en particulier, au Sénégal. L’accent est mis sur les jeunes qui partent en Europe. Apart le danger de périr dans la mer Méditerranée, les migrants sont confrontés à la discrimination, à l’exploitation, à l’insécurité et à des conditions de extrêmes insecurités. Selon les évêques, cette situation constitue “un drame sous nos yeux” car touche également les jeunes sénégalais. C’est pourquoi elle doit concerner l’Eglise, l’Etat, les familles et la communauté dans son ensemble. Pour mieux comprendre le rôle de l’Église, la lettre parle des causes de la mobilité humaine: les facteurs économiques, la proximité géographique et les affinités culturelles. Les évêques rappellent que l’exploitation de ressources en Afrique et la politique des pays occidentaux qui vise à attirer les cerveaux pousse également les jeunes à migrer. 

Les trois derniers chapitres sont consacrés à l’avenir et aux moyens de s’en sortir de la fuite des jeunes africains. Pour les évêques, “la migration devient une chance pour ‘donner corps’ à l’Evangile dans nos communautés chrétiennes, les migrants et les réfugiés étant une grâce pour vivre l’Evangile à travers des actes concrets”. La lettre cite ces actes qui enrichissent nos communautés: l’accueille, la sauvegarde de la dignité humaine, l’attention vigilante et compréhensive”. Ensuite, on donne l’exemple de l’Église du Sénégal qui accueil et fournit l’assistance sociale aux réfugiés et aux immigrants depuis plus de vingt ans. Dans la dernière partie les évêques identifient des acteurs qui doivent attirer et donner aux jeunes le goût d’y rester dans leurs pays.

Les premiers acteurs sont la communauté chrétienne et la famille. La famille en particulier, les évêques exhortent “de ne pas pousser coûte que coûte les jeunes à la migration”. Quant à la communauté chrétienne, les évêques demandent “d’encourager les jeunes à aimer leur pays et à s’engager à son développement”. Le second acteur sont les autorités publiques, qui doivent concevoir des mesures qui répondent aux besoins des jeunes. C’est-à-dire, s’attaquer au chômage et renforcer la formation technique professionnelle. Le troisième acteur, ce sont les jeunes. Ils sont au cœur des préoccupations des évêques. Malgré les difficultés qu’ils affrontent, les évêques demandent aux jeunes de protéger la vie, d’éviter la migration irrégulière, de ne pas braver les dangers du désert et des océans et “de persévérer dans l’effort pour faire de notre pays et de l’Afrique une terre d’espérance”.