Adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

Adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

Cité du Vatican, 6 décembre 2018 – La conférence intergouvernementale pour l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (GCM) se tiendra à Marrakech, au Maroc, les 10 et 11 décembre 2018. Le Saint-Siège se joindra à de nombreux gouvernements du monde entier pour adopter ce Pacte, le premier accord international sur les migrations en général. Le mois dernier, le Pacte mondial sur les Réfugiés (GCR) a été approuvé par le Troisième comité de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Le Saint-Siège s’est impliqué dès le début, en soutenant l’approche que le Pape François a exprimée de façon simple et éloquente par quatre verbes: accueillir, protéger, promouvoir et intégrer. Ces quatre verbes ont été développés par la Section Migrants et Réfugiés en 20 Points d’action destinés à l’évaluation et à la mise en œuvre pastorale. Ils sont devenus une part essentielle de la contribution officielle du Saint-Siège aux consultations de 2017 et aux négociations de 2018. Nous sommes heureux aujourd’hui de constater la forte contribution des principes et des mesures trouvés dans ces 20 Points aux textes actuels des Pactes, en particulier dans 15 des 23 Objectifs du GCM.

Le GCM est un accord juridiquement non contraignant. Ce n’est ni une convention ni un traité. En revanche, il exprime de nombreuses valeurs universelles à titre d’Objectifs – par exemple sauver des vies, prévenir le trafic et la contrebande, fournir une information détaillée, faciliter le recrutement équitable, réduire les vulnérabilités dans les migrations, bien gérer les frontières et investir dans le développement des compétences. Chaque objectif mène à de nombreuses propositions et meilleures pratiques. Parmi celles-ci, nous trouvons des initiatives comme l’offre d’éducation, l’introduction de couloirs humanitaires, l’accompagnement des migrants dans les pays de transit et la promotion de rencontres interculturelles pour favoriser l’intégration dans les pays d’arrivée.

Le GCM est le fruit de deux années de consultations et de négociations. Cela a constitué un important exercice de multilatéralisme, une approche que beaucoup considèrent comme le seul moyen d’affronter les plus grands problèmes qui affligent l’humanité.

Le GCM est en quelque sorte un menu ou un kit d’instruments que les États (et les autres acteurs) peuvent choisir pour agir en leur sein, bilatéralement ou même au niveau régional, selon les circonstances et les besoins particuliers. Ainsi les politiques effectives et les meilleures pratiques des États, des regroupements régionaux, des organisations religieuses ou autres sont réunis dans un unique document pour offrir une plate-forme et une référence à l’ensemble de la communauté internationale. Une plus grande coopération et une répartition des responsabilités constituent un thème récurrent de ces deux Pactes.

Bien que se réjouissant du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, le Saint-Siège émet un certain nombre de réserves et avance quelques commentaires concernant certaines références qui comportent une terminologie, des principes et des lignes directrices qui ne sont ni agréées dans le langage de la communauté internationale, ni en harmonie avec les principes catholiques, à savoir les références à des documents renvoyant à ce qu’on désigne sous le sigle de DMU – “Dispositif minimum d’urgence” ( ou “Minimum Initial Service Package” (MISP)), avec l’apport de services de santé sexuelle et reproductive (qui incluent l’avortement), ainsi que le programme LGBTI.

Néanmoins, c’est dans l’espérance que nous accueillons l’adoption du GCM à Marrakech et du GCR à New York. L’Église a beaucoup à offrir dans le domaine vaste et complexe de la mobilité humaine, avec notre approche holistique de l’accueil, de la protection, de la promotion et de l’intégration des personnes vulnérables en déplacement, ainsi qu’en les nourrissant spirituellement.

Dans les pays qui choisissent de ne pas signer le Pacte mondial GCM, l’Église continuera de mettre en œuvre les quatre verbes indiqués, en suggérant des options et des pratiques pour aider à répondre aux besoins des personnes nouvellement arrivées, tout comme à ceux des résidents de longue date qui sont vulnérables. L’objectif final, bien entendu, est le développement humain intégral de tout le monde : migrants et réfugiés, ainsi que leur communauté d’origine et leur nouvelle communauté.

Nous avons ajouté une nouvelle fin à la vidéo M&R qui explique et illustre les quatre verbes pour exprimer les espoirs du Pape pour le GCM. Nous espérons que vous trouverez cette mise à jour utile pour informer les fidèles et d’autres personnes de bonne volonté de ce moment important et pour les encourager à se joindre aux efforts communs. N’hésitez pas à diffuser largement ce texte et cette vidéo autour de vous.

Michael Czerny S.J. et P. Fabio Baggio C.S.
Sous-Secrétaires