9 juillet 2015 | Discours du Saint-Père

PARTICIPATION À LA IIe RENCONTRE MONDIALE DES MOUVEMENTS POPULAIRES DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Foire Expo Feria, Santa Cruz de la Sierra (Bolivie)

[…] Vous, de la part des mouvements populaires, assumez les tâches habituelles,
motivées par l’amour fraternel qui se rebelle contre l’injustice sociale. Quand on
regarde le visage de ceux qui souffrent, le visage de l’agriculteur menacé, exclu le
travailleur des opprimés indigènes, la famille sans-abri, les migrants persécutés, les
jeunes chômeurs, l’enfant exploité, la mère qui a perdu son fils dans un le fait de
tirer parce que le quartier a été pris par un trafic de drogue, du père qui a perdu sa
fille parce qu’elle a été soumise à l’esclavage; Quand nous nous souvenons de ces
«visages et noms», nous nous inclinons devant une telle douleur et nous sommes
émus, nous bougeons tous. Parce que « nous avons vu et entendu » non pas la froide
statistique, mais les blessures de l’humanité souffrante, nos blessures, notre chair.
Ceci est très différent de la théorisation abstraite ou de l’indignation élégante. Cela
nous touche, nous émeut et nous cherchons que l’autre bouge ensemble. Cette
émotion fait l’action communautaire est pas compris que la raison: il a le sens de «
plus » que seuls les gens comprennent et qui donne leur mystique particulière aux
véritables mouvements populaires. […]
[…] Il convient de reconnaître qu’aucun problème sérieux de l’humanité ne peut
être résolu sans une interaction internationale entre les États et les peuples. Tout
acte important commis dans une partie de la planète a des répercussions sur tous
les plans économique, écologique, social et culturel. Même le crime et la violence se
sont mondialisés. Par conséquent, aucun gouvernement ne peut agir en dehors
d’une responsabilité partagée. Si nous voulons vraiment un changement positif,
nous devons accepter humblement notre interdépendance, c’est-à-dire notre
interdépendance saine. Mais l’interaction n’est pas synonyme d’imposition, ce n’est
pas une subordination de certains en fonction des intérêts des autres. Le
colonialisme, ancien et nouveau, ce qui réduit les pauvres à de simples fournisseurs
de matières premières et la main-d’œuvre pas cher, crée la violence, la pauvreté, la
migration forcée et tous les maux que nous avons sous nos yeux … parce que
mettre la périphérie en service du centre se voit refuser le droit au développement
intégral. Et cela, frères, c’est l’iniquité, et l’injustice engendre des violences
qu’aucun service de police, militaire ou secret ne peut arrêter. […]