[…] Nous aussi, nous pouvons vivre parfois une sorte d’exil, lorsque la solitude, la
souffrance, la mort nous font penser que nous avons été abandonnés par Dieu.
Combien de fois avons-nous entendu cette phrase : « Dieu m’a oublié ». Ce sont
des personnes qui souffrent et qui se sentent abandonnées. Et combien de nos
frères, en revanche, vivent en ce temps une situation réelle et dramatique d’exil,
loin de leur patrie, ayant encore devant les yeux les ruines de leurs maisons, dans
leur cœur la peur et souvent, malheureusement, la douleur pour la perte de
personnes chères ! Dans ces cas, on peut se demander : où est Dieu ? Comment
est-il possible que tant de souffrance puisse s’abattre sur des hommes, des femmes
et des enfants innocents ? Et lorsqu’ils tentent d’entrer ailleurs, on leur ferme la
porte. Et ils sont là, à la frontière, parce que tant de portes et tant de cœurs sont
fermés. Les migrants d’aujourd’hui qui souffrent du froid, sans nourriture et ne
peuvent entrer, ne font pas l’expérience de l’accueil. Je suis si heureux lorsque
j’apprends que les pays, les gouvernants, ouvrent leur cœur et leurs portes ![…]