10 juillet 2016 | Angelus

PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

Place Saint-Pierre

[…] Jésus s’adresse alors au docteur de la loi et lui demande : « Lequel de ces trois
hommes — le prêtre, le lévite et le samaritain —, à ton avis, s’est montré le
prochain de l’homme tombé aux mains des brigands?». Et ce dernier naturellement
— parce qu’il était intelligent —, répond : « Celui-là qui a exercé la miséricorde
envers lui » ( vv. 36-37). De cette façon, Jésus a complètement renversé la
perspective initiale du docteur de la loi — et aussi la nôtre! —: je ne dois pas
cataloguer les autres pour décider qui est mon prochain et qui ne l’est pas. Il
dépend de moi d’être ou de ne pas être le prochain — la décision est la mienne —,
il dépend de moi d’être ou de ne pas être le prochain de la personne que je
rencontre et qui a besoin d’aide, même si elle est étrangère ou peut-être hostile. Et
Jésus conclut : « Va, et toi aussi fais de même » (v. 37). Belle leçon. Et je le
répète à chacun de nous : «Va, et toi aussi, fais de même », fais-toi le prochain du
frère et de la sœur que tu vois en difficulté. « Va et toit aussi fais de même ». Faire
de bonnes œuvres, pas seulement prononcer des paroles au vent. Je pense à cette
chanson « Paroles, paroles, paroles ». Non. Faire, faire. Et à travers les bonnes
œuvres, que nous accomplissons avec amour et avec joie envers notre prochain,
notre foi germe et porte du fruit. Demandons-nous — et que chacun de nous
réponde dans son propre cœur — demandons-nous: notre foi est-elle féconde?
Notre foi produit-elle de bonnes œuvres? Ou est-elle plutôt stérile, et donc plus
morte que vivante ? Est-ce que je me fais le prochain des autres ou est-ce que je
passe simplement à côté ? Suis-je de ceux qui sélectionnent les personnes selon
leur propre plaisir ? Il est bon de se poser ces questions et de se les poser
souvent, car à la fin nous serons jugés sur les œuvres de miséricorde. Le Seigneur
pourra nous dire : « Mais toi, te rappelles-tu de cette fois-là, sur la route de
Jérusalem à Jéricho ? Cet homme à moitié mort, c’était moi. Te rappelles-tu ? Cet
enfant qui avait faim, c’était moi. Te rappelles-tu ? Ce migrant que beaucoup
veulent chasser, c’était moi. Ces grands-parents seuls, abandonnés dans les
maisons de retraite, c’était moi. Ce malade seul à l’hôpital, auquel personne ne
rend visite, c’était moi. […]