13 septembre 2022 | Discours du Saint-Père, Visite apostolique

OUVERTURE ET SESSION PLÉNIÈRE DU VIIe CONGRÈS DES LEADERS DES RELIGIONS MONDIALES ET TRADITIONNELLES

Palais de l'Indépendance, Noursoultan - KAZAKHSTAN

[…] Après les défis de la pandémie et de la paix, nous relevons un troisième défi,
celui de l’accueil fraternel. Aujourd’hui, la difficulté d’accepter l’être humain est
grande. Chaque jour, des enfants à naître et des enfants, des migrants et des
personnes âgées sont rejetés. Il existe une culture du rejet. Beaucoup de frères et
sœurs meurent sacrifiés sur l’autel du profit, enveloppés par l’encens sacrilège de
l’indifférence. Pourtant, chaque être humain est sacré. « Homo sacra res homini »,
disaient les anciens (Seneca, Epistulae morales ad Lucilium, 95, 33) : c’est notre
devoir, le devoir des religions, de le rappeler au monde ! Jamais comme aujourd’hui
nous n’avons assisté à de grands déplacements de populations, causés par des
guerres, la pauvreté, les changements climatiques, par la recherche d’un bien-être
que le monde globalisé permet de connaître, mais auquel il est souvent difficile
d’accéder. Un grand exode est en cours : des régions les plus défavorisées, on
cherche à atteindre les plus riches. Nous le voyons tous les jours, dans les
différentes migrations dans le monde. Ce n’est pas un fait divers, c’est un fait
historique qui exige des solutions partagées et clairvoyantes. Certes, il est instinctif
de défendre ses sécurités acquises et de fermer les portes par peur ; il est plus
facile de suspecter l’étranger, de l’accuser et de le condamner que de le connaître et
de le comprendre. Mais il est de notre devoir de rappeler que le Créateur, qui veille
sur les pas de chaque créature, nous exhorte à avoir un regard semblable au sien,
un regard qui reconnaisse le visage du frère. Il faut recevoir le frère migrant,
l’accompagner, le promouvoir et l’intégrer. […]