8 décembre 2013 | Message

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA CÉLÉBRATION DE LA XLVIIe JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX LA FRATERNITE, FONDEMENT ET ROUTE POUR LA PAIX

[…] Dans de nombreuses parties du monde, la grave atteinte aux droits humains
fondamentaux, surtout au droit à la vie et à la liberté religieuse ne semble pas
connaître de pause. Le tragique phénomène du trafic des êtres humains, sur la vie
et le désespoir desquels spéculent des personnes sans scrupules, en représente un
exemple inquiétant. Aux guerres faites d’affrontements armés, s’ajoutent des
guerres moins visibles, mais non moins cruelles, qui se livrent dans le domaine
économique et financier avec des moyens aussi destructeurs de vies, de familles,
d’entreprises.[…]
[…] Nombreux sont les conflits qui se poursuivent dans l’indifférence générale. Á
tous ceux qui vivent sur des terres où les armes imposent terreur et destructions,
j’assure ma proximité personnelle et celle de toute l’Église. Cette dernière a pour
mission de porter la charité du Christ également aux victimes sans défense des
guerres oubliées, à travers la prière pour la paix, le service aux blessés, aux
affamés, aux réfugiés, aux personnes déplacées et à tous ceux qui vivent dans la
peur. L’Église élève aussi la voix pour faire parvenir aux responsables le cri de
douleur de cette humanité souffrante, et pour faire cesser, avec les hostilités, tout
abus et toute violation des droits fondamentaux de l’homme[15].[…]
[…] Je pense au drame déchirant de la drogue sur laquelle on s’enrichit dans le
mépris des lois morales et civiles, à la dévastation des ressources naturelles et à
pollution en cours, à la tragédie de l’exploitation dans le travail. Je pense aux trafics
illicites d’argent comme à la spéculation financière, qui souvent prend un caractère
prédateur et nocif pour des systèmes économiques et sociaux entiers, exposant des
millions d’hommes et de femmes à la pauvreté. Je pense à la prostitution qui
chaque jour fauche des victimes innocentes, surtout parmi les plus jeunes, leur
volant leur avenir. Je pense à l’abomination du trafic des êtres humains, aux délits
et aux abus contre les mineurs, à l’esclavage qui répand encore son horreur en tant
de parties du monde, à la tragédie souvent pas entendue des migrants sur lesquels
on spécule indignement dans l’illégalité. Jean XXIII a écrit à ce sujet : « Une société
fondée uniquement sur des rapports de force n’aurait rien d’humain : elle
comprimerait nécessairement la liberté des hommes, au lieu d’aider et d’encourager
celle-ci à se développer et à se perfectionner »[17]. Mais l’homme peut se convertir
et il ne faut jamais désespérer de la possibilité de changer de vie. Je voudrais que
ce message soit un message de confiance pour tous, aussi pour ceux qui ont
commis des crimes atroces, parce que Dieu ne veut pas la mort du pêcheur, mais
qu’il se convertisse et qu’il vive (cf. Ez 18, 23).[…]
PAPE FRANÇOIS