11 juillet 2014 | Message

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS À L’OCCASION DU « COLLOQUE ENTRE LE MEXIQUE ET LE SAINT-SIÈGE SUR MOBILITÉ ET DÉVELOPPEMENT » (MEXICO)

Je désire saluer les organisateurs, les intervenants et les participants au «Colloque
Mexique/Saint-Siège sur mobilité humaine et développement».
La mondialisation est un phénomène qui nous interpelle, surtout dans l’une de ses
manifestations principales qu’est l’émigration. C’est l’un des «signes» de notre
temps qui nous rappelle les paroles de Jésus: «Mais pourquoi ne jugez-vous pas par
vous-mêmes de ce qui est juste?» (Lc 12, 57). Malgré le grand flux de migrants
présent sur tous les continents et dans presque tous les pays, la migration est
encore vue comme une urgence, ou comme un fait circonstancié et sporadique,
alors qu’elle est désormais devenue un élément caractéristique et un défi de notre
société.
C’est un phénomène qui est en soi porteur de grandes promesses, ainsi que de
multiples défis. De nombreuses personnes contraintes à l’émigration souffrent et,
souvent, meurent tragiquement; nombre de leurs droits sont violés, elles sont
obligées de se séparer de leurs familles et, malheureusement, elles continuent de
faire l’objet de comportements racistes et xénophobes.
Face à une telle situation, je redis ce que j’ai déjà affirmé dans le Message pour la
Journée mondiale du migrant et du réfugié de cette année: «Un changement
d’attitude envers les migrants et les réfugiés est nécessaire de la part de tous; le
passage d’une attitude de défense et de peur, de désintérêt ou de marginalisation
— qui, en fin de compte, correspond à la “culture du rejet” — à une attitude qui ait
comme base la “culture de la rencontre”, seule capable de construire un monde
plus juste et fraternel, un monde meilleur».
Je tiens vivement, en outre, à attirer l’attention sur les dizaines de milliers
d’enfants qui émigrent seuls, non accompagnés, pour fuir la pauvreté et la
violence: c’est une catégorie de migrants qui, de l’Amérique du Sud et du Mexique
passent la frontière des Etats-Unis d’Amérique dans des conditions extrêmes, à la
recherche d’une espérance qui, la plupart du temps, reste vaine. Leur nombre
augmente chaque jour. Cette urgence humanitaire exige que l’on intervienne de
façon prioritaire et urgente afin que ces mineurs soient accueillis et protégés.
Cependant, de telles mesures ne sont pas suffisantes, si elles ne sont pas
accompagnées de politiques d’information sur les dangers que présente ce genre de
voyage et, surtout, de promotion du développement dans leurs pays d’origine.
Enfin, il est nécessaire, face à ce défi, d’attirer l’attention de toute la communauté
internationale pour que puissent être adoptées de nouvelles formes de migration
légales et sûres.
Je souhaite le plein succès de cette initiative louable du ministère des affaires
étrangères du gouvernement mexicain qui a bien voulu organiser un colloque
d’étude et de réflexion sur ce grand défi de l’émigration et j’accorde de tout cœur à
chacune des personnes présentes ma bénédiction apostolique.