Nouadhibou a toujours été, de par sa position géographique, l’épicentre des arrivées et des départs de migrants vers l’Europe. Ce rapport narratif de 2021 met en évidence cet effet. De nombreuses embarcations à destination de l’Europe s’échouent sur les côtes mauritaniennes au large de Nouadhibou avec leur lot de morts et de disparus. Quatre à cinq pirogues quittent Nouadhibou chaque semaine et mettent en moyenne trois à quatre jours pour atteindre les îles Canaries. D’importantes colonies de migrants de diverses nationalités sont installées à Nouadhibou, attendant l’occasion de partir pour les Canaries ou le Maroc via le désert.

Actuellement, on dénombre environ 50.000 migrants originaires d’Afrique sub-saharienne de 26 nationalités différentes. Ainsi, ces migrants présents à Nouadhibou sont victimes de discrimination dans l’accès à l’emploi et d’exploitation qui perdurent. La situation est particulièrement difficile pour les femmes qui sont violées, et qui sont parfois contraintes de se prostituer pour subvenir à leurs besoins essentiels.

C’est dans ce contexte difficile et au regard des conditions déplorables et inhumaines liées à la mobilité humaine que Caritas Nouadhibou s’engage dans des sessions d’accueil, d’assistance humanitaire, d’écoute et de sensibilisation auprès des migrants et des réfugiés. Le rapport rend compte de ces engagements et assume en même temps la volonté d’œuvrer à l’allègement des souffrances des migrants et des réfugiés malgré les difficultés.

Pachel Florian MBABE, C.S.Sp.
Chargé de Caritas de Nouadhibou, Mauritanie