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SOLENNITÉ DE LA TOUSSAINT PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

A l’issue de l’Angélus:
[…] Demain matin, je me rendrai au cimetière militaire français de Rome: ce
sera l’occasion d’une prière d’intention pour tous les morts, en particulier pour
les victimes de la guerre et de la violence. En visitant ce cimetière, je m’unis
spirituellement à tous ceux qui, ces jours-ci, vont prier sur les tombes de leurs
proches, partout dans le monde. […]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

A l’issue de l’Angélus:
[…] Je pense également à la population de Haïti, qui vit dans des conditions
extrêmes. Je demande aux responsables des nations de soutenir ce pays, de ne
pas le laisser seul. Et vous, en rentrant chez vous, cherchez des informations sur
Haïti et priez, priez beaucoup. Je regardais dans le programme «A Sua
Immagine» le témoignage de ce missionnaire camillien à Haïti, le père Massimo
Miraglio, ce qu’il disait… combien de souffrance, combien de douleur il y a sur
cette terre, et combien d’abandon. Ne les abandonnons pas! […]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

A l’issue de l’Angélus:
Chers frères et sœurs, j’exprime ma proximité aux milliers de migrants, réfugiés
et autres personnes ayant besoin de protection en Libye: je ne vous oublie
jamais; j’entends vos cris et je prie pour vous. Un grand nombre de ces
hommes, de ces femmes et de ces enfants sont soumis à une violence
inhumaine. Je demande une fois de plus à la communauté internationale de tenir
ses promesses de rechercher des solutions communes, concrètes et durables
pour la gestion des flux migratoires en Libye et dans toute la Méditerranée. Et
combien ceux qui sont rejetés souffrent! Il y a de véritables camps de
concentration là-bas. Il faut mettre fin au retour des migrants vers des pays
dangereux et donner la priorité au secours de vies humaines en mer à travers
des dispositifs de sauvetage et de débarquement prévisible, leur garantir des
conditions de vie dignes, des alternatives à la détention, des parcours de
migration réguliers et un accès aux procédures d’asile. Sentons-nous tous
responsables de ces frères et sœurs qui sont les victimes de cette situation très
grave depuis trop d’années. Prions ensemble pour eux en silence. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX MEMBRES DE LA FONDATION « CENTESIMUS ANNUS – PRO PONTIFICE »

Chers frères et sœurs, bonjour !
Je suis heureux de vous rencontrer dans le cadre de votre congrès international.
Merci, madame la présidente, pour vos aimables paroles — et claires, comme
vous le faites toujours, claires —. En ces jours, vous avez traité de thèmes
importants et essentiels: la solidarité, la coopération et la responsabilité comme
antidotes à l’injustice, à l’inégalité et à l’exclusion.
Ce sont des réflexions importantes, à une époque où les incertitudes et la
précarité qui marquent l’existence de tant de personnes et de communautés
sont aggravées par un système économique qui continue d’écarter des vies au
nom du dieu argent, en inculquant des attitudes rapaces envers les ressources
de la Terre et en alimentant de nombreuses formes d’iniquité. Face à cela, nous
ne pouvons pas rester indifférents. Mais la réponse aux injustices et à
l’exploitation n’est pas seulement la dénonciation; c’est avant tout la promotion
active du bien: dénoncer le mal mais promouvoir le bien. Et pour cela je vous
exprime ma reconnaissance: pour les activités que vous menez, notamment
dans le domaine de l’éducation et de la formation, en particulier pour
l’engagement à financer des études et des recherches pour les jeunes sur de
nouveaux modèles de développement économique et social inspirés de la
doctrine sociale de l’Eglise. C’est important, nous en avons besoin: sur le terrain
pollué par la domination de la finance nous avons besoin de nombreuses petites
graines qui fassent germer une économie équitable et bénéfique, à taille
humaine et digne de l’homme. Nous avons besoin de possibilités qui deviennent
réalité, de réalités qui donnent de l’espérance. Voilà ce que signifie mettre en
pratique la doctrine sociale de l’Eglise. […]
[…] Les trois mots que vous avez choisis — solidarité, coopération et
responsabilité — représentent précisément trois piliers de la doctrine sociale de
l’Eglise, qui considère la personne humaine, naturellement ouverte aux relations,
comme le sommet de la création et le centre de l’action sociale, économique et
politique. Avec ce regard attentif à l’être humain et sensible au caractère concret
des dynamiques historiques, la doctrine sociale contribue à une vision du monde
qui s’oppose à celle individualiste, dans la mesure où elle se fonde sur
l’interconnexion entre les personnes et a comme fin le bien commun. Et en
même temps elle s’oppose à la vision collectiviste, qui resurgit aujourd’hui dans
une nouvelle version, cachée dans les projets d’homologation technocratique.
Mais il ne s’agit pas d’une «affaire politique»: la doctrine sociale est ancrée dans
la Parole de Dieu, pour orienter les processus de promotion humaine à partir de
la foi en Dieu fait homme. C’est pourquoi on doit la suivre, l’aimer et la
développer: passionnons-nous à nouveau à la doctrine sociale, faisons-la
connaître car c’est un trésor de la tradition ecclésiale! C’est précisément en
l’étudiant que vous aussi, vous vous êtes sentis appelés à vous engager contre
les inégalités, qui blessent particulièrement les plus fragiles, et à œuvrer pour
une fraternité réelle et effective.
Solidarité, coopération, responsabilité: trois mots que vous posez ces jours-ci
comme centres de vos ré-flexions et qui rappellent le mystère même de Dieu,
qui est la Trinité. Dieu est communion de personnes et nous oriente à nous
réaliser grâce à une ouverture généreuse aux autres (solidarité), à travers la
collaboration avec les autres (coopération), à travers l’engagement pour les
autres (responsabilité). Et à le faire dans toutes les expressions de la vie sociale,
à travers les relations, le travail, l’engagement civique, le rapport à la création,
la politique: dans tous les domaines, nous sommes, aujourd’hui plus que jamais,
obligés de témoigner de l’attention pour les autres, de sortir de nous-mêmes, de
nous engager gratuitement dans le développement d’une société plus juste et
plus équitable, où l’égoïsme et les intérêts partisans ne prévalent pas. Et dans le
même temps, nous sommes appelés à veiller au respect de la personne
humaine, à sa liberté, à la protection de sa dignité inviolable. D’où la mission de
mettre en œuvre la doctrine sociale de l’Eglise.
Chers amis, en promouvant ces valeurs et ce style de vie — nous le savons — on
va souvent à contre-courant, mais — souvenons-nous en toujours — nous ne
sommes pas seuls. Dieu s’est fait proche de nous. Non pas en paroles, mais par
sa présence: en Jésus, Dieu s’est incarné. Et avec Jésus, qui est devenu notre
frère, nous reconnaissons en tout homme un frère, en chaque femme une sœur.
Animés par cette communion universelle, en tant que communauté -croyante,
nous pouvons collaborer sans crainte avec chacun pour le bien de tous: sans
fermetures, sans visions d’exclusion, sans préjugés. En tant que chrétiens, nous
sommes appelés à un amour sans frontières et sans limites, signe et témoignage
que l’on peut dépasser les murs de l’égoïsme et des intérêts personnels et
nationaux; au-delà du pouvoir de l’argent qui décide souvent des causes des
peuples; au-delà des barrières des idéologies, qui divisent et amplifient les
haines; au-delà de toute barrière historique et culturelle et, surtout, au-delà de
l’indifférence, cette culture de l’indifférence qui, malheureusement, est
quotidienne. Nous pouvons être tous frères, et donc nous pouvons et devons
penser et travailler comme frères de tous. Cela peut sembler une utopie
irréalisable. Nous préférons en revanche penser que c’est un rêve possible, car
c’est le rêve même du Dieu un et trine. Avec son aide, c’est un rêve qui peut
commencer à se réaliser aussi dans ce monde.
C’est donc une grande tâche que de construire un monde plus solidaire, plus
juste et plus équitable. Pour un croyant, ce n’est pas quelque chose de pratique
détaché de la doctrine, mais c’est donner corps à la foi, à la louange de Dieu,
amoureux de l’homme, amoureux de la vie. Oui, chers frères et sœurs, le bien
que vous faites à chaque homme sur terre réjouit le cœur de Dieu au ciel.
Continuez votre chemin avec courage. Je vous accompagne de ma prière et je
vous bénis vous et votre engagement. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier
pour moi. Merci.

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MESSAGE VIDÉO DU PAPE FRANÇOIS À LA IVe RENCONTRE MONDIALE DES MOUVEMENTS POPULAIRES

[…] Et, en parlant de pandémie, nous ne pouvons pas manquer de nous
interroger sur le fléau de la crise alimentaire. En dépit des progrès de la
biotechnologie, des millions de personnes ont été privées de nourriture, bien
qu’elle soit disponible. Cette année, vingt millions de personnes supplémentaires
ont été entraînées dans des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire, ce qui a
porté ce chiffre à [plusieurs] millions de personnes. L’indigence extrême s’est
multipliée. Le prix de la nourriture a beaucoup augmenté. Les chiffres liés à la
faim sont horribles, et je pense, par exemple, à des pays comme la Syrie, Haïti,
le Congo, le Sénégal, le Yémen, le Sud Soudan; mais la faim se fait sentir
également dans de nombreux autres pays du monde pauvre, et souvent,
également dans le monde riche. Il est probable que les morts annuelles liées à la
faim dépassent celles du Covid («Le virus de la faim se multiplie», rapport
d’Oxfam du 9 juillet 2021, basé sur le Global Report on Food Crises (GRFC) du
Programme alimentaire mondial des Nations unies). Mais cela ne fait pas la une
des journaux, cela ne suscite pas d’empathie.
Je désire vous remercier parce que vous avez ressenti comme vôtre la douleur
des autres. Vous savez montrer le visage de la véritable humanité, celle qui ne
se construit pas en tournant le dos à ceux qui sont proches de nous, mais dans
la reconnaissance patiente, engagée et souvent même douloureuse du fait que
l’autre est mon frère (cf. Lc 101, 25-37) et que ses douleurs, ses joies et ses
souffrances sont également les miennes cf. Conc. œcum. Vat. II, Const. past.
Gaudium et spes, n. 1). Ignorer celui qui est tombé signifie ignorer notre
humanité même qui crie dans chacun de nos frères.
Chrétiens et non-chrétiens, vous avez répondu à Jésus qui a dit à ses disciples
devant les gens affamés: «Donnez-leur vous-mêmes à manger» (Mt 14, 16). Et
là où il y avait des manques, le miracle de la multiplication s’est répété en vous
qui avez lutté inlassablement afin que personne ne manque de pain (cf. Mt 14,
13-21). Merci!
Comme les médecins, les infirmiers et le personnel médical dans les tranchées
de la santé, vous avez placé votre corps dans la tranchée des quartiers
marginalisés. Je connais beaucoup de «martyrs» entre guillemets de cette
solidarité, dont j’ai entendu parler grâce à vous. Le Seigneur en tiendra compte.
Si tous ceux qui ont lutté ensemble par amour contre la pandémie pouvaient
également rêver d’un monde nouveau, comme tout serait différent! Rêver
ensemble. […]
[…] Dans Fratelli tutti, j’ai utilisé la parabole du Bon Samaritain comme la
représentation la plus claire de ce choix engagé dans l’Evangile. Un ami me
disait que la figure du Bon Samaritain est associé par une certaine industrie
culturelle à un personnage à moitié idiot. C’est la distorsion que provoque
l’hédonisme dépressif par lequel on veut neutraliser la force -transformatrice des
peuples, et en particulier de la jeunesse.
Savez-vous ce qui me vient à l’esprit à présent, avec les mouvements populaires
quand je pense au Bon Samaritain? Les protestations pour la mort de George
Floyd. Il est clair que ce type de réaction contre l’injustice sociale, raciale ou
sexiste peut être manipulé ou instrumentalisé par des machinations politiques ou
des choses de ce genre; mais l’essentiel est que là, dans cette manifestation
contre cette mort, il y a le «samaritain collectif» (qui n’était absolument pas
idiot!). Ce mouvement ne passa pas son chemin, quand il vit la blessure de la
dignité humaine frappée par un tel abus de pouvoir. Les mouvements populaires
sont non seulement des poètes sociaux, mais des «samaritains collectifs».
Dans ces processus, il y a de nombreux jeunes que je ressens comme une
espérance…; mais il y a de nombreux autres jeunes qui sont tristes, qui, pour
sentir quelque chose dans ce monde, ont peut-être besoin d’avoir recours aux
consolations à bon marché qu’offre le système con-sumériste et anesthésiant. Et
d’autres — c’est triste — choisissent précisément de sortir du système. Les
statistiques de suicides de jeunes ne sont pas publiées dans leur entière réalité.
Ce que vous faites est très important, mais il est également important que vous
réussissiez à contaminer les générations présentes et futures avec ce qui fait
vibrer votre cœur. En cela, vous avez un double travail ou res-ponsabilité. Rester
attentifs, comme le Bon Samaritain, à tous ceux qui sont blessés le long de la
route, mais dans le même temps, faire en sorte que beaucoup plus de personnes
rejoignent cette attitude: les pauvres et les opprimés de la terre le méritent, et
notre maison commune nous le demande.
Je voudrais offrir certaines pistes. La Doctrine sociale de l’Eglise ne contient pas
toutes les réponses, mais elle possède certains principes qui peuvent aider ce
chemin à concrétiser les réponses et aider tant les chrétiens que les
non-chrétiens. Je suis parfois surpris de voir qu’à chaque fois que je parle de ces
principes, certains s’étonnent, et le Pape est alors catalogué à travers toute une
série d’adjectifs que l’on utilise pour réduire toute réflexion à une simple
qualification dénigrante. Cela ne me met pas en colère, mais cela m’attriste.
Cela fait partie de la trame de la post-vérité qui cherche à annihiler toute
recherche humaniste alternative à la mondialisation capitaliste; cela fait partie
de la culture du rejet et cela fait partie du paradigme technocratique.
Les principes que j’expose sont mesurés, humains, chrétiens, établis dans le
Compendium préparé par l’ancien Conseil pontifical «justice et paix» [3]. C’est
un petit manuel de la Doctrine sociale de l’Eglise. Et parfois, quand les Papes,
que ce soit moi, Benoît, ou Jean-Paul II, disons quelque chose, il y a des gens
qui s’étonnent: «Mais où a-t-il pris cela?». C’est la doctrine traditionnelle de
l’Eglise. Il y a beaucoup d’ignorance à propos de cela. Les principes que j’expose
figurent dans ce livre, au chapitre quatre. Je voudrais éclaircir une chose: ils
sont inscrits dans ce Compendium, et ce Compendium a été voulu par saint
Jean-Paul II. Je vous recommande, et je recommande à tous les responsables
sociaux, syndicaux, religieux, politiques et chefs d’entreprise de le lire.
Dans le chapitre quatre de ce document, nous trouvons des principes tels que
l’option préférentielle pour les pauvres, la destination universelle des biens, la
solidarité, la subsidiarité, la participation, le bien commun, qui sont des
médiations concrètes pour réaliser au niveau social et culturel la Bonne Nouvelle
de l’Evangile. Et je suis triste que cela dérange certains frères de l’Eglise si nous
rappelons ces orientations qui appartiennent à toute la tradition de l’Eglise. Mais
le Pape ne peut manquer de rappeler cette doctrine, même si très souvent, elle
gêne les gens, parce que ce n’est pas le Pape qui est en jeu, mais l’Evangile.
Et dans ce contexte, je voudrais reprendre brièvement certains principes sur
lesquels nous comptons pour mener notre mission. J’en mentionnerai deux ou
trois, pas plus. L’un deux est le principe de solidarité. La solidarité pas seulement
comme vertu morale, mais comme principe social, un principe qui cherche à
affronter les systèmes injustes dans le but de construire une culture de la
solidarité qui exprime — dit littéralement le Compendium — «la détermination
ferme et persévérante de travailler pour le bien commun» (n. 193).
Un autre principe est celui de stimuler et de promouvoir la participation et la
subsidiarité entre les mouvements et entre les peuples, capable de limiter tout
schéma autoritaire, tout collectivisme forcé ou tout schéma centré sur l’Etat. On
ne peut utiliser le bien commun comme excuse pour écraser l’initiative privée,
l’identité locale ou les projets communautaires. C’est pourquoi ces principes
promeuvent une économie et une politique qui reconnaissent le rôle des
mouvements populaires «de la famille, des groupes, des associations, des
réalités territoriales locales, bref de toutes les expressions associatives de type
économique, social, culturel, sportif, récréatif, professionnel, politique,
auxquelles les personnes donnent spontanément vie et qui rendent possible leur
croissance sociale effective». C’est ce que dit le numéro 185 du Compendium.

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MESSAGE VIDÉO DU SAINT-PÈRE A L’OCCASION DU 57ème INTERVIEW DE LA FONDATION THEME IDEA SUL « LOGREMOS UNE ARGENTINE DURABLE » (NOUS CONSTRUISONS UNE ARGENTINE DURABLE)

Please note that this document is an unofficial translation and is provided for reference only.

Je voudrais saluer l’espace de dialogue que la Fondation Idea et l’Union des
travailleurs de l’économie populaire ont proposé. Je souhaite sincèrement que ce
soit un moment d’échange authentique qui puisse recueillir la contribution
innovante des entrepreneurs et des travailleurs qui se battent pour leur dignité
et pour leurs familles.
J’ai évoqué à plusieurs reprises la noble vocation de l’entrepreneur qui cherche
de manière créative à produire de la richesse et à diversifier la production, tout
en permettant de créer des emplois.
Car je ne me lasserai jamais de parler de la dignité du travail. Ce qui donne de la
dignité, c’est le travail. Ceux qui n’ont pas de travail sentent qu’il leur manque
quelque chose, ils manquent de cette dignité que le travail lui-même donne, qui
oint de dignité.
Certains m’ont fait dire des choses que je ne supporte pas : que je propose une
vie sans fatigue, ou que je méprise la culture du travail. Imaginez si cela peut
être dit d’un descendant de piémontais, qui n’est pas venu dans notre pays avec
le désir d’être maintenu, mais avec un immense désir de retrousser ses manches
pour construire un avenir pour sa famille. Curieusement, les migrants n’ont pas
mis d’argent à la banque, mais dans des briques et des terres. La maison
d’abord. Ils attendaient avec impatience la famille. Investissement familial.
Le travail exprime et nourrit la dignité de l’être humain, lui permet de développer
les capacités que Dieu lui a données, l’aide à tisser des relations d’échange et
d’entraide, lui permet de se sentir le collaborateur de Dieu pour prendre soin de
ce monde et le développer , le fait se sentir utile à la société et solidaire des
personnes qui lui sont chères. Pour cette raison, le travail, au-delà des épreuves
et des difficultés, est le chemin de la maturation, de la réalisation de la
personne, qui donne des ailes aux meilleurs rêves.
Pour cette raison, il est clair que les subventions ne peuvent être que des aides
provisoires. On ne peut pas vivre de subventions, car le grand objectif est d’offrir
des sources de travail diversifiées qui permettent à chacun de construire l’avenir
avec effort et ingéniosité. Précisément parce qu’ils sont diversifiés, ils ouvrent la
voie à différentes personnes pour trouver le contexte le plus approprié pour
développer leurs dons, car tout le monde n’a pas les mêmes compétences et
inclinations.
Sur cette voie, je crois que le dialogue entre entrepreneurs et travailleurs est
non seulement indispensable mais aussi fructueux et prometteur. Merci pour
cette interview que vous avez planifiée dans un but si noble.
Que Dieu vous bénisse et n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA RENCONTRE INTERPARLEMENTAIRE EN PRÉPARATION À LA COP26

Je vous souhaite la bienvenue et je remercie Mme Casellati et M. Fico pour leurs
aimables paroles.
Il y a quelques jours, le 4 octobre, j’ai eu le plaisir de rencontrer différents chefs
religieux et scientifiques pour signer un Appel commun pour la Cop 26. Nous
avons été poussés à cette rencontre, préparée par des mois de dialogue
intense, par la «prise de conscience — je cite l’Appel — des défis sans précédent
qui nous menacent ainsi que la vie dans notre magnifique maison commune, […
et] de la nécessité d’une solidarité toujours plus profonde face à la pandémie
mondiale et à la préoccupation croissante» pour elle (Faith and Science: Towards
cop 26 – Appel conjoint, 4 octobre 2021).
A cette occasion, animés d’un esprit de fraternité, nous avons pu sentir une forte
convergence de toutes les voix différentes exprimant deux aspects. D’une part,
la douleur pour les graves dommages causés à la famille humaine et à sa maison
commune; d’autre part, l’urgente nécessité d’amorcer un changement de cap
capable de passer de façon convaincue et résolue de la culture du rebut,
prédominante dans notre société, à une culture du soin.
Il s’agit d’un défi exigeant et complexe, mais l’humanité a les moyens de faire
face à cette transformation, qui exige une véritable conversion et la ferme
volonté de l’entreprendre. Elle l’exige en particulier de ceux qui sont appelés à
des postes de grande responsabilité dans les différents domaines de la société.
Dans l’Appel conjoint que nous avons signé, et que je vous confie idéalement en
le remettant aux présidents des deux chambres du parlement italien,
apparaissent de nombreux engagements que nous entendons assumer dans le
domaine de l’action et de l’exemple, ainsi que dans celui de l’éducation. En effet,
nous sommes confrontés à un défi éducatif important, car «tout changement a
besoin d’un parcours éducatif pour faire mûrir une nouvelle solidarité universelle
et une société plus accueillante» (Message pour le lancement du Pacte éducatif,
12 septembre 2019). Un défi en faveur d’une éducation à l’écologie intégrale
pour laquelle nous, représentants des religions, sommes fortement engagés.
Dans le même temps, un appel est lancé aux gouvernements, afin qu’ils
adoptent rapidement un parcours qui limite l’augmentation de la température
moyenne mondiale et donne une impulsion à des actions courageuses, en
renforçant également la coopération internationale. Plus précisément, il leur est
fait appel afin de promouvoir la transition vers une énergie propre; d’adopter des
pratiques d’utilisation durable de la terre en préservant les forêts et la
biodiversité; de promouvoir des systèmes alimentaires respectueux de
l’environnement et des cultures locales; de lutter contre la faim et la
malnutrition; de soutenir des styles de vie, de consommation et de production
durables.
Il s’agit de la transition vers un modèle de développement plus intégral et plus
intégrant, fondé sur la solidarité et sur la responsabilité; une transition au cours
de laquelle les effets qu’elle aura sur le monde du travail doivent également être
con-sidérés avec attention.
Dans ce défi, chacun a son rôle, et celui des parlementaires est particulièrement
significatif, je dirais décisif. Un changement de cap aussi exigeant que celui que
nous avons devant nous exige une grande sagesse, une clairvoyance et un sens
du bien commun, vertus fondamentales d’une bonne politique. Vous,
parlementaires, en tant qu’acteurs principaux de l’activité législative, avez pour
tâche d’orienter les comportements à travers les différents instruments offerts
par le droit, «qui établit les règles de conduite permises à la lumière du bien
commun» (Lettre encyclique Laudato si’, n. 177) et sur la base d’autres principes
cardinaux, tels que la dignité de la personne humaine, la solidarité et la
subsidiarité (cf. Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, n. 160 ss.). Le
soin de notre maison commune s’inscrit naturellement dans le cadre de ces
principes. Evidemment, il ne s’agit pas seulement de décourager et de
sanctionner les mauvaises pratiques, mais aussi et surtout d’encourager et de
stimuler de nouvelles voies plus adaptées au but à atteindre. Ce sont des
aspects essentiels pour atteindre les objectifs fixés dans l’Accord de Paris et
contribuer à l’issue positive de la Cop 26.
Je forme donc le vœu que votre travail exigeant, en vue de la Cop 26, et même
après elle, sera éclairé par deux «phares» importants : le phare de la
responsabilité et le phare de la solidarité. Nous le devons aux jeunes, aux
générations futures qui méritent tout notre engagement pour pouvoir vivre et
espérer. Pour cela, nous avons besoin de lois urgentes, sages et justes, qui
surmontent les barrières étroites de nombreux cercles politiques et puissent
parvenir le plus rapidement possible à un consensus adéquat et utiliser des
moyens fiables et transparents.
Merci encore pour votre visite! Que Dieu vous bénisse, ainsi que vos familles et
votre travail.

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CÉRÉMONIE DE CLÔTURE DE LA RENCONTRE DE PRIÈRE POUR LA PAIX ORGANISÉE PAR LA COMMUNAUTÉ DE SANT’EGIDIO : RELIGIONS ET CULTURES EN DIALOGUE « PEUPLES FRÈRES, TERRE FUTURE » DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Chers frères et sœurs !
Je salue et remercie chacun d’entre vous, Chefs d’Eglises, Autorités politiques et
Représentants des grandes religions mondiales. Il est beau d’être ici ensemble,
portant dans nos cœurs et dans le cœur de Rome les visages des personnes dont
nous avons la charge. Il est surtout important de prier et de partager, d’une
façon claire et sincère, nos préoccupations pour le présent et l’avenir de notre
monde. Ces jours-ci, beaucoup de croyants se sont retrouvés manifestant
combien la prière est cette humble force qui procure la paix et désarme les
cœurs de toute haine. Au cours de plusieurs rencontres, une conviction a aussi
été exprimée : il faut changer les relations entre les peuples, et le rapport des
peuples à la terre. Parce que ici, aujourd’hui, ensemble, nous rêvons de peuples
frères et d’une terre future.
Peuples frères. Nous disons cela avec le Colisée juste derrière nous. Cet
amphithéâtre, dans un passé lointain, abrita des divertissements de masse
brutaux : des combats entre des hommes, ou entre des hommes et des bêtes.
Un spectacle fratricide, un jeu mortel avec la vie de tant de personnes.
Aujourd’hui encore, on assiste à la violence et à la guerre, au frère qui tue son
frère, parfois comme un jeu regardé à distance, indifférents et convaincus que
jamais il ne nous touchera. La douleur des autres ne nous presse pas, ni même
celle des victimes, des migrants, des enfants piégés par les guerres, privés de
l’insouciance d’une jeunesse qui joue. Mais on ne peut pas jouer avec la vie des
peuples et des enfants. On ne peut pas rester indifférents. Il faut au contraire
entrer en empathie et reconnaître l’humanité commune à laquelle nous
appartenons, avec ses peines, ses luttes et ses fragilités. Il nous faut penser : «
Tout cela m’atteint, tout cela aurait pu se passer ici, à moi aussi ». Aujourd’hui,
dans la société globalisée qui fait de la souffrance un spectacle, mais sans y
compatir, nous avons besoin de “construire la compassion”. De sentir l’autre, de
faire sienne ses souffrances, d’en reconnaître le visage. Voilà le vrai courage, le
courage de la compassion, qui fait aller au-delà d’une vie tranquille, au-delà du
cela ne me regarde pas et du cela ne m’appartient pas. Afin de ne pas laisser la
vie des peuples se réduire à un jeu entre puissants. Non, la vie des peuples n’est
pas un jeu, elle est une chose sérieuse et concerne tout le monde ; on ne peut la
laisser à la merci des intérêts de quelques-uns, ou en proie aux passions
sectaires et nationalistes.
C’est la guerre qui se moque de la vie humaine. C’est la violence, c’est le
tragique et commerce des armes toujours plus prolifique, qui se tapit souvent
dans l’ombre, alimenté par des rivières souterraines d’argent. Je souhaite redire
que « la guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité, une
capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal » (Lett. enc. Fratelli
tutti, n. 261). Nous ne devons plus l’accepter avec le regard distancié de
l’actualité, et nous efforcer de la regarder avec les yeux des peuples. Il y a deux
ans, à Abou Dhabi, avec mon cher frère, le Grand Imam d’Al-Azhar ici présent,
nous avons invoqué la fraternité humaine pour la paix, parlant « au nom des
peuples qui ont perdu la sécurité, la paix et la coexistence commune, devenant
victimes des destructions, des ruines et des guerres » (Document sur la
fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, 4 février
2019). Nous sommes appelés, en tant que représentants des religions, à ne pas
céder aux flatteries du pouvoir mondain, mais être la voix des sans-voix, le
soutien des souffrants, les avocats des opprimés, des victimes de la haine,
rejetées par les hommes en ce monde, mais précieuses devant Celui qui habite
dans les Cieux. Aujourd’hui, ils ont peur, parce que dans trop de parties du
monde, plutôt que le dialogue et la coopération, c’est l’affrontement militaire qui
s’impose comme moyen décisif.
Je voudrais donc renouveler l’exhortation que j’ai faite à Abou Dhabi sur la tâche
qui appartient aux religions et que l’on ne peut plus reporter : « Dans cette
délicate conjoncture historique, démilitariser le cœur de l’homme » (Discours à
l’occasion de la rencontre Interreligieuse, 4 février 2019). Il est de notre
responsabilité, chers frères et sœurs croyants, d’aider à extirper des cœurs la
haine et de condamner toute forme de violence. Avec des mots clairs nous
l’encourageons : déposer les armes, réduire les dépenses militaires pour
contribuer aux besoins humanitaires, convertir les instruments de mort en
instruments de vie. Il ne s’agit pas là de paroles creuses, mais des demandes
instantes que nous formulons pour le bien de nos frères, contre la guerre et la
mort, au nom de Celui qui est paix et vie. Moins d’armes et plus de nourriture,
moins d’hypocrisie et plus de transparence, plus de vaccins distribués
équitablement et moins de fusils vendus imprudemment. Les temps actuels nous
imposent de nous faire la voix de nombreux croyants, personnes simples et
désarmées, fatiguées de la violence, pour que ceux qui sont responsables du
bien commun s’engagent, non seulement à condamner la guerre et le
terrorisme, mais à créer les conditions pour les empêcher.
Pour que les peuples soient frères, notre prière doit s’élever sans cesse vers le
Ciel et une parole doit toujours résonner sur la terre : paix. Saint Jean-Paul II
rêva d’un cheminement commun des croyants qui, à partir de cet événement, se
déroulerait vers l’avenir. Chers amis, nous sommes en chemin, chacun avec sa
propre identité religieuse, pour cultiver la paix au nom de Dieu, en nous
reconnaissant frères. Le Pape Jean-Paul nous a indiqué cette tâche lorsqu’il a
déclaré : « La paix attend ses prophètes. La paix attend ses artisans » (Discours
aux représentants des Eglises chrétiennes, des communautés ecclésiales et des
religions mondiales réunis à Assise, 27 octobre 1986). Pour certains, cela
semblait être un optimisme vide de sens. Mais au fil des années, le partage s’est
effectivement développé et des histoires de dialogue entre différents mondes
religieux ont mûri, en inspirant des chemins de paix. Voilà le vrai chemin. S’il y
en a qui veulent diviser et créer des affrontements, nous nous croyons à
l’importance de marcher ensemble pour la paix : les uns avec les autres, jamais
plus les uns contre les autres.
Frères et sœurs, notre chemin demande une constante purification de nos
cœurs. François d’Assise, tout en demandant à ses fidèles de voir dans les autres
« des frères, parce qu’ils ont été créés par le seul Créateur », leur faisait cette
recommandation : « La paix que vous proclamez de votre bouche, ayez-la,
encore plus abondante dans vos cœurs » (Légende des trois compagnons, XIV, 5
: FF 1469). La paix n’est pas d’abord un accord à négocier ou une valeur à
évoquer, mais principalement une attitude du cœur. Elle naît de la justice, elle
grandit dans la fraternité, elle vit de gratuité. Elle nous pousse à « servir la
vérité et à dénoncer le mal sans crainte et sans faux-semblants quand il est mal,
même et surtout lorsqu’il est commis par ceux qui professent notre propre credo
» (Message aux participants au G20 Interfaith Forum 2021, 7 septembre 2021).
Au nom de la paix, je vous en prie, désamorçons dans chaque tradition
religieuse la tentation intégriste, toute suggestion de faire du frère un ennemi.
Alors que beaucoup sont enfermés dans des antagonismes, des factions et des
jeux d’influence, nous faisons résonner cette maxime de l’Imam Ali : « Il y a
deux sortes de personnes : nos frères dans la foi, ou nos semblables en
humanité ». Il n’y a pas d’autre division.
Des peuples frères pour rêver de la paix. Mais le rêve de la paix se conjugue
aujourd’hui avec un autre, le rêve de la terre future. Il s’agit de l’engagement
pour le soin de la création, pour la maison commune que nous laisserons aux
jeunes. Les religions, en cultivant une attitude contemplative et non prédatrice,
sont appelées à écouter les gémissements de notre terre mère qui subit tant de
violence. Mon cher frère, le Patriarche Bartholomée, ici présent, nous a aidés à
prendre conscience qu’ « un crime contre la nature est un crime contre
nous-mêmes et un péché contre Dieu » (Discours à Santa Barbara, 8 novembre
1997, cit. in Lett. enc. Laudato si, n. 8).
Je répète ce que la pandémie nous a montré, à savoir qu’on ne peut pas
toujours rester en bonne santé dans un monde malade. Ces derniers temps,
beaucoup sont tombés malades de l’oubli, oubli de Dieu et de nos frères. Cela a
conduit à une ruée effrénée vers l’autosuffisance individuelle qui a déraillé dans
une cupidité insatiable. La terre que nous foulons en porte les cicatrices, l’air que
nous respirons est rempli de substances toxiques et pauvre en solidarité. Nous
avons ainsi déversé la souillure de notre cœur sur la création. Dans ce climat
dégradé, il est réconfortant de penser que les mêmes préoccupations et le même
engagement mûrissent et deviennent l’héritage commun de nombreuses
religions. La prière et l’action peuvent réorienter le cours de l’histoire. Courage,
frères et sœurs ! Nous avons devant les yeux une vision, qui est la même que
celle de tant de jeunes gens et d’hommes de bonne volonté : la terre comme
maison commune, habitée par des peuples frères. Oui, nous rêvons de religions
sœurs et de peuples frères ! Des religions sœurs, qui aident les peuples à être
des frères en paix, gardiens réconciliés de la maison commune de la création.
Merci.

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA RECONTRE « RELIGIONS ET ÉDUCATION »

[…] Si nous voulons un monde plus fraternel, nous devons éduquer les nouvelles
générations à « reconnaître, valoriser et aimer chaque personne
indépendamment de la proximité physique, peu importe où elle est née ou
habite » (Enc. Fratelli tutti, n. 1). Le principe fondamental du “connais-toi
toi-même” a toujours guidé l’éducation, mais il ne faut pas négliger d’autres
principes essentiels : “connais ton frère”, afin d’éduquer à l’accueil de l’autre (cf.
Enc. Fratelli tutti ; Document sur la fraternité humaine, Abou Dhabi, le 4 février
2019) ; « Connais la création », pour éduquer au soin de la maison commune
(cf. Enc. Laudato si’) et « connais le Transcendant », pour éduquer au grand
mystère de la vie. Nous nous soucions d’une formation intégrale qui se résume
dans la connaissance de soi, de son frère, de la création et du Transcendant.
Nous ne pouvons pas taire aux nouvelles générations les vérités qui donnent son
sens à la vie.
Les religions ont toujours entretenu une relation étroite avec l’éducation, en
associant les activités religieuses avec des activités éducatives, scolaires et
académiques. Comme par le passé, aujourd’hui encore, avec la sagesse et
l’humanité de nos traditions religieuses, nous voulons être un stimulant pour une
action éducative renouvelée qui puisse faire grandir la fraternité universelle dans
le monde.
Si, par le passé, des différences nous séparaient, nous voyons aujourd’hui en
elles la richesse de différentes voies pour atteindre Dieu et pour éduquer les
nouvelles générations à la coexistence pacifique dans le respect mutuel. Dès
lors, l’éducation nous engage à ne jamais utiliser le nom de Dieu pour justifier la
violence et la haine envers les autres traditions religieuses, à condamner toutes
les formes de fanatisme et de fondamentalisme et à défendre le droit de chacun
de choisir et d’agir selon sa propre conscience.
Si par le passé, même au nom de la religion, les minorités ethniques, culturelles,
politiques ou autres ont été discriminées, nous voulons aujourd’hui être les
défenseurs de l’identité et de la dignité de chaque personne et enseigner aux
nouvelles générations à accueillir chacun sans discrimination. L’éducation nous
engage donc à accueillir l’autre comme il est, non pas comme je voudrais qu’il
soit, comme il est, et sans juger ni condamner personne.
Si par le passé les droits des femmes, des mineurs et des plus faibles n’ont pas
toujours été respectés, nous nous engageons aujourd’hui fermement à défendre
ces droits et à enseigner aux nouvelles générations à être la voix des sans-voix.
Dès lors, l’éducation nous engage à rejeter et à dénoncer toute atteinte à
l’intégrité physique et morale de chacun. Et l’éducation doit nous amener à
comprendre que l’homme et la femme sont égaux en dignité : il ne doit pas y
avoir de discrimination. […]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

A l’issue de l’Angélus:
Chers frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui, la Journée mondiale du
migrant et du réfugié, qui cette année a pour thème «Vers un nous toujours plus
grand». Il faut marcher ensemble, sans préjugés et sans peur, en se plaçant aux
côtés des plus vulnérables: migrants, réfugiés, personnes déplacées, victimes de
la traite et personnes abandonnées. Nous sommes appelés à construire un
monde toujours plus inclusif qui n’exclue personne.
Je m’unis à tous ceux qui, dans les différentes parties du monde, célèbrent cette
Journée; je salue les fidèles réunis à Lorette pour l’initiative de la conférence
épiscopale italienne en faveur des migrants et des réfugiés. Je salue et remercie
les diverses communautés ethniques présentes ici sur la place avec leurs
drapeaux; Je salue les représentants du projet «apri» de la Caritas italienne;
ainsi que le Bureau des migrants du diocèse de Rome et le Centre Astalli. Merci à
tous pour votre généreux engagement!
Et avant de quitter la place, je vous invite à vous approcher de ce monument là
— où se trouve le cardinal Czerny —: la barque avec les migrants, et à vous
arrêter sur le regard de ces personnes et à saisir dans ce regard l’espérance que
chaque migrant a aujourd’hui de recommencer à vivre. Allez-y, regardez ce
monument. Ne fermons pas les portes à leur espérance.
J’exprime ma proximité et ma solidarité aux personnes frappées par l’éruption
du volcan sur l’île de La Palma, aux îles Canaries. Je pense en particulier à ceux
qui ont été contraints de quitter leurs maisons. Pour ces personnes si éprouvées
et pour les sauveteurs, prions la Vierge, vénérée sur cette île sous le nom de
Nuestra Señora de las Nieves. […]