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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

À l’issue de l’Angélus:
Chers frères et sœurs, hier j’ai rencontré les membres d’associations et de
groupes de migrants et de personnes qui, dans un esprit de fraternité, en
partagent le chemin. Ils sont ici sur la place, avec ce drapeau si grand!
Bienvenus! Combien de migrants — réfléchissons à cela — combien de migrants
sont exposés, notamment ces jours-ci, à de très graves dangers, et combien
perdent la vie à nos frontières! Je ressens de la douleur en entendant les
nouvelles de la situation dans laquelle se trouvent tant d’entre eux: de ceux qui
sont morts dans la Manche; de ceux qui sont aux frontières de la Biélorussie,
dont beaucoup sont des enfants; de ceux qui se noient en Méditerranée. Tant de
douleur en pensant à eux. De ceux qui sont rapatriés en Afrique du Nord, sont
capturés par des trafiquants, qui les transforment en esclaves: ils vendent les
femmes, torturent les hommes… De ceux qui, cette semaine encore, ont tenté
de traverser la Méditerranée à la recherche d’une terre de bien-être et y
trouvant au contraire un tombeau; et tant d’autres. Aux migrants qui se trouvent
dans ces situations de crise, j’assure ma prière, et aussi mon cœur: sachez que
je suis toujours proche de vous. Prier et agir. Je remercie toutes les institutions
de l’Eglise tant catholique que d’ailleurs, en particulier les Caritas nationales et
tous ceux qui se sont engagés à soulager leurs souffrances. Je renouvelle mon
profond appel à ceux qui peuvent contribuer à la résolution de ces problèmes, en
particulier aux autorités civiles et militaires, afin que la compréhension et le
dialogue l’emportent enfin sur toute forme d’instrumentalisation et orientent les
volontés et les efforts vers des solutions respectueuses de l’humanité de ces
personnes. Pen-sons aux migrants, pensons à leurs souffrances, et prions en
silence… [temps de silence]. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX ORGANISATEURS DU GIAVERA FESTIVAL

[…] Cette manière de voir la réalité des migrations ne veut pas dire cacher ou
ignorer les difficultés et les pro-blèmes. Qui mieux que vous les connaît et peut
en témoigner? Il est donc important que vos expériences soient également mises
à la disposition de la bonne politique, pour aider ceux qui ont des responsabilités
de gouvernement au niveau local, national ou international à faire des choix qui
sachent toujours unir un sain réalisme au respect de la dignité des personnes.
J’ai vu l’un des panneaux que vous avez apportés, sur les tortures que subissent
les migrants lorsqu’ils sont pris par les trafiquants. Et cela se passe aujourd’hui.
Nous ne pouvons pas fermer les yeux! La dignité des personnes. C’est pourquoi
votre Festival, comme d’autres initiatives analogues en Italie et dans différents
pays, ne doit pas se réduire à une manifestation folklorique ou à un
rassemblement d’idéalistes. Non! Je le dis comme sujet de réflexion et de
vérification pour vous-mêmes. Nous pouvons nous demander, après trente ans:
notre expérience a-t-elle réussi, et dans quelle mesure, à avoir un impact sur le
plan des choix politiques, en dialoguant avec les institutions et avec la société
civile? Il me semble important de se poser cette question.
Chers amis, avec vous, je rends grâce surtout au Seigneur pour le chemin qu’il
vous a donné de réaliser pendant ces années à travers l’expérience du Festival.
Je vous souhaite d’aller de l’avant avec un esprit toujours renouvelé. Je vous
propose de prendre comme modèle Abraham, que Dieu a appelé à partir et qui
est resté un migrant toute sa vie. Abraham est un «père» que, en tant que
chrétiens, nous partageons avec les juifs et les musulmans, mais c’est une
figure dans laquelle peuvent se reconnaître tous les hommes et les femmes qui
conçoivent la vie comme un voyage à la recherche de la Terre promise, terre de
liberté et de paix où vivre ensemble, en frères. […]

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MESSAGE VIDÉO DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS AU FESTIVAL DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’ÉGLISE

[…] Dans l’encyclique Fratelli tutti, je rappelle que «la pandémie récente nous a
permis de distinguer et de valoriser de nombreux hommes et femmes,
compagnons de voyage, qui, dans la peur, ont réagi en offrant leur propre vie.
Nous avons pu reconnaître comment nos vies sont tissées et soutenues par des
personnes ordinaires qui, sans aucun doute, ont écrit les événements décisifs de
notre histoire commune: médecins, infirmiers et infirmières, pharmaciens,
employés de supermarchés, agents d’entretien, assistants, transporteurs,
hommes et femmes qui travaillent pour assurer des services essentiels et de
sécurité, bénévoles, prêtres, personnes consacrées…» et ainsi de suite. Ceux-ci
«ont compris que personne ne se sauve seul» (n. 54). Personne ne se sauve tout
seul. Voici les talents mis à contribution. Voilà l’espérance qui soutient et oriente
la créativité avec audace et courage. C’est pourquoi, je renouvelle l’invitation à
marcher dans l’espérance qui «est audacieuse, sait regarder au-delà du confort
personnel, des petites sécurités et compensations qui rétrécissent l’horizon, pour
s’ouvrir aux grands idéaux qui rendent la vie plus belle et digne» (ibid., 55; cf.
Salut aux jeunes du Centre culturel père Félix Varela, La Havane – Cuba, 20
septembre 2015). […]

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ALLOCUTION DE SA SAINTETÉ LE PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS AU JEU DE FOOTBALL DE L’ORGANISATION MONDIALE ROM

Please note that this document is an unofficial translation and is provided for reference only.

Chers amis Roms,
Chers frères et sœurs !
J’ai accueilli avec joie la proposition de l’Organisation Rom mondiale de jouer un
match de football ici, à Rome, avec une « équipe du Pape », composée de
cardinaux : c’est-à-dire une équipe du Vatican.
En effet, l’équipe avec laquelle – et non « contre » laquelle – vous jouerez
demain représente un style de passion sportive vécue dans la solidarité et la
gratuité, dans un esprit amateur et inclusif. Vous jouerez aux côtés de gardes
suisses, de prêtres travaillant dans les bureaux de la Curie romaine, d’employés
du Vatican et de certains de leurs enfants.
Sur le terrain – vêtu d’un maillot portant les mots  » Fratelli tutti  » – il y aura
également un jeune footballeur trisomique, membre des  » Special Olympics», et
trois migrants. Ceux-ci, après un parcours marqué par les abus et la violence,
qui les a vus passer du camp grec de Lesbos puis en Italie, ont été accueillis par
la Communauté Sant’Egidio et vivent une expérience d’intégration. Merci à tous
d’avoir accepté de faire partie de « l’équipe du Pape » ! C’est une équipe où il n’y
a pas de barrières et qui fait de l’inclusion la simple normalité. Elle fait de
l’inclusion la simple normalité : c’est clair. Je remercie le Conseil Pontifical pour
la Culture, le Cardinal Ravasi, pour cette action concrète de témoignage dans le
monde du sport, notamment à travers « Athletica Vaticana », qui vit au
quotidien cette mission de service auprès des sportifs.
Chers amis roms, je connais votre histoire, votre réalité, vos peurs et vos
espoirs. C’est pourquoi j’encourage avec une affection particulière le projet « Un
calcio all’esclusione » (« Donne la botte à l’exclusion »), lancé par le diocèse de
Rome, afin que ce match ne reste pas qu’un événement isolé. Je salue Mgr
Ambarus, l’auxiliaire chargé de la pastorale des Roms, accompagné des garçons
de l’oratoire de la paroisse de San Gregorio Magno alla Magliana . Merci aussi à
vous les garçons et meilleurs voeux car je sais que demain vous serez les
premiers à entrer sur le terrain dans un match préparatoire avec vos pairs de la
Lazio. Et merci au club de la Lazio, qui accueille et soutient gentiment et
généreusement cette initiative.
Le 14 septembre à Košice, en Slovaquie, j’ai rendu visite à la communauté rom .
J’ai invité les gens à passer des préjugés au dialogue, de la clôture à
l’intégration. Après avoir écouté les témoignages de certains membres de la
communauté – histoires de douleur, de rédemption et d’espérance – j’ai rappelé à
tous qu’être Église c’est vivre « en tant que peuple appelé par Dieu, chacun avec
son rôle particulier à jouer, être fait partie de la même équipe ». J’ai utilisé
justement ces expressions, tirées du langage du football, qui correspondent
aussi très bien au sens de votre match. Trop souvent, j’ai dit aux Roms de
Košice, « vous avez été l’objet de préjugés et de jugements sévères, de
stéréotypes discriminatoires, de propos et de gestes diffamatoires. En
conséquence, nous sommes tous plus pauvres, plus pauvres en humanité ».
Pour cette raison, l’événement sportif que vous organiserez a une grande
importance : il montre que la voie de la coexistence pacifique est l’intégration. Et
la base est l’éducation des enfants. Chers amis roms, je sais qu’en Croatie vous
donnez vie à de nombreuses initiatives sportives d’inclusion, pour favoriser la
connaissance mutuelle et l’amitié. C’est un signe d’espoir ! Parce que les grands
rêves des enfants ne peuvent pas briser nos barrières. Les enfants, tous les
enfants, ont le droit de grandir ensemble, sans obstacles et sans discrimination.
Et le sport est un lieu de rencontre et d’égalité, et peut construire une
communauté à travers des ponts d’amitié.
Merci pour cette visite ! Je te souhaite un bon jeu. Peu importe qui marque le
plus de buts, car vous marquez le but décisif ensemble, le but qui fait gagner
l’espoir et donne un coup de pied à l’exclusion. Merci à tous!

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE « ÉRADIQUER LE TRAVAIL DES ENFANTS, CONSTRUIRE UN AVENIR MEILLEUR »

J’ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue, à vous tous, venus ici de diverses
régions du monde, malgré les difficultés dues à la pandémie, pour participer à la
conférence internationale: «Eradiquer le travail des enfants, construire un avenir
meilleur», qui se tiendra cet après-midi au dicastère pour le service du
développement humain intégral.
Le fléau de l’exploitation du travail des enfants, sur lequel vous réfléchissez
ensemble aujourd’hui, revêt une importance particulière pour le présent et pour
l’avenir de notre humanité. Notre relation avec les enfants, la mesure dans
laquelle nous respectons leur dignité humaine innée et leurs droits
fondamentaux, expriment quel genre d’adultes nous sommes et voulons être et
quel genre de société nous voulons construire.
Le fait que dans les économies contemporaines, dont les activités productives
bénéficient des innovations technologiques, au point que l’on parle de
«quatrième révolution industrielle», l’emploi des enfants dans les activités de
travail persiste partout dans le monde est choquant et troublant. Cela met en
danger leur santé, leur bien-être psycho-physique et les prive du droit à
l’instruction et de vivre leur enfance dans la joie et la sérénité. La pandémie a
aggravé encore plus cette situation.
Le travail des mineurs ne doit pas être confondu avec les petites tâches
domestiques que les enfants, dans leur temps libre et selon leur âge, peuvent
effectuer dans le cadre de la vie familiale, pour aider les parents, la fratrie, les
grands-parents ou d’autres membres de la communauté. Ces activités sont
généralement propices à leur développement, car elles permettent de tester
leurs capacités et de grandir dans la conscience et la res-ponsabilité. Le travail
des mineurs, c’est autre chose! C’est l’exploitation des enfants dans les
processus de production de l’économie mondialisée au profit des bénéfices et des
revenus d’autrui. C’est la négation du droit des enfants à la santé, à l’instruction,
à une croissance harmonieuse, qui comprend également la possibilité de jouer et
de rêver. C’est tragique. Un enfant qui ne peut pas rêver, qui ne peut pas -jouer,
ne peut pas grandir. C’est voler l’avenir des enfants et donc de l’humanité
elle-même. C’est une atteinte à la dignité hu-maine.
L’extrême pauvreté, le manque de travail et le désespoir qui en résulte dans les
familles sont les facteurs qui exposent le plus les enfants à l’exploitation par le
travail. Si nous voulons éradiquer le fléau du travail des enfants, nous devons
œuvrer ensemble pour éradiquer la pauvreté, pour corriger les distorsions du
système économique en vigueur, qui concentre la richesse entre les mains d’un
petit nombre. Nous devons encourager les Etats et les acteurs du monde de
l’entreprise à créer des opportunités de travail décent avec des salaires
équitables, qui permettent de répondre aux besoins des familles sans que leurs
enfants soient obligés de travailler. Nous devons unir nos efforts pour
promouvoir une instruction de qualité dans chaque pays, gratuite pour tous,
ainsi qu’un système de santé accessible à tous sans distinction. Tous les acteurs
sociaux sont appelés à lutter contre le travail des enfants et les causes qui le
déterminent. La participation à cette conférence de représentants des
organisations internationales, de la société civile, de l’entreprise et de l’Eglise est
un signe de grande espérance.
J’exhorte le di-castère pour le service du développement humain intégral, qui est
également chargé de promouvoir le développement des enfants, de poursuivre
ce travail de stimulation, de facilitation et de coordination des initiatives et des
efforts déjà en cours à tous les niveaux dans la lutte contre le travail des
enfants. Et à vous, intervenants et participants à cette rencontre, j’exprime ma
reconnaissance: merci de partager vos compétences et votre engagement pour
cette cause qui est une véritable question de civilisation. Je vous encourage à
continuer dans cette voie, sans vous laisser décourager par les inévitables
difficultés, mais en élargissant de plus en plus le réseau des personnes et des
organisations impliquées. Gardons toujours à l’esprit les paroles de Jésus dans
l’Evangile: «Tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits de mes frères, c’est à
moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40).
Je vous confie, ainsi que vos familles et votre travail, à l’intercession maternelle
de la Très Sainte Vierge Marie, et je vous bénis de tout cœur. Merci.

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

À l’issue de l’Angélus:
Chers frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui la V
e
journée mondiale des
pauvres, née comme fruit du Jubilé de la miséricorde. Le thème de cette année
est la parole de Jésus: Les pauvres, vous les aurez toujours avec vous» (14, 7).
Et c’est vrai: l’humanité progresse, se développe, mais les pauvres sont toujours
avec nous, il y en a toujours, et le Christ est présent en eux, le Christ est
présent dans les pauvres. Avant-hier, à Assise, nous avons vécu un moment fort
de témoignage et de prière, que je vous invite à reprendre, cela vous fera du
bien. Et je suis reconnaissant pour les nombreuses initiatives de solidarité qui
ont été organisées dans les diocèses et les paroisses du monde entier.
Le cri des pauvres, uni au cri de la Terre, a retenti ces derniers jours lors du
sommet des Nations unies sur les changements climatiques Cop26, à Glasgow.
J’encourage ceux qui ont des responsabilités politiques et économiques et
agissent immédiatement avec courage et clairvoyance; dans le même temps,
j’invite toutes les personnes de bonne volonté à exercer leur citoyenneté active
pour le soin de la maison commune. A cet effet, précisément aujourd’hui,
journée mondiale des pauvres, les inscriptions sont ouvertes sur la plateforme
Laudato si’, qui promeut l’écologie intégrale. […]

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RENCONTRE DE PRIÈRE ET DE TÉMOIGNAGE À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DES PAUVRES À ASSISE DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Chers frères et sœurs, bonjour!
Je vous remercie d’avoir accepté mon invitation — en fait c’est moi qui suis
l’invité! — à célébrer ici à Assise, ville de saint François, la cinquième journée
mondiale des pauvres, qui sera célébrée après-demain. C’est une idée qui est
née de vous, qui a grandi et nous sommes arrivés déjà à la cinquième. Assise
n’est pas une ville comme les autres: Assise porte imprimé le visage de saint
François. Penser que dans ces rues, il a vécu sa jeunesse inquiète, il a reçu
l’appel à vivre l’Evangile à la lettre, est pour nous une leçon fondamentale. Bien
sûr, à certains égards, sa sainteté nous fait frissonner, parce qu’il semble
impossible de pouvoir l’imiter. Mais ensuite, au moment où nous rappelons
certains moments de sa vie, ces «fioretti» qui ont été recueillis pour montrer la
beauté de sa vocation, on se sent attiré par cette simplicité de cœur et cette
simplicité de vie: c’est l’attrait même du Christ, de l’Evangile. Ce sont des
événements de la vie qui valent plus que des prédications.
Je voudrais en rappeler un qui exprime bien la personnalité du Poverello (cf.
Fioretti, chap. 13: Fonti Francescane, 1841-1842). Fra Masseo et lui étaient
partis en voyage pour rejoindre la France, mais ils n’avaient pas emporté de
provisions. A un moment donné, ils ont dû commencer à demander la charité.
François alla d’un côté et fra Masseo de l’autre. Mais, comme le racontent les
Fioretti, François était de petite taille et ceux qui ne le connaissaient pas le
considéraient comme un «clochard»; en revanche, fra Masseo «était un grand et
bel homme». C’est ainsi que saint François put à peine recueillir quelques
morceaux de pain rassis et dur, tandis que fra Masseo recueillit de beaux
morceaux de bon pain.
Quand les deux se retrouvèrent, ils s’assirent par terre et mirent sur une pierre
ce qu’ils avaient collecté. En voyant les morceaux de pain collectés par son frère,
François dit: «Fra Masseo, nous ne sommes pas dignes de ce grand trésor». Le
frère, émerveillé, répondit: «Père François, comment peut-on parler de trésor là
où il y a tant de pauvreté et où manquent même les choses nécessaires?».
François répondit: «C’est précisément cela que je considère comme un grand
trésor, car il n’y a rien, mais ce que nous avons est donné par la Providence qui
nous a donné ce pain». Voici l’enseignement que nous donne saint François:
savoir se contenter du peu que l’on a et le partager avec les autres.
Nous sommes ici à la Portioncule, l’une des petites églises que saint François
pensait restaurer, après que Jésus lui avait demandé de «réparer sa maison». Il
n’aurait jamais pensé alors que le Seigneur lui demanderait de donner sa vie
pour renouveler non pas l’Eglise faite de pierres, mais celle de personnes,
d’hommes et de femmes qui sont les pierres vivantes de l’Eglise. Et si nous
sommes ici aujourd’hui, c’est précisément pour apprendre de ce qu’a fait saint
François. Il aimait rester longtemps dans cette petite église pour prier. Il se
recueillait ici en silence et il se mettait à l’écoute du Seigneur, de ce que Dieu
voulait de lui. Nous aussi, nous sommes venus ici pour cela: nous voulons
demander au Seigneur d’écouter notre cri, d’écouter notre cri! Et de venir à
notre aide. N’oublions pas que la première marginalisation dont souffrent les
pauvres est spirituelle. Par exemple, de nombreuses personnes et de nombreux
jeunes trouvent un peu de temps pour aider les pauvres et ils leur apportent de
la nourriture et des boissons chaudes. C’est très bien et je rends grâce à Dieu
pour leur générosité. Mais surtout, cela me réjouit quand j’entends que ces
bénévoles s’arrêtent un moment pour parler aux gens, et parfois pour prier avec
eux… Oui, le fait de nous trouver ici à la Portioncule nous rappelle la compagnie
du Seigneur, qui ne nous laisse jamais seuls, qui nous accompagne toujours à
chaque instant de notre vie. Le Seigneur est aujourd’hui avec nous. Il nous
accompagne, dans l’écoute, dans la prière, dans les témoignages donnés: c’est
Lui, avec nous.
Il y a un autre fait important: ici, à la Portioncule, saint François a accueilli
sainte Claire, les premiers frères et beaucoup de pauvres qui venaient à lui. Avec
simplicité, il les recevait comme des frères et des sœurs, en partageant tout
avec eux. Voilà l’expression la plus évangélique que nous sommes appelés à
faire nôtre: l’accueil. Accueillir, signifie ouvrir la porte, la porte de sa maison et la
porte de son cœur, et permettre à celui qui frappe d’entrer. Et qu’il puisse se
sentir à l’aise, pas impressionné, non, à l’aise, libre. Là où il y a un vrai sens de
fraternité, il y a aussi l’expérience sincère de l’accueil. Au contraire, là où il y a
la peur de l’autre, le mépris de sa vie, alors apparaît le rejet ou, pire,
l’indifférence: ce fait de regarder de l’autre côté. L’accueil engendre un
sentiment de communauté; au contraire, le rejet enferme sur son propre
égoïsme. Mère Teresa, qui avait fait de sa vie un service d’accueil, aimait à dire:
«Quel est le meilleur accueil? Le sourire». Le sourire. Partager un sourire avec
qui est dans le besoin fait du bien à tous les deux, à moi et à l’autre. Le sourire
comme expression de sympathie, de tendresse. Et puis le sourire t’implique, et
tu ne pourras pas t’éloigner de la personne à laquelle tu as souri.
[…]
Il est temps en revanche de redonner la parole aux pauvres, parce que leurs
demandes sont restées trop longtemps sans être écoutées. Il est temps d’ouvrir
les yeux pour constater l’état d’inégalité dans lequel vivent tant de familles. Il
est temps de se retrousser les manches pour restaurer la dignité en créant des
emplois. Il est temps de recommencer à se scandaliser devant la réalité des
enfants souffrant de la faim, réduits en esclavage, ballottés sur les eaux en proie
au naufrage, victimes innocentes de toutes sortes de violences. Il est temps que
cesse la violence à l’égard des femmes et qu’elles soient respectées et non
traitées comme une monnaie d’échange. Il est temps de briser le cercle de
l’indifférence pour redécouvrir la beauté de la rencontre et du dialogue. Il est
temps de se rencontrer. C’est le moment de la rencontre. Si l’humanité, si nous
les hommes et les femmes n’apprenons pas à se rencontrer, nous allons vers
une fin très triste.
J’ai écouté avec attention vos témoignages, et je vous dis merci pour tout ce que
vous avez manifesté avec courage et sincérité. Courage, parce que vous avez
voulu les partager avec nous tous, bien qu’elles fassent partie de votre vie
personnelle; sincérité, parce que vous vous montrez tel que vous êtes et vous
ouvrez votre cœur au désir d’être compris. Il y a des choses que j’ai
particulièrement aimées et que j’aimerais reprendre d’une certaine manière,
pour les faire miennes encore plus et pour les laisser se déposer dans mon cœur.
Tout d’abord, j’ai perçu un grand sentiment d’espérance. La vie n’a pas toujours
été indulgente avec vous, au contraire, elle vous a souvent montré un visage
cruel. La marginalisation, la souffrance de la maladie et de la solitude, le
manque de tant de moyens nécessaires ne vous ont pas empêchés de regarder
avec des yeux pleins de gratitude pour les petites choses qui vous ont permis de
résister.
Résister. C’est la deuxième impression que j’ai reçue et elle vient justement de
l’espérance. Que signifie résister? Avoir la force de continuer malgré tout, aller à
contre-courant. Résister, ce n’est pas une action passive, au contraire, cela
demande le courage d’entreprendre un nouveau chemin en sachant que cela
portera du fruit. Résister veut dire trouver des raisons de ne pas baisser les bras
face aux difficultés, en sachant que l’on ne les vit pas seul, mais ensemble, et
que ce n’est qu’ensemble qu’on peut les surmonter. Résister à toute tentation de
lâcher prise et de tomber dans la solitude ou la tristesse. Résister, en s’agrippant
à la petite ou au peu de richesse que nous pouvons avoir. Je pense à la jeune
femme d’Afghanistan et à sa phrase lapidaire: mon corps est ici, mon âme est
là-bas. Résister avec la mémoire, aujourd’hui. Je pense à la maman roumaine
qui a parlé en dernier: douleurs, espérance, et l’on ne voit pas l’issue, mais
l’espérance est forte dans ses fils qui l’accompagnent et lui redonnent la
tendresse qu’ils ont reçue d’elle.
Demandons au Seigneur de toujours nous aider à trouver la sérénité et la joie.
Ici à la Portioncule, saint François nous enseigne la joie qui vient de regarder
ceux qui sont proches de nous comme un compagnon de voyage qui nous
comprend et nous soutient, de la même façon que nous le sommes pour lui ou
pour elle. Que cette rencontre nous ouvre le cœur à tous pour nous rendre
disponibles les uns aux autres, ouvrir notre cœur pour faire de notre faiblesse
une force qui nous aide à continuer le chemin de la vie, pour -transformer notre
pauvreté en une richesse à partager, et ainsi améliorer le monde.
La journée des pauvres. Merci aux pauvres qui ouvrent leur cœur pour nous
donner leur richesse et guérir notre cœur blessé. Merci pour ce courage. Merci
Etienne, d’avoir été docile à l’inspiration de l’Esprit Saint. Merci pour ces années
de travail; et aussi pour «l’obstination» pour amener le Pape à Assise! Merci!
Merci Eminence pour votre soutien, pour votre aide à ce mouvement d’Eglise —
nous disons «mouvement» parce qu’ils bougent! — et pour votre témoignage. Et
merci à tous. Je vous porte dans mon cœur. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de
prier pour moi. parce que j’ai mes pauvretés, et elles sont nombreuses! Merci.

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS «LES ITALIENS EN EUROPE ET LA MISSION CHRÉTIENNE» ORGANISÉ PAR LA FONDATION MIGRANTES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE ITALIENNE

Je vous souhaite la bienvenue et je remercie le cardinal Bassetti pour ses paroles
de salutation et d’introduction. Je salue le secrétaire général de la cei, le
président de la Fondation Migrantes avec le directeur et les collaborateurs, et
j’adresse un salut reconnaissant à vous tous, prêtres et collaborateurs
pastoraux, qui êtes au service des communautés et des missions italophones en
Europe.
Le thème qui guide le travail de votre rencontre est: «Les Italiens en Europe et
la mission chrétienne». Je vois en cela, d’une part, la sollicitude pastorale qui
pousse toujours à connaître la réalité, en l’occurrence la mobilité italienne; et,
d’autre part, le désir missionnaire que celle-ci puisse être un ferment, un levain
de nouvelle évangélisation en Europe. Dans ce contexte, je voudrais partager
trois ré-flexions qui, je l’espère, vous aideront dans le présent et dans l’avenir.
La première concerne la mobilité, la migration. Nous ne voyons souvent les
migrants que comme «autres» que nous, comme des étrangers. En réalité,
notamment en lisant les données du phénomène, on découvre que les migrants
sont une partie importante de «nous», ainsi que, dans le cas des émigrés
italiens, des personnes proches de nous: nos familles, nos jeunes étudiants,
diplômés, chômeurs, nos entrepreneurs. La migration italienne révèle — comme
l’écrivait le grand évêque Geremia Bonomelli, fondateur de l’Œuvre d’aide aux
migrants en Europe et au Moyen-Orient — une «Italie fille», en chemin en
Europe, surtout, et dans le monde. C’est une réalité dont je me sens
particulièrement proche, car ma famille a également émigré en Argentine. Le
«nous», pour lire mobilité.
La seconde réflexion concerne l’Europe. La lecture de l’émigration italienne dans
le continent européen doit nous rendre toujours plus conscients que l’Europe est
une maison commune. Même l’Eglise en Europe ne peut manquer de considérer
les millions d’émigrants d’Italie et d’autres pays qui renouvellent le visage des
villes et des pays. Et, dans le même temps, ils nourrissent «le rêve d’une Europe
unie, capable de reconnaître ses racines communes et de se féliciter de la
diversité qui l’habite» (Enc. Fratelli tutti, n. 10). C’est une belle mosaïque, qui ne
doit pas être abîmée ou corrompue par des préjugés ou une haine voilée de
respectabilité. L’Europe est appelée aujourd’hui à revitaliser sa vocation à la
solidarité dans la subsidiarité.
La troisième réflexion concerne le témoignage de foi des communautés
d’émigrés italiens dans les pays européens. Grâce à leur religiosité populaire
bien ancrée, ils ont communiqué la joie de l’Evangile, ont rendu visible la beauté
d’être des communautés ouvertes et accueillantes, ils ont partagé les chemins
des communautés chrétiennes locales. Un style de communion et de mission a
caractérisé leur histoire, et j’espère qu’il pourra façonner aussi leur avenir. C’est
un très beau fil qui nous lie à la mémoire de nos familles. Comment ne pas
penser à nos grands-parents émigrés et à leur capacité à être génératifs
également dans le domaine de la vie chrétienne? C’est un héritage à préserver
et à entretenir, en trouvant des moyens qui nous permettent de revitaliser
l’annonce et le témoignage de la foi. Et cela dépend beaucoup du dialogue entre
les générations: notamment entre grands-parents et petits-enfants. C’est très
important, je le souligne: les grands-parents et les petits-enfants. En effet, les
jeunes Italiens qui se déplacent aujourd’hui en Europe sont très différents, en
termes de foi, de leurs grands-parents, et pourtant, en général ils leur sont très
attachés. Et il est crucial qu’ils restent attachés à leurs racines: précisément au
moment où ils doivent vivre dans d’autres contextes européens, la sève qu’ils
puisent de leurs racines, de leurs grands-parents, une sève de valeurs humaines
et spirituelles, est précieuse. Alors, s’il y a ce dialogue entre générations, entre
grands-parents et petits-enfants, vraiment «les expressions de la piété populaire
ont beaucoup à nous apprendre […], en particulier au moment où nous pensons
à la nouvelle évangélisation» (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n.
126).
A la lumière de l’expérience latino-américaine, j’ai pu affirmer que «les migrants,
si on les aide à s’intégrer, sont une bénédiction, une richesse et un don qui
invitent une société à grandir» (Enc. Fratelli tutti, n. 135). Accueillir,
accompagner, promouvoir et intégrer, les quatre étapes. Si nous n’arrivons pas à
l’intégration, il peut y avoir des problèmes, et sérieux. La tragédie de Zaventem
me vient toujours à l’esprit: ceux qui ont fait cela étaient des Belges, mais des
enfants de migrants non intégrés et ghettoïsés. Accueillir, accompagner,
promouvoir et intégrer. Il en va de même pour l’Europe. Les émigrants sont
aussi une bénédiction pour et dans nos Eglises en Europe. S’ils sont intégrés, ils
peuvent aider à faire respirer l’air d’une diversité qui régénère l’unité; ils
peuvent nourrir le visage de la catholicité; ils peuvent témoigner de l’apostolicité
de l’Eglise; ils peuvent donner lieu à des histoires de sainteté. N’oublions pas,
par exemple, que sainte Françoise Xavière Cabrini, religieuse lombarde émigrée
parmi les émigrants, fut la première sainte citoyenne des Etats-Unis d’Amérique.
Dans le même temps, les migrations ont accompagné et peuvent soutenir, par la
rencontre, la relation et l’amitié, le chemin œcuménique dans les différents pays
européens où les fidèles appartiennent en majorité aux communautés réformées
ou orthodoxes.
Dans ce sens, je me réjouis de constater que le chemin synodal des Eglises en
Italie, également grâce au travail pastoral de la Fondation Migrantes, se propose
de considérer les migrants comme une ressource importante pour le renouveau
et la mission des Eglises en Europe. Surtout, le monde des jeunes en émigration,
souvent désorienté et seul, devra voir une Eglise avec ses pasteurs attentifs, qui
marche avec eux et parmi eux.
Que le bienheureux évêque Giovanni Battista Scalabrini, dont l’action auprès des
migrants a nourri la mission des Eglises en Italie, et sainte Francesca Cabrini,
patronne des migrants, guident et protègent votre chemin dans les Eglises en
Europe pour une nouvelle annonce joyeuse et prophétique de l’Evangile.
Chers frères et sœurs, je vous remercie pour ce que vous faites. Je vous
encourage à poursuivre votre engagement et à penser de manière créative à une
mission tournée vers l’avenir de nos communautés, afin qu’elles soient toujours
plus enracinées dans l’Evangile, fraternelles et accueillantes. Je vous bénis et je
vous accompagne. Et vous, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci!

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

A l’issue de l’Angélus:
Chers frères et sœurs, je suis avec inquiétude les nouvelles en provenance de la
région de la Corne de l’Afrique, en particulier de l’Ethiopie, secouée par un conflit
qui dure depuis plus d’un an et qui a fait de nombreuses victimes et provoqué
une grave crise humanitaire. J’invite tout le monde à la prière pour ces
populations si durement éprouvées, et je renouvelle mon appel afin que prévale
la concorde fraternelle et la voie pacifique du dialogue.
J’assure également mes prières pour les victimes de l’incendie suite à une
explosion de carburant dans la banlieue de Freetown, la capitale de Sierra Leone.
[…]

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MESSAGE DE SA SAINTETÉ LE PAPE FRANÇOIS, SIGNÉ PAR LE SECRÉTAIRE D’ÉTAT LE CARDINAL PIETRO PAROLIN, À LA SESSION INAUGURALE DU FORUM DES SOLUTIONS MONDIALES DE LA FAO SUR L’ÉLIMINATION DU TRAVAIL DES ENFANTS DANS L’AGRICULTURE

A Sua Eccellenza Qu Dongyu
Direttore Generale della Fao
Eccellenza,
Su incarico e a nome del Santo Padre, desidero ringraziare la Fao per aver
promosso, in collaborazione con l’Organizzazione Internazionale del Lavoro (Oil),
questo incontro mondiale di alto livello che focalizza la nostra attenzione su un
fenomeno sempre più preoccupante, viste le stime recenti degli organismi
internazionali.
Di fatto, ancor di più quando si manifesta come sfruttamento, il lavoro minorile
diventa un flagello che ferisce crudelmente l’esistenza dignitosa e lo sviluppo
armonioso dei più piccoli, limitando considerevolmente le loro opportunità di
futuro, poiché riduce e lede la loro vita per soddisfare i bisogni produttivi e
lucrativi degli adulti.
Le connotazioni negative di questo dramma sono state acuite dalla pandemia,
che ha spinto un numero crescente di minori ad abbandonare la scuola per
cadere, purtroppo, nelle grinfie di questa forma di schiavitù. Per molti di questi
nostri piccoli fratelli, non andare a scuola significa non solo perdere opportunità
che li renderanno capaci di affrontare le sfide dell’età adulta, ma anche
ammalarsi, ossia vedersi privati del diritto alla salute, a causa delle deplorevoli
condizioni in cui devono svolgere i compiti che vilmente si esigono da loro.
Se ci soffermiamo sul settore agricolo, l’emergenza è ancora più allarmante:
migliaia di bambini e bambine si vedono costretti a lavorare instancabilmente, in
condizioni estenuanti, precarie e avvilenti, subendo maltrattamenti, abusi e
discriminazione. Ma la situazione raggiunge l’apice della desolazione quando
sono gli stessi genitori che si vedono costretti a mandare i propri figli a lavorare,
perché senza il loro contributo attivo non potrebbero mantenere la famiglia.
Signor Direttore Generale, da questo incontro si levi potente un grido che esiga
dalle istanze internazionali e nazionali competenti la difesa della serenità e della
felicità dei bambini! L’investimento più redditizio che l’umanità può fare è la
protezione dell’infanzia! Proteggere i bambini è rispettare il momento della loro
crescita, lasciando che questi fragili germogli beneficino delle condizioni
adeguate alla loro apertura e fioritura. Proteggere i bambini, inoltre, comporta
l’adozione di misure incisive per aiutare le famiglie dei piccoli agricoltori, di modo
che non si vedano obbligati a mandare i propri figli nelle campagne per
incrementare le loro entrate, che essendo tanto basse non consentono loro di
mantenere dignitosamente la propria famiglia. Infine, proteggere i bambini
implica di agire in modo tale che si schiudano dinanzi a loro orizzonti che li
configurino come cittadini liberi, onesti e solidali.
Quanto sarebbe importante che un opportuno ed efficace ordinamento giuridico,
di portata sia internazionale sia nazionale, difendesse e proteggesse i bambini e
le bambine da questa nociva mentalità tecnocratica che si è impadronita del
presente. A tal fine devono moltiplicarsi le persone e le associazioni che, a ogni
livello, si adoperino affinché il desiderio di lucro smisurato che condanna i
bambini e i giovani al brutale giogo dello sfruttamento lavorativo ceda il posto
alla logica della cura. In tal senso si richiede un’opera di denuncia, di
educazione, di sensibilizzazione, di convinzione affinché quanti non si fanno
scrupoli a schiavizzare l’infanzia con oneri insopportabili riescano a vedere più
lontano e più a fondo, vincendo l’egoismo e quest’ansia di consumare in modo
compulsivo che finiscono col divorare il pianeta, dimenticando che le sue risorse
vanno preservate per le generazioni future.
Eccellenza, se aspiriamo a far sì che la nostra società possa godere di quella
dignità che la nobilita, se vogliamo che il diritto trionfi sull’arbitrarietà, dobbiamo
assicurare ai nostri bambini e giovani un presente senza sfruttamento lavorativo.
E ciò sarà possibile solo se c’impegneremo in modo congiunto e perentorio a far
sì che costudiscano e coltivino i loro sogni, giochino, si preparino e imparino.
Allora si aprirà la strada a un futuro luminoso per la famiglia umana. Non ho
dubbi che a ciò contribuirà l’evento di oggi e l’attuale Anno Internazionale per
l’Eliminazione del Lavoro Minorile.
Nel rinnovare la volontà della Santa Sede e l’impegno della Chiesa cattolica e
delle sue istituzioni affinché la comunità internazionale non smetta di combattere
in modo fermo, congiunto e deciso la piaga dello sfruttamento lavorativo dei
minori, invoco su di lei, signor Direttore Generale, e su quanti si adoperano per
liberare i bambini e i giovani da ogni avversità, la Benedizione di Dio
Onnipotente.
Vaticano, 2 novembre 2021
Cardinale Pietro Parolin
Segretario di Stato