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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS À UN GROUPE DE NOUVEAUX AMBASSADEURS À L’OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

[…] En vous rencontrant, ma première pensée va à la communauté internationale,
aux multiples initiatives qui sont prises pour promouvoir la paix, le dialogue, les
relations culturelles, politiques, économiques, et pour secourir les populations
éprouvées par diverses difficultés. Je désire aujourd’hui aborder une question qui
me préoccupe beaucoup et qui menace actuellement la dignité des personnes : la
traite des êtres humains. Il s’agit d’une véritable forme d’esclavage,
malheureusement toujours plus répandue, qui concerne tous les pays, y compris les
plus développés, et qui touche les personnes les plus vulnérables de la société : les
femmes et les jeunes filles, les enfants, les personnes handicapées, les plus
pauvres, celles qui sont dans des situations de décomposition familiale et sociale.
Nous, les chrétiens, nous reconnaissons de manière particulière, dans ces
personnes, le visage de Jésus Christ qui s’est identifié aux plus pauvres et aux plus
nécessiteux. D’autres, qui ne se réfèrent pas à une foi religieuse, partagent au nom
de l’humanité commune la compassion pour leurs souffrances, et s’engagent pour
les libérer et soulager leurs blessures. Ensemble nous pouvons et nous devons nous
engager pour qu’elles soient libérées, et pour que l’on puisse mettre fin à cet
horrible commerce. On parle de millions de victimes du travail forcé, de la traite des
personnes à des fins de main d’œuvre et d’exploitation sexuelle. Tout cela ne peut
pas durer : c’est une grave violation des droits humains des victimes et une offense
à leur dignité, en plus d’une défaite pour la communauté mondiale. Toutes les
personnes de bonne volonté, qu’elles professent une religion ou non, ne peuvent
pas permettre que ces femmes, ces hommes, ces enfants, soient traités comme des
objets, trompés, violentés, vendus souvent plusieurs fois à des fins diverses, et
finalement tués ou, de toute manière détruits physiquement ou mentalement pour
finir exclus et abandonnés. C’est une honte.
La traite des personnes est un crime contre l’humanité. Nous devons unir nos forces
pour libérer les victimes et pour arrêter ce crime toujours plus agressif, qui
menace, outre les personnes individuelles, les valeurs fondatrices de la société, et
aussi la sécurité et la justice internationales, mais également l’économie, le tissu
familial et la vie en société elle-même.
De plus, une prise de responsabilité commune ainsi qu’une volonté politique plus
décidée sont nécessaires pour réussir à vaincre sur ce front ; responsabilité envers
tous ceux qui sont tombés victimes de la traite, pour en protéger les droits, pour
assurer leur sécurité et celle de leurs familles, pour empêcher que les corrompus et
les criminels se soustraient à la justice et aient le dernier mot sur les personnes.
Une intervention législative adéquate dans les pays de provenance, de transit et
d’arrivée, visant aussi à faciliter la régulation des migrations, peut réduire le
problème.

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Les gouvernements et la communauté internationale, à qui il revient en premier
lieu de prévenir et d’empêcher un tel phénomène, n’ont pas manqué de prendre
des mesures à différents niveaux pour le bloquer et pour protéger et assister les
victimes de ce crime, souvent lié au commerce de la drogue, des armes, au
transport des migrants irréguliers, à la mafia. Malheureusement, on ne peut pas
nier que parfois des opérateurs publics et des membres de contingents engagés
dans des missions de paix, ont été aussi contaminés. Mais pour obtenir de bons
résultats, il faut que l’action d’opposition porte aussi au niveau culturel et à celui de
la communication. Et sur ce plan il y a besoin d’un profond examen de conscience :
combien de fois en effet, tolérons-nous qu’un être humain soit considéré comme un
objet, exposé pour vendre un produit ou pour satisfaire des désirs immoraux ? La
personne humaine ne devrait jamais se vendre ou s’acheter comme une
marchandise. Celui qui l’utilise et l’exploite, même indirectement, se rend complice
de ce mépris.
Madame et Messieurs les Ambassadeurs, j’ai voulu partager avec vous ces
réflexions sur une plaie sociale de notre temps, parce que je crois dans la valeur et
dans la force d’un engagement concerté pour la combattre. J’exhorte par
conséquent la communauté internationale à rendre encore plus unanime et efficace
la stratégie contre la traite des personnes, afin que, partout dans le monde, les
hommes et les femmes ne soient jamais utilisés comme moyens, mais soient
toujours respectés dans leur inviolable dignité.[…]

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AUDIENCE GÉNÉRALE

[…] L’apparition de l’image de la Vierge sur le tilma de Juan Diego, fut le signe
prophétique d’une étreinte : Marie serre dans ses bras tous les habitants des vastes
terres d’Amérique, ceux qui étaient déjà là et ceux qui devaient venir par la suite.
Cette étreinte de Marie indiqua le chemin qui a toujours caractérisé l’Amérique :
être une terre où puissent coexister des peuples différents, une terre capable de
respecter la vie humaine à toutes ses étapes, du sein maternel à la vieillesse,
capable d’accueillir les immigrants, ainsi que les peuples, les pauvres et les
personnes marginalisées, à toutes les époques. L’Amérique est une terre
généreuse.[…]

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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA CÉLÉBRATION DE LA XLVIIe JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX LA FRATERNITE, FONDEMENT ET ROUTE POUR LA PAIX

[…] Dans de nombreuses parties du monde, la grave atteinte aux droits humains
fondamentaux, surtout au droit à la vie et à la liberté religieuse ne semble pas
connaître de pause. Le tragique phénomène du trafic des êtres humains, sur la vie
et le désespoir desquels spéculent des personnes sans scrupules, en représente un
exemple inquiétant. Aux guerres faites d’affrontements armés, s’ajoutent des
guerres moins visibles, mais non moins cruelles, qui se livrent dans le domaine
économique et financier avec des moyens aussi destructeurs de vies, de familles,
d’entreprises.[…]
[…] Nombreux sont les conflits qui se poursuivent dans l’indifférence générale. Á
tous ceux qui vivent sur des terres où les armes imposent terreur et destructions,
j’assure ma proximité personnelle et celle de toute l’Église. Cette dernière a pour
mission de porter la charité du Christ également aux victimes sans défense des
guerres oubliées, à travers la prière pour la paix, le service aux blessés, aux
affamés, aux réfugiés, aux personnes déplacées et à tous ceux qui vivent dans la
peur. L’Église élève aussi la voix pour faire parvenir aux responsables le cri de
douleur de cette humanité souffrante, et pour faire cesser, avec les hostilités, tout
abus et toute violation des droits fondamentaux de l’homme[15].[…]
[…] Je pense au drame déchirant de la drogue sur laquelle on s’enrichit dans le
mépris des lois morales et civiles, à la dévastation des ressources naturelles et à
pollution en cours, à la tragédie de l’exploitation dans le travail. Je pense aux trafics
illicites d’argent comme à la spéculation financière, qui souvent prend un caractère
prédateur et nocif pour des systèmes économiques et sociaux entiers, exposant des
millions d’hommes et de femmes à la pauvreté. Je pense à la prostitution qui
chaque jour fauche des victimes innocentes, surtout parmi les plus jeunes, leur
volant leur avenir. Je pense à l’abomination du trafic des êtres humains, aux délits
et aux abus contre les mineurs, à l’esclavage qui répand encore son horreur en tant
de parties du monde, à la tragédie souvent pas entendue des migrants sur lesquels
on spécule indignement dans l’illégalité. Jean XXIII a écrit à ce sujet : « Une société
fondée uniquement sur des rapports de force n’aurait rien d’humain : elle
comprimerait nécessairement la liberté des hommes, au lieu d’aider et d’encourager
celle-ci à se développer et à se perfectionner »[17]. Mais l’homme peut se convertir
et il ne faut jamais désespérer de la possibilité de changer de vie. Je voudrais que
ce message soit un message de confiance pour tous, aussi pour ceux qui ont
commis des crimes atroces, parce que Dieu ne veut pas la mort du pêcheur, mais
qu’il se convertisse et qu’il vive (cf. Ez 18, 23).[…]
PAPE FRANÇOIS

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AU PÈLERINAGE DE L’ÉGLISE GRECQUE-MELKITE

[…] Je le répète à vous aussi : ne nous résignons pas à imaginer le Moyen-Orient
sans chrétiens. Toutefois, beaucoup de vos frères et sœurs ont immigré, et une
représentation nombreuse des communautés de la diaspora est ici présente. Je les
encourage à conserver solidement les racines humaines et spirituelles de la
tradition melkite, en préservant partout l’identité grecque-catholique, car l’Église
entière a besoin du patrimoine de l’Orient chrétien, dont vous êtes vous aussi les
héritiers. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À L’ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL PONTIFICAL POUR LE DIALOGUE INTERRELIGIEUX

[…] L’Église catholique est consciente de la valeur que revêt la promotion de
l’amitié et du respect entre les hommes et les femmes de diverses traditions
religieuses. Nous en comprenons toujours davantage l’importance, aussi bien parce
que le monde est, d’une certaine manière, devenu « plus petit », que parce que le
phénomène des migrations accroît les contacts entre les personnes et les
communautés de tradition, de culture et de religion différentes. Cette réalité
interpelle notre conscience de chrétiens, elle est un défi pour la compréhension de
la foi et pour la vie concrète des Églises locales, des paroisses, de très nombreux
croyants.[…]

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EXHORTATION APOSTOLIQUE EVANGELII GAUDIUM DU PAPE FRANÇOIS AUX ÉVÊQUES AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES AUX PERSONNES CONSACRÉES ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS SUR L’ANNONCE DE L’ÉVANGILE DANS LE MONDE D’AUJOURD’HUI

75. Nous ne pouvons ignorer que dans les villes le trafic de drogue et de personnes,
l’abus et l’exploitation de mineurs, l’abandon des personnes âgées et malades,
diverses formes de corruption et de criminalité augmentent facilement. En même
temps, ce qui pourrait être un précieux espace de rencontre et de solidarité, se
transforme souvent en lieu de fuite et de méfiance réciproque. Les maisons et les
quartiers se construisent davantage pour isoler et protéger que pour relier et
intégrer. La proclamation de l’Évangile sera une base pour rétablir la dignité de la
vie humaine dans ces contextes, parce que Jésus veut répandre dans les villes la
vie en abondance (cf. Jn 10, 10). Le sens unitaire et complet de la vie humaine que
l’Évangile propose est le meilleur remède aux maux de la ville, bien que nous
devions considérer qu’un programme et un style uniforme et rigide d’évangélisation
ne sont pas adaptés à cette réalité. Mais vivre jusqu’au bout ce qui est humain et
s’introduire au cœur des défis comme ferment de témoignage, dans n’importe
quelle culture, dans n’importe quelle ville, perfectionne le chrétien et féconde la
ville. […]
210. Il est indispensable de prêter attention aux nouvelles formes de pauvreté et
de fragilité dans lesquelles nous sommes appelés à reconnaître le Christ souffrant,
même si, en apparence, cela ne nous apporte pas des avantages tangibles et
immédiats : les sans-abris, les toxico-dépendants, les réfugiés, les populations
indigènes, les personnes âgées toujours plus seules et abandonnées etc. Les
migrants me posent un défi particulier parce que je suis Pasteur d’une Église sans
frontières qui se sent mère de tous. Par conséquent, j’exhorte les pays à une
généreuse ouverture, qui, au lieu de craindre la destruction de l’identité locale, soit
capable de créer de nouvelles synthèses culturelles. Comme elles sont belles les
villes qui dépassent la méfiance malsaine et intègrent ceux qui sont différents, et
qui font de cette intégration un nouveau facteur de développement ! Comme elles
sont belles les villes qui, même dans leur architecture, sont remplies d’espaces qui
regroupent, mettent en relation et favorisent la reconnaissance de l’autre !
211. La situation de ceux qui font l’objet de diverses formes de traite des personnes
m’a toujours attristé. Je voudrais que nous écoutions le cri de Dieu qui nous
demande à tous : « Où est ton frère ? » (Gn 4, 9). Où est ton frère esclave ? Où est
celui que tu es en train de tuer chaque jour dans la petite usine clandestine, dans le

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réseau de prostitution, dans les enfants que tu utilises pour la mendicité, dans celui
qui doit travailler caché parce qu’il n’a pas été régularisé ? Ne faisons pas semblant
de rien. Il y a de nombreuses complicités. La question est pour tout le monde ! Ce
crime mafieux et aberrant est implanté dans nos villes, et beaucoup ont les mains
qui ruissellent de sang à cause d’une complicité confortable et muette. […]
253. […] Nous chrétiens, nous devrions accueillir avec affection et respect les
immigrés de l’Islam qui arrivent dans nos pays, de la même manière que nous
espérons et nous demandons être accueillis et respectés dans les pays de tradition
islamique. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À L’ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DE LA CONGRÉGATION POUR LES ÉGLISES ORIENTALES

[…] Les conditions de vie des chrétiens, qui dans de nombreuses parties du Moyen-
Orient, subissent de façon particulièrement grave les conséquences des conflits en

cours, suscitent une grande préoccupation. La Syrie, l’Irak, l’Égypte et d’autres
régions de la Terre Sainte, débordent parfois de larmes. L’Évêque de Rome ne
trouvera pas de répit tant qu’il y aura des hommes et des femmes, de toute
religion, frappés dans leur dignité, privés du nécessaire pour survivre, privés de
leur avenir, contraints à la condition de réfugiés et de déplacés. Aujourd’hui, avec
les pasteurs des Églises d’Orient, lançons un appel afin que soit respecté le droit de
tous à une vie digne et à professer librement sa foi. Ne nous résignons pas à
imaginer le Moyen-Orient sans les chrétiens, qui depuis deux mille ans, y
confessent le nom de Jésus, insérés en tant que citoyens de plein droit dans la vie
sociale, culturelle et religieuse des nations auxquelles ils appartiennent.[…]

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VISITE OFFICIELLE DU SAINT-PÈRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE, M. GIORGIO NAPOLITANO DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

[…] Le devoir fondamental qui revient à l’Église est celui de témoigner de la
miséricorde de Dieu et d’encourager des réponses généreuses de solidarité pour
ouvrir à un avenir d’espérance ; parce que là où croît l’espérance se multiplient
également les énergies et l’engagement en vue de la construction d’un ordre social
et civil plus humain et plus juste, et de nouvelles potentialités apparaissent en vue
d’un développement durable et sain.
Dans mon esprit sont gravées les premières visites pastorales que j’ai pu accomplir
en Italie. À Lampedusa avant tout, où j’ai vu de près la souffrance de ceux qui, à
cause des guerres ou de la pauvreté, se lancent dans une émigration dans des
conditions souvent désespérées ; et où j’ai vu le témoignage louable de solidarité
de nombreuses personnes qui se prodiguent dans l’œuvre d’accueil. […]

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SOLENNITÉ DE LA TOUSSAINT PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

[…] Cet après-midi, je me rendrai au cimetière du Verano et je célébrerai la messe.
Je serai spirituellement uni à ceux qui, au cours de ces journées, se rendent dans
les cimetières, où dorment ceux qui nous ont précédés sous le signe de la foi et qui
attendent le jour de la résurrection. Je prierai en particulier pour les victimes de la
violence, spécialement pour les chrétiens qui ont perdu la vie à cause des
persécutions. Je prierai aussi de manière spéciale pour ceux qui, nos frères et
sœurs, hommes, femmes et enfants, sont morts tenaillés par la soif, par la faim et
par la fatigue au cours du trajet pour parvenir à une meilleure condition de vie. Ces
jours derniers nous avons vu dans les journaux cette image cruelle du désert :
faisons tous, en silence, une prière pour nos frères et sœurs.[…]

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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS AU CARDINAL KURT KOCH À L’OCCASION DE LA 10e ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU CONSEIL ŒCUMÉNIQUE DES ÉGLISES (BUSAN, CORÉE)

[…] Pour cette raison, je suis certain que la présente assemblée aidera à consolider
l’engagement de tous les disciples du Christ en faveur d’une prière et d’une
collaboration plus intense au service de l’Évangile et du bien intégral de notre
famille humaine. L’univers mondialisé dans lequel nous vivons exige de nous un
témoignage commun de la dignité donnée par Dieu à tout être humain et la
promotion efficace des conditions culturelles, sociales et juridiques qui permettent
aux individus et aux communautés de croître dans la liberté, et qui soutiennent la
mission de la famille comme pierre fondamentale de la société, assurent une
éducation solide et intégrale des jeunes et garantissent à tous l’exercice
inconditionné de la liberté religieuse. Dans la fidélité à l’Évangile, et en réponse aux
besoins urgents du présent, nous sommes appelés à aller au-devant de ceux qui se
trouvent dans les périphéries existentielles de nos sociétés et à montrer une
solidarité particulière avec nos frères et sœurs les plus vulnérables : les pauvres,
les porteurs de handicaps, les enfants à naître et les malades, les migrants et les
réfugiés, les personnes âgées et les jeunes privés de travail. […]