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LETTRE APOSTOLIQUE EN FORME DE « MOTU PROPRIO » DU SOUVERAIN PONTIFE FRANÇOIS par laquelle est institué le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral

[…] Par conséquent, dans le but de mettre en œuvre la sollicitude du Saint-Siège
dans les domaines sus mentionnés, et aussi dans les domaines qui touchent la
santé et les œuvres de charité, j’institue le Dicastère pour le Service du
Développement Humain Intégral. Ce Dicastère sera particulièrement compétent
pour les questions qui concernent les migrations, les personnes dans le besoin, les
malades et les exclus, les personnes marginalisées et les victimes des conflits
armés et des catastrophes naturelles, les détenus, les chômeurs et les victimes de
toute forme d’esclavage et de torture. […]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

[…]Dans l’accomplissement de sa mission dans le monde, l’Église — c’est-à-dire
nous tous qui sommes l’Église — a besoin de l’aide de l’Esprit Saint pour ne pas se
laisser freiner par la peur et par le calcul, pour ne pas s’habituer à marcher dans
des limites sûres. Ces deux attitudes conduisent l’Eglise à être une Eglise
fonctionnelle, qui ne « prend jamais de risque ». En revanche, le courage
apostolique que l’Esprit Saint allume en nous comme un feu nous aide à surmonter
les murs et les barrières, nous rend créatifs et nous pousse à nous mettre en
mouvement pour marcher, pour emprunter également des routes inexplorées ou
peu commodes, en offrant l’espérance à ceux que nous rencontrons. Avec ce feu de
l’Esprit Saint, nous sommes appelés à devenir toujours plus des communautés de
personnes guidées et transformées, pleines de compréhension, des personnes au
cœur ouvert et au visage joyeux. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin
de prêtres, de consacrés et de fidèles laïcs ayant le regard attentif de l’apôtre, pour
s’émouvoir et s’arrêter devant les malaises et les pauvretés matérielles et
spirituelles, caractérisant ainsi le chemin de l’évangélisation et de la mission avec le
rythme bienfaisant de la proximité. C’est précisément le feu de l’Esprit Saint qui
nous conduit à devenir les prochains des autres, des personnes dans le besoin, de
tant de pauvretés humaines, de tant de problèmes, des réfugiés, des déplacés, de
ceux qui souffrent. […]

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MESSE AVEC LES PRÊTRES, RELIGIEUSES, RELIGIEUX, CONSACRÉS ET SÉMINARISTES POLONAIS HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

[…] Dans le dernier verset que nous avons entendu, on parle, enfin, d’un livre :
c’est l’Évangile, dans lequel n’ont pas été écrits les nombreux autres signes
accomplis par Jésus (v. 30). Après le grand signe de sa miséricorde, nous pourrions
le comprendre, il n’a plus été nécessaire d’ajouter autre chose. Mais il y a encore un
défi, il y a un espace pour les signes accomplis par nous, qui avons reçu l’Esprit
d’amour et qui sommes appelés à répandre la miséricorde. On pourrait dire que
l’Évangile, livre vivant de la miséricorde de Dieu, qui doit être lu et relu
continuellement, a encore des pages vierges au fond : il reste un livre ouvert, que
nous sommes appelés à écrire avec le même style, c’est-à-dire en accomplissant
des œuvres de miséricorde. Je vous pose la question, chers frères et sœurs : les
pages du livre de chacun de vous, comment sont-elles ? Sont-elles écrites chaque
jour ? Sont-elles écrites un peu oui et un peu non ? Sont-elles vierges ? Que la
Mère de Dieu nous aide en cela : elle, qui a pleinement accueilli la Parole de Dieu
dans sa vie (cf. Lc 8, 20-21), qu’elle nous donne la grâce d’être des écrivains
vivants de l’Évangile ; que notre Mère de miséricorde nous enseigne à prendre soin
concrètement des plaies de Jésus dans nos frères et sœurs qui sont dans le besoin,
de ceux qui sont proches comme de ceux qui sont loin, du malade comme du
migrant, parce qu’en servant celui qui souffre, on honore la chair du Christ. Que la
Vierge Marie nous aide à nous dépenser jusqu’au bout pour le bien des fidèles qui
nous sont confiés, et à nous prendre en charge les uns les autres, comme de vrais
frères et sœurs dans la communion de l’Église, notre sainte Mère. […]

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VEILLÉE DE PRIÈRE AVEC LES JEUNES DISCOURS DU SAINT-PÈRE

[…] Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque, il est le Seigneur du toujours ‘‘plus
loin’’. Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité.
Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le
divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes
jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de
nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de
Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de
miséricorde. Aller par les routes en suivant la ‘‘folie’’ de notre Dieu qui nous
enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu,
dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans
le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous
invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs
sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire que celle-ci. Dans les
milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne
Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres. Et cela
signifie être courageux, cela signifie être libre. […]

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VOYAGE APOSTOLIQUE DU SAINT PÈRE FRANCIS EN POLOGNE ADRESSE DU SAINT-PÈRE

« J’avais faim et tu m’as nourri,
J’avais soif et tu m’as donné un verre,
J’étais un étranger et vous m’avez accueilli,
nu et tu m’as habillé,
malade et tu m’as rendu visite,
J’étais en prison et vous êtes venu me voir »(Mt 25, 35-36).
Ces paroles de Jésus viennent à la rencontre de la question qui résonne à plusieurs
reprises dans nos esprits et nos cœurs: « Où est Dieu? ». Où est Dieu, s’il y a du mal
dans le monde, s’il y a des hommes affamés, assoiffés, sans abri, des réfugiés, des
réfugiés? Où est Dieu, quand des innocents meurent à cause de la violence, du
terrorisme, des guerres? Où est Dieu, quand les maladies impitoyables rompent les
liens de la vie et de l’affection? Ou quand les enfants sont exploités, humiliés et
qu’ils souffrent eux aussi de maladies graves? Où est Dieu, face à l’inquiétude des
douteux et des affligés dans l’âme?
Il y a des questions pour lesquelles il n’y a pas de réponses humaines. Nous ne
pouvons regarder à Jésus, et lui demander et la réponse de Jésus est le suivant:. «
Dieu est en eux, » Jésus est en eux, dans leur souffrance, profondément identifié à
chacun. Il leur est donc uni, presque pour former « un seul corps ». […]
Tracer la voie de la Croix de Jésus, nous avons redécouvert l’importance de lui
conformées, à travers les 14 œuvres de miséricorde. Ils nous aident à nous ouvrir à
la miséricorde de Dieu, de demander la grâce de comprendre que la miséricorde, la
personne ne peut rien faire sans pitié, je, vous, nous ne pouvons rien faire.
Regardons d’abord à sept œuvres de miséricorde: nourrir les affamés, donner à
boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, hébergement aux pèlerins, visiter
les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Pour libre nous avons
reçu, gratuitement, nous donnons. Nous sommes appelés à servir Jésus crucifié à
chaque personne marginalisée, de toucher sa chair bénie pour ceux qui en sont
exclus, faim, soif, nu, en prison, malades, chômeurs, persécutés, réfugiés,
migrants. Là nous trouvons notre Dieu, là nous touchons le Seigneur. Il nous a dit
Jésus lui-même, en expliquant ce que le « Protocole » par lequel nous serons jugés:
chaque fois que nous l’avons fait au moins de nos frères, nous aurons fait pour lui
(cf. Mt 25,31-46) . […]

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CÉRÉMONIE D’ACCUEIL DES JEUNES DISCOURS DU SAINT-PÈRE

[…] j’ose répéter: la miséricorde a toujours un visage jeune. Parce qu’un cœur
miséricordieux a le courage de quitter le confort; un cœur miséricordieux sait aller
vers les autres, il réussit à embrasser tout le monde. Un cœur miséricordieux peut
servir de refuge à ceux qui n’ont jamais eu de foyer ou l’ont perdu, peuvent créer
un environnement familial et familial pour ceux qui ont dû émigrer, sont capables
de tendresse et de compassion. Un cœur miséricordieux sait partager le pain avec
ceux qui ont faim, un cœur miséricordieux s’ouvre pour accueillir le réfugié et le
migrant. Dire la pitié avec vous, c’est dire opportunité, dire demain, dire
engagement, dire confiance, dire ouverture, hospitalité, compassion, dire des
rêves. Mais êtes-vous capable de rêver? [Oui!] Et quand le cœur est ouvert et
capable de rêver, il y a place pour la miséricorde, il y a de la place pour caresser
ceux qui souffrent, il n’y a pas de place pour ceux qui n’ont pas la paix nécessaire
de vivre, ou de manquer de la plus belle chose: la foi. Mercy. […]

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RENCONTRE AVEC LES ÉVÊQUES POLONAIS DISCOURS DU SAINT-PÈRE

[…] La corruption est vraiment à l’origine de la migration. Comment le faire? Je
pense que chaque pays doit voir comment et quand: tous les pays ne sont pas
égaux; tous les pays n’ont pas les mêmes possibilités. Oui, mais ils ont la chance
d’être généreux! Généreux comme chrétiens. […]
« Qu’est-ce que cela a à voir avec les migrants? ». C’est un peu un contexte, vous
savez? En ce qui concerne les migrants, je dirai: le problème est là, dans leur pays.
Mais comment les accueillir? Tout le monde doit voir comment. Mais nous pouvons
tous avoir le cœur ouvert et penser à faire une heure dans les paroisses, une heure
par semaine, d’adoration et de prière pour les migrants. La prière déplace des
montagnes! […]

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RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS, AVEC LA SOCIÉTÉ CIVILE ET AVEC LE CORPS DIPLOMATIQUE DISCOURS DU SAINT-PÈRE

[…] Ainsi, la noble nation polonaise montre comment on peut faire grandir la
mémoire bonne et laisser tomber la mauvaise. Pour cela il faut une espérance
solide et une confiance en Celui qui conduit le destin des peuples, ouvre les portes
fermées, transforme les difficultés en opportunité et crée de nouveaux scenarios là
où cela semblait impossible. Les vicissitudes historiques de la Pologne en
témoignent vraiment : après les tempêtes et les obscurités, votre peuple, rétabli
dans sa dignité a pu chanter, comme les Hébreux de retour de Babylone : « Nous
étions comme en rêve. […] notre bouche était pleine de rires, nous poussions des
cris de joie » (Ps 126, 1-2). La conscience du chemin accompli et la joie pour les
objectifs atteints donnent force et sérénité pour affronter les défis du moment, qui
demandent le courage de la vérité et un engagement éthique constant, afin que les
processus décisionnels et opératifs comme aussi les relations humaines soient
toujours plus respectueux de la dignité de la personne. Chaque activité y est
associée : aussi l’économie, la relation avec l’environnement et la manière même
de gérer le complexe phénomène migratoire. […]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

[…]Comprise ainsi, l’hospitalité, qui est l’une des œuvres de miséricorde, apparaît
véritablement comme une vertu humaine et chrétienne, une vertu qui, dans le
monde d’aujourd’hui, risque d’être négligée. En effet, les maisons de repos et de
retraite se multiplient, mais on ne pratique pas toujours dans ces milieux une réelle
hospitalité. On crée diverses institutions qui pourvoient à de nombreuses formes de
maladies, de solitude, de marginalisation, mais la probabilité diminue, pour celui qui
est étranger, marginalisé, exclu, de trouver quelqu’un disposé à l’écouter: parce
qu’il est étranger, réfugié, migrant, écouter cette douloureuse histoire. Même dans
sa propre maison, parmi les membres de sa propre famille, il peut arriver de
trouver plus facilement des services et des soins de différentes sortes qu’une
écoute et un accueil. Aujourd’hui, nous sommes tellement pris, avec frénésie, par
tant de problèmes — dont certains ne sont pas importants — que nous n’avons plus
la capacité d’écoute. Nous sommes continuellement affairés et ainsi, nous n’avons
pas le temps d’écouter. Et je voudrais vous demander, vous poser une question, à
laquelle chacun répondra dans son cœur : toi, mari, as-tu du temps pour écouter
ta femme? Et toi, femme, as-tu du temps pour écouter ton mari? Vous, parents,
avez-vous du temps, du temps à « perdre », pour écouter vos enfants? Ou vos
grands-parents, les personnes âgées? — « Mais les grands-parents disent toujours
les mêmes choses, ils sont ennuyeux… » — mais ils ont besoin d’être écoutés!
Ecouter. Je vous demande d’apprendre à écouter et d’y consacrer plus de temps.
Dans la capacité d’écoute se trouve la racine de la paix.[…]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

[…] Jésus s’adresse alors au docteur de la loi et lui demande : « Lequel de ces trois
hommes — le prêtre, le lévite et le samaritain —, à ton avis, s’est montré le
prochain de l’homme tombé aux mains des brigands?». Et ce dernier naturellement
— parce qu’il était intelligent —, répond : « Celui-là qui a exercé la miséricorde
envers lui » ( vv. 36-37). De cette façon, Jésus a complètement renversé la
perspective initiale du docteur de la loi — et aussi la nôtre! —: je ne dois pas
cataloguer les autres pour décider qui est mon prochain et qui ne l’est pas. Il
dépend de moi d’être ou de ne pas être le prochain — la décision est la mienne —,
il dépend de moi d’être ou de ne pas être le prochain de la personne que je
rencontre et qui a besoin d’aide, même si elle est étrangère ou peut-être hostile. Et
Jésus conclut : « Va, et toi aussi fais de même » (v. 37). Belle leçon. Et je le
répète à chacun de nous : «Va, et toi aussi, fais de même », fais-toi le prochain du
frère et de la sœur que tu vois en difficulté. « Va et toit aussi fais de même ». Faire
de bonnes œuvres, pas seulement prononcer des paroles au vent. Je pense à cette
chanson « Paroles, paroles, paroles ». Non. Faire, faire. Et à travers les bonnes
œuvres, que nous accomplissons avec amour et avec joie envers notre prochain,
notre foi germe et porte du fruit. Demandons-nous — et que chacun de nous
réponde dans son propre cœur — demandons-nous: notre foi est-elle féconde?
Notre foi produit-elle de bonnes œuvres? Ou est-elle plutôt stérile, et donc plus
morte que vivante ? Est-ce que je me fais le prochain des autres ou est-ce que je
passe simplement à côté ? Suis-je de ceux qui sélectionnent les personnes selon
leur propre plaisir ? Il est bon de se poser ces questions et de se les poser
souvent, car à la fin nous serons jugés sur les œuvres de miséricorde. Le Seigneur
pourra nous dire : « Mais toi, te rappelles-tu de cette fois-là, sur la route de
Jérusalem à Jéricho ? Cet homme à moitié mort, c’était moi. Te rappelles-tu ? Cet
enfant qui avait faim, c’était moi. Te rappelles-tu ? Ce migrant que beaucoup
veulent chasser, c’était moi. Ces grands-parents seuls, abandonnés dans les
maisons de retraite, c’était moi. Ce malade seul à l’hôpital, auquel personne ne
rend visite, c’était moi. […]