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PAPE FRANÇOIS AUDIENCE GÉNÉRALE

Please note that this document is an unofficial translation and is provided for
reference only.

[…] Je souhaite une cordiale bienvenue aux pèlerins de langue italienne, exhortant
chacun à être des bâtisseurs d’unité et de paix dans la famille, dans l’Église et dans
la société. Il n’est pas facile d’être des bâtisseurs de paix, tant dans la famille que
dans l’Église… l’unité ; mais nous devons le faire, parce que c’est un bon travail.
Une pensée également au peuple ukrainien, qui souffre encore de cette guerre
cruelle. Et nous prions aussi pour les migrants qui arrivent continuellement. […]

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VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETÉ FRANÇOIS AU CANADA (24 – 30 JUILLET 2022) RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS CIVILES, LES REPRÉSENTANTS DES PEUPLES AUTOCHTONES ET LE CORPS DIPLOMATIQUE DISCOURS DU SAINT-PÈRE

[…] Le Saint-Siège et les communautés catholiques locales nourrissent la volonté
concrète de promouvoir les cultures autochtones, avec des chemins spirituels
appropriés et adaptés, qui comprennent également l’attention aux traditions
culturelles, aux coutumes, aux langues et aux processus éducatifs propres, dans
l’esprit de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.
Notre désir est de renouveler la relation entre l’Église et les peuples autochtones du
Canada, une relation marquée à la fois par un amour qui a porté d’excellents fruits
et, malheureusement, par des blessures que nous nous engageons à comprendre et
à soigner. Je suis très reconnaissant d’avoir rencontré et écouté ces derniers mois à
Rome plusieurs représentants des peuples autochtones, et de pouvoir renforcer, ici
au Canada, les belles relations nouées avec eux. Les moments vécus ensemble ont
laissé en moi une empreinte et le désir profond de faire nôtre l’indignation et la
honte pour les souffrances subies par les autochtones, en promouvant un chemin
fraternel et patient à entreprendre avec tous les Canadiens, selon la vérité et la
justice, en œuvrant pour la guérison et la réconciliation, toujours animés par
l’espérance.
Cette « histoire de douleur et de mépris », issue d’une mentalité colonisatrice, « ne
se guérit pas facilement ». En même temps, elle nous met en garde contre le fait
que « la colonisation ne s’arrête pas, elle se transforme même en certains lieux, se
déguise et se dissimule » (Exhort. ap. Querida Amazonia, n. 16). C’est le cas des
colonisations idéologiques. Si, autrefois, la mentalité colonialiste a négligé la vie
concrète des personnes en imposant des modèles culturels préétablis, aujourd’hui
encore, des colonisations idéologiques qui s’opposent à la réalité de l’existence
étouffent l’attachement naturel aux valeurs des peuples, en essayant d’en déraciner
les traditions, l’histoire et les liens religieux, ne manquent pas. Il s’agit d’une
mentalité qui, en supposant avoir dépassé “les pages sombres de l’histoire”, fait
place à cette cancel culture qui évalue le passé uniquement sur la base de certaines
catégories actuelles. Ainsi s’implante une mode culturelle qui uniformise, rend tout
égal, ne tolère pas de différences et ne se concentre que sur le moment présent,
sur les besoins et les droits des individus, en négligeant souvent les devoirs envers
les plus faibles et les plus fragiles : les pauvres, les migrants, les personnes âgées,
les malades, les enfants à naître… Ce sont eux qui sont oubliés dans les sociétés du
bien-être ; ce sont eux qui, dans l’indifférence générale, sont jetés comme des
feuilles sèches à brûler.
Les cimes multicolores riches des arbres d’érable nous rappellent en revanche
l’importance de l’ensemble, de faire progresser des communautés humaines non
homologuées, mais réellement ouvertes et inclusives. Et comme chaque feuille est
fondamentale pour enrichir les cimes, de même chaque famille, cellule essentielle
de la société, doit être valorisée, car « l’avenir de l’humanité passe par la famille »
(S. Jean-Paul II, Exhort. ap. Familiaris consortio, n. 86). Elle est la première réalité
sociale concrète, mais elle est menacée par de nombreux facteurs : violence
domestique, frénésie professionnelle, mentalité individualiste, carriérisme effréné,
chômage, solitude des jeunes, abandon des personnes âgées et des malades… Les
peuples autochtones ont beaucoup à nous apprendre sur la garde et la protection
de la famille, où déjà dès l’enfance, on apprend à reconnaître ce qui est bien et ce
qui est mal, à dire la vérité, à partager, à corriger les torts, à recommencer, à se
réconforter, à se réconcilier. Que le mal subi par les peuples autochtones, et dont
nous avons honte maintenant, nous serve aujourd’hui de mise en garde, afin que le
soin et les droits de la famille ne soient pas mis de côté au nom d’éventuels
exigences productives et d’intérêts individuels.
Revenons à la feuille d’érable. En temps de guerre, les soldats en faisaient usage
comme pansements et médicaments pour les blessures. Aujourd’hui, face à la folie
insensée de la guerre, nous avons de nouveau besoin d’apaiser les extrémismes de
l’opposition et de soigner les blessures de la haine. Un témoin de violences
tragiques passées a récemment dit que « la paix a son secret : ne jamais haïr
personne. Si l’on veut vivre, il ne faut jamais haïr » (Interview d’E. Bruck, dans
“Avvenire”, 8 mars 2022). Nous n’avons pas besoin de diviser le monde en amis et
en ennemis, de prendre les distances et de nous réarmer jusqu’aux dents : ce ne
sera pas la course aux armements et les stratégies de dissuasion qui apporteront la
paix et la sécurité. Il n’est pas nécessaire de se demander comment continuer les
guerres, mais comment les arrêter. Et d’empêcher que les peuples soient de
nouveau pris en otage par l’emprise d’effrayantes guerres froides qui s’élargissent
encore. Nous avons besoin de politiques créatives et prévoyantes, qui sachent sortir
des schémas des parties, pour apporter des réponses aux défis mondiaux.
En effet, les grands défis actuels tels que la paix, les changements climatiques, les
effets pandémiques et les migrations internationales ont en commun une constante
: ils sont mondiaux, ce sont des défis mondiaux, ils concernent tout le monde. Et si
tous parlent de la nécessité de l’ensemble, la politique ne peut rester prisonnière
d’intérêts partisans. Il faut savoir regarder, comme l’enseigne la sagesse
autochtone, les sept générations futures, non pas les convenances immédiates, les
échéances électorales, le soutien des lobbies. Et valoriser aussi les désirs de
fraternité, de justice et de paix des jeunes générations. Oui, comme il est
nécessaire, pour retrouver la mémoire et la sagesse, d’écouter les personnes âgées,
ainsi pour avoir élan et avenir, il faut embrasser les rêves des jeunes. Ils méritent
un avenir meilleur que celui que nous leur préparons, ils méritent d’être impliqués
dans les choix pour la construction du présent et de l’avenir, en particulier pour la
sauvegarde de la maison commune, pour laquelle les valeurs et les enseignements
des peuples autochtones sont précieux. À ce propos, je voudrais saluer
l’engagement local louable en faveur de l’environnement. On pourrait presque dire
que les emblèmes tirés de la nature, comme le lys sur le drapeau de cette Province
du Québec, et la feuille d’érable sur celui du pays, confirment la vocation écologique
du Canada.
Lorsque la Commission spéciale a été amenée à évaluer les milliers de maquettes
parvenues pour la réalisation du drapeau national, dont beaucoup étaient envoyées
par des gens ordinaires, surprises que presque toutes contenaient précisément la
représentation de la feuille d’érable. La participation autour de ce symbole partagé
me suggère de souligner une parole fondamentale pour les Canadiens : le
multiculturalisme. Il est à la base de la cohésion d’une société aussi composite que
les couleurs variées des cimes des érables. La même feuille d’érable, avec sa
multiplicité de pointes et de bords, fait penser à une figure polyédrique et dit que
vous êtes un peuple capable d’inclure, afin que ceux qui arrivent puissent trouver
une place dans cette unité multiforme et y apporter leur contribution originale (cf.
Evangelii gaudium, n. 236). Le multiculturalisme est un défi permanent : c’est
d’accueillir et d’embrasser les différentes composantes présentes, tout en
respectant, en même temps, la diversité de leurs traditions et cultures, sans penser
que le processus soit accompli une fois pour toutes. Je salue à cet égard votre
générosité pour l’accueil de nombreux migrants ukrainiens et afghans. Mais il faut
aussi travailler pour dépasser la rhétorique de la peur à l’égard des immigrés et
pour leur donner, selon les moyens dont dispose le pays, la possibilité concrète
d’être impliqués de manière responsable dans la société. Pour ce faire, les droits et
la démocratie sont indispensables. Il est également nécessaire de faire face à la
mentalité individualiste, en rappelant que la vie commune repose sur des
présupposés que le système politique ne peut produire à lui seul. Là aussi, la
culture autochtone est d’un grand soutien pour rappeler l’importance des valeurs de
la socialisation. Et l’Église catholique de même, avec sa dimension universelle et
son soin envers les plus fragiles, avec le légitime service en faveur de la vie
humaine dans toutes ses phases, de la conception jusqu’à la mort naturelle, est
heureuse d’offrir sa contribution.
Ces jours-ci, j’ai entendu parler de nombreuses personnes dans le besoin qui
frappent aux portes des paroisses. Même dans un pays aussi développé et avancé
que le Canada, qui consacre beaucoup d’attention à l’assistance sociale, nombreux
sont les sans-abri qui comptent sur les églises et les banques alimentaires pour
recevoir aide et réconfort essentiels, qui – ne l’oublions pas – ne sont pas
seulement matériels. Ces frères et sœurs nous amènent à considérer l’urgence de
travailler pour remédier à l’injustice radicale qui pollue notre monde, dont
l’abondance des dons de la création est répartie de manière trop inégale. Il est
scandaleux que le bien-être généré par le développement économique ne profite
pas à tous les secteurs de la société. Et il est triste que ce soit précisément parmi
les autochtones que l’on enregistre souvent de nombreux taux de pauvreté,
auxquels se rattachent d’autres indicateurs négatifs, tels que le faible taux de
scolarisation, l’accès difficile au logement et à l’assistance sanitaire. Que l’emblème
de la feuille d’érable, qui apparaît habituellement sur les étiquettes des produits du
pays, soit un encouragement pour tous à faire des choix économiques et sociaux
visant au partage et au soin des nécessiteux.
C’est en travaillant d’un commun accord, ensemble, que l’on affronte les défis
pressants d’aujourd’hui. Je vous remercie de l’hospitalité, de l’attention et de
l’estime, en vous disant avec une affection sincère que le Canada et ses habitants
me tiennent vraiment à cœur.

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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA CONFÉRENCE EUROPÉENNE DE LA JEUNESSE

[…] Parmi les différentes propositions du Pacte éducatif global, je voudrais en
rappeler deux que j’ai également vues lors de votre conférence.
Le premier : « S’ouvrir à l’accueil », et donc la valeur de l’inclusion : ne pas se laisser
entraîner par des idéologies à courte vue qui veulent montrer l’autre, le différent
comme un ennemi. L’autre est un atout. L’expérience de millions d’étudiants
européens qui ont participé au projet Erasmus témoigne du fait que les rencontres
entre personnes de peuples différents contribuent à ouvrir les yeux, les esprits et
les cœurs. Il est bon d’avoir de « grands yeux » pour s’ouvrir aux autres. Aucune
discrimination à l’égard de quiconque, pour quelque raison que ce soit. Être
solidaire de tous, pas seulement de ceux qui me ressemblent, ou qui affichent une
image de réussite, mais de ceux qui souffrent, quelle que soit leur nationalité ou
leur statut social. N’oublions pas que des millions d’Européens ont dû, par le passé,
émigrer vers d’autres continents à la recherche d’un avenir. Je suis moi aussi le fils
d’Italiens qui ont émigré en Argentine.
L’objectif principal du pacte éducatif est d’éduquer chacun à une vie plus fraternelle,
basée non pas sur la compétitivité mais sur la solidarité. Votre plus grande
aspiration, chers jeunes, n’est pas d’entrer dans des environnements éducatifs
d’élite, où seuls ceux qui ont beaucoup d’argent peuvent entrer. Ces institutions ont
souvent intérêt à maintenir le status quo, à former des gens pour que le système
fonctionne tel qu’il est. Il convient plutôt d’apprécier les réalités qui allient la qualité
de l’enseignement au service des autres, sachant que le but de l’éducation est la
croissance de la personne orientée vers le bien commun. Ce sont ces expériences
de solidarité qui changeront le monde, et non les expériences « exclusives » (et
excluantes) des écoles d’élite. L’excellence oui, mais pour tous, pas seulement pour
certains.
Je vous suggère de lire l’encyclique Fratelli Tutti (3 octobre 2020) et le Document
sur la fraternité humaine (4 février 2019) signé avec le Grand Iman d’Al-Azhar. Je
sais que de nombreuses universités et écoles musulmanes étudient ces textes avec
intérêt, et j’espère donc qu’ils vous enthousiasmeront également. L’éducation ne
vise donc pas seulement à « se connaître soi-même » mais aussi à connaître l’autre.
[…]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS À LA DÉLÉGATION DU PATRIARCAT ŒCUMÉNIQUE DE COSTANTINOPLE

[…] Eglises sœurs, peuples frères : la réconciliation entre chrétiens séparés, en
tant que contribution à la paix entre des peuples en conflit, apparaît plus que
jamais actuelle aujourd’hui, alors que le monde est bouleversé par une guerre
d’agression cruelle et insensée dans laquelle de nombreux chrétiens combattent
entre eux. Mais face au scandale de la guerre, en premier lieu, il ne s’agit pas de
faire des considérations : mais de pleurer, porter secours et se convertir. Il faut
pleurer les victimes et les terribles effusions de sang, la mort de tant d’innocents, le
traumatisme de familles, de villes et d’un peuple tout entier : combien de
souffrances ont été endurées par ceux qui ont perdu des êtres chers et ont été
contraints d’abandonner leurs maisons et leur propre pays ! Il faut ensuite aider ces
frères et sœurs : c’est un appel à la charité que, en tant que chrétiens, nous
sommes tenus d’exercer envers Jésus migrant, pauvre et blessé. Mais il faut
également se convertir pour comprendre que les conquêtes armées, les
expansionnismes et les impérialisme n’ont rien à voir avec le Royaume que Jésus a
annoncé, avec le Seigneur de la Pâque qui, au Gethsémané, a demandé à ses
disciples de renoncer à la violence, de rengainer le glaive, «car tous ceux qui
prennent le glaive périront par le glaive» (Mt 26, 52), et qui, coupant bref toute
objection, dit simplement: «Restez-en là» (cf. Lc 22, 51). […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À L’ASSEMBLÉE DE LA RÉUNION DES ŒUVRES D’AIDE AUX ÉGLISES ORIENTALES (ROACO)

[…] S’il vous plaît, continuez à garder l’icône du Bon Samaritain devant vos yeux :
vous l’avez fait et je sais que vous continuerez à le faire également en raison du
drame provoqué par le conflit qui, du Tigré, a à nouveau blessé l’Ethiopie et, en
partie, l’Erythrée voisine, et surtout pour l’Ukraine bien- aimée et tourmentée. Là,
nous sommes revenus au drame de Caïn et d’Abel ; une violence s’est déchaînée
qui détruit la vie, une violence luciférienne, diabolique, à laquelle nous, croyants,
sommes appelés à réagir par la puissance de la prière, avec l’aide concrète de la
charité, avec tous les moyens chrétiens pour que les armes cèdent la place aux
négociations. Je voudrais vous remercier d’avoir contribué à apporter la caresse de
l’Eglise et du Pape en Ukraine et dans les pays où les réfugiés ont été accueillis.
Dans la foi, nous savons que les sommets de l’orgueil humain et de l’idolâtrie seront
abaissés, et que les vallées de désolation et de larmes seront remplies, mais nous
voudrions aussi que la prophétie de paix d’Isaïe s’accomplisse bientôt : qu’un
peuple ne lève plus la main contre un autre peuple, que les épées deviennent des
socs et des lances des serpes (cf. Is 2, 4). Au lieu de cela, tout semble aller dans le
sens inverse : la nourriture diminue et le fracas des armes augmente. C’est le
schéma de Caïn qui régit l’histoire aujourd’hui. Ne cessons donc pas de prier, de
jeûner, de porter secours, de travailler pour que les sentiers de la paix se frayent un
chemin dans la jungle des conflits. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX MEMBRES DU SYNODE DE L’ÉGLISE GRECQUE MELKITE

[…] Les drames de ces derniers mois, qui nous obligent malheureusement à
tourner notre regard vers l’Europe de l’Est, ne doivent pas nous faire oublier ce qui
se passe dans votre pays depuis douze ans. Je me souviens que, la première année
de mon pontificat, quand était en préparation un bombardement sur la Syrie, on a
convoqué une nuit de prière ici, à Saint-Pierre, et il y avait aussi le Saint-Sacrement
et la place pleine, qui priait. Il y avait aussi des musulmans, qui avaient apporté
leur tapis et prié avec nous. Et là est née cette expression : « La Syrie bien-aimée
et martyrisée ». Des milliers de morts et de blessés, des millions de réfugiés dans
le pays et à l’extérieur, l’impossibilité d’entamer la nécessaire reconstruction. Il
m’est arrivé plus d’une fois de rencontrer et d’entendre l’histoire d’un jeune Syrien
venu ici, et j’ai été frappé par le drame qu’il portait en lui, pour ce qu’il a vécu et
vu, mais aussi son regard, presque vidé d’espoir, incapable de rêver d’avenir pour
sa terre. Nous ne pouvons pas permettre que même la dernière étincelle d’espoir
soit ôtée des yeux et du cœur des jeunes et des familles ! Je renouvelle donc mon
appel à tous ceux qui ont des responsabilités, tant à l’intérieur du pays qu’au sein
de la communauté internationale, afin qu’une solution équitable et juste à la
tragédie syrienne puisse être trouvée. […]

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DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS AUX ÉVÊQUES ET PRÊTRES DES ÉGLISES DE SICILE

[…] La Sicilia non è fuori da questo cambiamento; anzi, come è accaduto in
passato, si trova al centro di percorsi storici che i popoli continentali disegnano.
Essa ha spesso accolto i passaggi di questi popoli, ora dominatori ora migranti, e
accogliendoli li ha integrati nel suo tessuto, sviluppando una propria cultura.
Ricordo quando, circa 40 anni fa, mi hanno fatto vedere un film sulla Sicilia: “Kaos”,
si chiamava. Erano quattro racconti di Pirandello, il grande siciliano. Sono rimasto
stupito da quella bellezza, da quella cultura, da quella “insularità continentale”,
diciamo così… Ma questo non significa che sia un’isola felice, perché la condizione di
insularità incide profondamente sulla società siciliana, finendo per mettere in
maggior risalto le contraddizioni che portiamo dentro di noi. Sicché si assiste in
Sicilia a comportamenti e gesti improntati a grandi virtù come a crudeli efferatezze.
Come pure, accanto a capolavori di straordinaria bellezza artistica si vedono scene
di trascuratezza mortificanti. E ugualmente, a fronte di uomini e donne di grande
cultura, molti bambini e ragazzi evadono la scuola rimanendo tagliati fuori da una
vita umana dignitosa. La quotidianità siciliana assume forti tinte, come gli intensi
colori del cielo e dei fiori, dei campi e del mare, che risplendono per la forza della
luminosità solare. Non a caso tanto sangue è stato versato per la mano di violenti
ma anche per la resistenza umile ed eroica dei santi e dei giusti, servitori della
Chiesa e dello Stato.
L’attuale situazione sociale della Sicilia è in netta regressione da anni; un preciso
segnale è lo spopolamento dell’Isola, dovuto sia al calo delle nascite – questo
inverno demografico che stiamo vivendo tutti noi – sia all’emigrazione massiccia di
giovani. La sfiducia nelle istituzioni raggiunge livelli elevati e la disfunzione dei
servizi appesantisce lo svolgimento delle pratiche quotidiane, nonostante gli sforzi
di persone valide e oneste, che vorrebbero impegnarsi e cambiare il sistema.
Occorre comprendere come e in quale direzione la Sicilia sta vivendo il
cambiamento d’epoca e quali strade potrebbe intraprendere, per annunciare, nelle
fratture e nelle giunture di questo cambiamento, il Vangelo di Cristo. […]

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RENCONTRE DU SAINT PÈRE FRANÇOIS AVEC LA DÉLÉGATION DU FONDS MONDIAL DE SOLIDARITÉ

Caro fratello Cardinale Tomasi,
cari amici!
Sono lieto di incontrarvi di nuovo e di vedere che il vostro cammino va avanti.
Il vostro nome, Global Solidarity Fund, è incentrato su una parola-chiave:
solidarietà. È uno dei valori portanti della dottrina sociale della Chiesa. Ma per
concretizzarsi va accompagnato con la vicinanza e la compassione verso l’altro, la
persona emarginata, verso il volto del povero, del migrante.
La composizione del gruppo con cui oggi qui rappresentate il Global Solidarity Fund
è significativa: appartenente ad ambiti molto differenti, ma lavorate insieme per
dare vita a un’economia più inclusiva, per creare integrazione e lavoro per i
migranti in uno spirito di ascolto e di incontro. Un percorso coraggioso!
Vi ringrazio per i doni che mi avete portato da parte dei migranti che partecipano ai
vostri programmi in Colombia e in Etiopia. Benedico ciascuno di loro e benedico voi
e il vostro lavoro. Andate avanti in questo impegno a sostegno dei migranti e delle
persone più fragili, mettendo in comune i vostri talenti. E non dimenticatevi di
pregare per me.

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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À L’ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DE LA COMMISSION INTERNATIONALE CATHOLIQUE POUR LES MIGRATIONS

Chers frères et sœurs,
Je suis heureux d’adresser mes salutations à vous tous qui participez à l’assemblée
plénière de la Commission catholique internationale pour les migrations.
Ces jours-ci, vous êtes appelés à accomplir trois tâches très importantes : élire le
nouveau cadre directeur de la Commission, approuver les nouveaux statuts et
déterminer les orientations opérationnelles pour les années à venir. J’en profite
volontiers pour souligner quelques points qui, je crois, peuvent vous aider dans
votre discernement.
La Commission a été fondée par le vénérable Pape Pie XII, en 1951, pour
constituer, parmi les conférences épiscopales du monde entier, un réseau qui puisse
les assister dans leur service pastoral en faveur des migrants et des réfugiés. Sa
nature et sa mission ecclésiale la distinguent des autres organisations opérant dans
la société civile et dans l’Eglise. La Commission, en effet, est une expression
collégiale de l’action pastorale, dans le domaine migratoire, des évêques qui, en
communion avec le Pape, partagent son « souci de l’Eglise universelle dans un lien
de paix, d’amour et d’unité » (Lumen gentium, n. 22). C’est pourquoi, dans la
Constitution apostolique Praedicate Evangelium , il est mentionné et placé parmi les
compétences du dicastère pour la promotion du développement humain intégral (cf.
art. 174 § 2), afin que sa nature et sa mission soient sauvegardées conformément
à l’original des principes. A cette assemblée plénière vous représentez officiellement
les conférences épiscopales qui ont donné leur adhésion à la Commission. Leur
volonté de travailler ensemble pour accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les
migrants et les réfugiés est confirmée par votre présence.
La mission ecclésiale de la Commission s’exerce dans deux directions : ad intra et
ad extra . Elle est avant tout appelée à offrir une assistance qualifiée aux
conférences épiscopales et aux diocèses qui se trouvent confrontés aux nombreux
et complexes défis migratoires du temps présent. Elle s’engage donc à promouvoir
le développement et la mise en œuvre de projets pastoraux migratoires et la
formation spécialisée d’agents pastoraux dans le domaine migratoire, toujours au
service des Eglises particulières et selon leurs propres compétences.
De plus, la Commission est appelée à répondre aux défis mondiaux et aux urgences
migratoires avec des programmes ciblés, toujours en communion avec les Eglises
locales. Elle est également chargée de mener des activités de plaidoyer en tant
qu’organisation de la société civile sur la scène internationale. La Commission
engage l’Eglise et œuvre pour une plus large prise de conscience internationale des
questions migratoires, afin de favoriser le respect des droits de l’homme et la
promotion de la dignité des personnes selon les orientations de la doctrine sociale
de l’Eglise.
Je vous remercie sincèrement pour tout le travail accompli par la Commission au
cours des soixante-dix dernières années. Beaucoup de ces actions ont eu un impact
vraiment décisif. Je vous remercie en particulier pour votre engagement à aider les
Eglises à répondre aux défis liés aux déplacements massifs provoqués par le conflit
en Ukraine. Il s’agit du plus grand mouvement de réfugiés en Europe depuis la
Seconde Guerre mondiale.
Nous ne pouvons cependant pas oublier les millions de demandeurs d’asile, de
réfugiés et de personnes déplacées dans d’autres parties du monde, qui ont
désespérément besoin d’être accueillis, protégés et aimés. En tant qu’Eglise, nous
voulons servir tout le monde et travailler fermement pour construire un avenir de
paix. Vous avez l’occasion de donner un visage à la charité active de l’Eglise à leur
égard !
Je souhaite à tous un travail fructueux et je vous assure de mon souvenir dans la
prière. Et vous, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi.

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX MEMBRES DE LA FRATERNITÉ POLITIQUE DU CHEMIN NEUF

Chers amis,
C’est une joie pour moi de vous recevoir, chers jeunes membres de la Fraternité
Politique du Chemin neuf. Lors de notre rencontre de l’an dernier, vous aviez confié
à ma prière votre participation à l’évènement Changemakers, à Budapest. Vous y
avez pris le temps de la rencontre, de la formation, mais aussi de l’action, auprès
des associations locales. La manière dont vous avez vécu cet évènement est une
bonne mise en œuvre, à mon sens, de la vraie signification de ce qu’est la politique,
tout particulièrement pour des chrétiens : la politique est rencontre, réflexion,
action.
La politique est d’abord l’art de la rencontre. Bien sûr, cette rencontre se vit par
l’accueil de l’autre en acceptant sa différence, dans un dialogue respectueux.
Comme chrétien, cependant, il y a davantage : puisque l’Évangile nous commande
« d’aimer nos ennemis » (cf. Mt 5, 44), je ne peux pas me contenter d’un dialogue
superficiel et formel, comme ces négociations souvent hostiles entre partis
politiques. Nous sommes appelés à vivre la rencontre politique comme une
rencontre fraternelle, surtout avec ceux qui sont le moins d’accord avec nous, ce
qui signifie voir en celui avec qui nous dialoguons un véritable frère, et un fils
bien-aimé de Dieu. Cet art de la rencontre commence donc par un changement de
regard sur l’autre, par un accueil et un respect inconditionnel de sa personne. Si ce
changement du cœur n’a pas lieu, la politique risque de se transformer en une
confrontation souvent violente pour faire triompher ses idées, en une recherche des
intérêts particuliers plutôt que du bien commun : contre le principe que « l’unité
prévaut sur le conflit » (cf. Evangelii gaudium, 226-230).
Du point de vue chrétien, la politique est aussi réflexion, c’est-à-dire la formulation
d’un projet commun. Un homme politique du 18
ème siècle, Edmund Burke, expliquait
ainsi aux électeurs de la ville de Bristol, qu’il ne pourrait pas se contenter de
défendre leurs intérêts particuliers, mais qu’il était plutôt envoyé en leur nom pour
élaborer avec les autres membres du Parlement une vision pour le bien du pays
tout entier, pour le bien commun. Comme chrétien, nous comprenons donc que la
politique, après la rencontre, se poursuit par une réflexion en commun, à la
recherche de ce bien général, et non simplement par la confrontation des intérêts
contradictoires et souvent opposés. En somme, « le tout est supérieur à la partie »
(ibid., 234-237). Et notre boussole pour élaborer ce projet commun, c’est
l’Évangile, qui apporte au monde une vision profondément positive de l’homme
aimé de Dieu.
Enfin, la politique, c’est aussi l’action. Je suis heureux que votre Fraternité ne se
contente pas d’être un espace de débat et d’échanges, mais qu’elle vous porte aussi
à un engagement concret. Comme chrétiens, il nous faut toujours confronter nos
idées avec l’épaisseur du réel, si nous ne voulons pas construire sur un sable
mouvant qui finit toujours par se dérober un jour. N’oublions pas que « la réalité est
plus importante que l’idée » (cf. ibid., 231-233). Et je salue donc votre engagement
en faveur des migrants et de l’écologie. Ainsi, j’ai appris que certains d’entre vous
ont choisi de vivre ensemble au cœur d’un quartier populaire de Paris pour vivre à
l’écoute des pauvres : voilà une manière chrétienne de faire de la politique !
N’oubliez pas ces mots, que la réalité est plus importante que l’idée : on ne peut
pas faire de la politique avec une idéologie. Le tout est supérieur à la partie, et
l’unité est supérieure au conflit. Recherchez toujours l’unité et ne vous perdez pas
dans les conflits. […]