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CHEMIN DE CROIX AU COLISÉE PRIÈRE DU PAPE FRANÇOIS

Seigneur Jésus, aide-nous à voir dans ta croix toutes les croix du monde: la croix des personnes affamées de pain et d’amour; la croix de personnes seules abandonnées même par leurs propres enfants et leurs familles; la croix des personnes assoiffées de justice et de paix; la croix des personnes qui n’ont pas le réconfort de la foi; la croix des personnes âgées qui se traînent sous le poids des années et de la solitude; la croix des migrants qui trouvent les portes fermées à cause de la peur et des cœurs blindés par des calculs politiques; la croix des petits, blessés dans leur innocence et leur pureté; la croix de l’humanité qui erre dans l’obscurité de l’incertitude et dans l’obscurité de la culture de l’instantané; la croix des familles brisées par la trahison, par les séductions du malin ou par la légèreté meurtrière et par l’égoïsme; la croix des consacrés qui cherchent inlassablement à apporter ta lumière dans ce monde et se sentent rejetés, moqués et humiliés; la croix des personnes consacrées qui, chemin faisant, ont oublié leur premier amour; la croix de tes enfants qui, croyant en toi et cherchant à vivre selon ta parole, se retrouvent marginalisés et abandonnés même par leurs familles et par leurs contemporains; la croix de nos faiblesses, de nos hypocrisies, de nos trahisons, de nos péchés et de nos nombreuses promesses rompues; la croix de ton Eglise qui, fidèle à ton Evangile, a du mal à apporter ton amour même parmi les baptisés; la croix de l’Eglise, ton épouse, qui se sent continuellement assaillie de l’intérieur et de l’extérieur; la croix de notre maison commune qui se flétrit sérieusement sous nos yeux égoïstes et aveuglés par la cupidité et par le pouvoir. Seigneur Jésus, ravive en nous l’espérance de la résurrection et de ta victoire définitive contre tout mal et toute mort. Amen!

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RETRAITE SPIRITUELLE POUR LES LEADERS DU SOUDAN DU SUD DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

[…] Mes pensées vont avant tout aux personnes qui ont perdu leurs proches et leur maison, aux familles qui se sont séparées et ne se sont jamais plus retrouvées, à tous les enfants et aux personnes âgées, aux femmes et aux hommes qui souffrent terriblement à cause des conflits et des violences qui ont semé la mort, la faim, la douleur et les larmes. Ce cri des pauvres et des plus démunis, nous l’avons fortement entendu, il pénètre les cieux jusqu’au cœur de Dieu le Père qui veut leur rendre justice et leur donner la paix. Je pense souvent à ces âmes souffrantes et j’implore que le feu de la guerre s’éteigne une fois pour toutes, afin qu’elles puissent rentrer chez elles et vivre sereinement. Je supplie Dieu tout-puissant pour que la paix advienne sur votre terre, et je m’adresse également aux hommes de bonne volonté afin que la paix vienne dans votre peuple. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA TRAITE DES PERSONNES, ORGANISÉE PAR LA SECTION MIGRANTS ET RÉFUGIÉS DU DICASTÈRE POUR LE SERVICE DU DÉVELOPPEMENT HUMAIN INTÉGRAL

Chers frères et sœurs, bonjour! Merci de m’avoir invité à vous rencontrer au terme de votre congrès consacré à la mise en œuvre des Orientations pastorales sur la traite des personnes, publiées par la section migrants et réfugiés du dicastère pour le service du développement humain intégral, et que j’ai approuvées. Je remercie le p. Michael Czerny pour les paroles qu’il m’a adressées au nom de tous les participants. «Je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante» (Jn 10, 10). La mission de Jésus est résumée dans cette phrase de l’Evangile de Jean: offrir à tous les hommes et les femmes de chaque époque la vie en plénitude, selon le dessein du Père. Le Fils de Dieu s’est fait homme pour indiquer à tous les êtres humains le chemin de réalisation de leur humanité, conformément à la dimension unique et inégalable de chacun. Malheureusement, le monde actuel est tristement marqué par des situations qui font obstacle à la réalisation de cette mission. Comme le soulignent les Orientations pastorales sur la traite des personnes, «notre époque est marquée par une croissance de l’individualisme et de l’égocentrisme, des attitudes qui tendent à considérer les autres dans une froide optique d’utilité, et à les évaluer en fonction de critères de commodité et d’avantages personnels» (n. 17). Il s’agit essentiellement de cette tendance à la marchandisation de l’autre, que j’ai plusieurs fois dénoncée[1]. Parmi les manifestations les plus dramatiques de cette marchandisation, il faut inclure la traite des personnes. Celle-ci, dans ses multiples formes, représente une blessure «dans le corps de l’humanité contemporaine»[2], une plaie profonde dans l’humanité de celui qui la subit et de celui qui la pratique. En effet, la traite défigure l’humanité de la victime, en offensant sa liberté et sa dignité. Mais, dans le même temps, elle déshumanise celui qui la commet, en lui niant l’accès à la «vie en abondance». Enfin, la traite nuit gravement à l’humanité dans son ensemble, déchirant la famille humaine et aussi le Corps du Christ. La traite — disions-nous — constitue une violation injustifiable de la liberté et de la dignité des victimes, des dimensions constitutives de l’être humain voulu et créé par Dieu. C’est pourquoi elle doit être considérée comme un crime contre l’humanité[3]. Et cela, sans doute aucun. La même gravité, par analogie, doit être imputée à toutes les offenses contre la liberté et la dignité de tous les êtres humains, qu’il s’agisse de concitoyens ou d’étrangers. Celui qui se rend coupable d’un tel crime nuit non seulement aux autres, mais aussi à lui-même. En effet, chacun de nous est créé pour aimer et prendre soin de l’autre, et cela atteint son sommet dans le don de soi: «Nul n’a plus grand amour que celuici: donner sa vie pour ses amis» (Jn 15, 13). Dans la relation que nous instaurons avec les autres nous jouons notre humanité, en nous approchant ou en nous éloignant du modèle d’être humain voulu par Dieu le Père et révélé dans son Fils fait chair. C’est pourquoi tout choix contraire à la réalisation du projet de Dieu sur nous est une trahison de notre humanité et une renonciation à la «vie en abondance» offerte par Jésus Christ. C’est descendre l’escalier, aller vers le bas, devenir des animaux. Toutes les actions qui se proposent de restaurer et de promouvoir notre humanité et celle des autres sont en ligne avec la mission de l’Eglise, en tant que continuation de la mission salvifique du Christ. Et cette valeur missionnaire est évidente dans la lutte contre toutes forme de traite et dans l’engagement en vue de la délivrance des survivants; une lutte et un engagement qui ont des effets bénéfiques également sur notre humanité, en nous ouvrant la voie vers la plénitude de la vie, fin ultime de notre existence. Votre présence, chers frères et sœurs, est un signe tangible de l’engagement que beaucoup d’Eglises locales ont généreusement assumé dans ce domaine pastoral. Les nombreuses initiatives qui vous voient en première ligne afin de prévenir la traite, protéger les survivants et poursuivre les coupables sont dignes d’admiration. Je sens de mon devoir d’exprimer des remerciements particuliers à toutes les congrégations religieuses qui ont œuvré — et qui continuent d’œuvrer, y compris en réseau entre elles — comme avant-gardes de l’action missionnaire de l’Eglise contre toutes les formes de traite. On a fait et on fait beaucoup, mais il reste encore beaucoup à faire. Face à un phénomène aussi complexe qu’obscur, comme la traite des personnes, il est essentiel d’assurer la coordination des différentes initiatives pastorales, tant au niveau local qu’au niveau international. Les bureaux qui en sont chargés dans les Eglises locales, les congrégations religieuses et les organisations catholiques sont appelés à partager leurs expériences et leurs connaissances et à unir leurs forces dans une action synergique qui concerne les pays d’origine, de transit et de destination des personnes qui font l’objet de la traite. Pour rendre son action plus adéquate et efficace, l’Eglise doit savoir s’appuyer sur l’aide d’autres acteurs politiques et sociaux. La stipulation de collaborations structurées avec des institutions et d’autres organisations de la société civile sera la garantie de résultats plus incisifs et durables. Je vous remercie de tout cœur pour ce que vous faites déjà en faveur de tous nos frères et sœurs victimes innocentes de la marchandisation de la personne humaine, disons le mot, sans honte: «La marchandisation de la personne humaine». Nous devons le prononcer et le souligner parce que c’est la vérité. Je vous encourage à persévérer dans cette mission, souvent risquée et anonyme. Risquée aussi pour les laïcs, très risquée, mais également pour les religieux. Elle est risquée également au sein de la congrégation, parce qu’on te regarde de travers! Les sœurs disent que c’est vrai. Elle est risquée, mais il faut avancer. Elle est anonyme, mais c’est justement en cela une preuve irréfutable de votre gratuité. A travers l’intercession de sainte Joséphine Bakhita, réduite en esclavage enfant, vendue et achetée, mais ensuite libérée et «épanouie» en plénitude comme fille de Dieu, je prie pour vous, j’invoque sur chacun de vous et sur les personnes qui s’engagent dans la lutte contre la traite, d’abondantes bénédictions. Je vous assure de mon souvenir. Je prie pour vous. Et vous, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci!

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RENCONTRE DU SAINT PÈRE FRANCIS AVEC LES PROFESSEURS ET ÉTUDIANTS DU COLLÈGE SAN CARLO DI MILANO

QUESTION 2 – PROF.SSA SILVIA PERUCCA (PROFESSEUR) Bonjour Saint Père, je m’appelle Silvia et j’enseigne au lycée classique du Collegio San Carlo depuis 13 ans. Nous, enseignants de tous les ordres, sommes quotidiennement confrontés à des défis éducatifs de plus en plus grands. En fait, nous vivons dans une société multiethnique et multiculturelle, tournée vers l’avenir et offrant en permanence des opportunités de rencontre et de confrontation avec des personnes, des outils et des méthodes pédagogiques différents, il suffit de penser à la technologie et aux opportunités qu’elle offre, mais aussi aux risques inévitables qu’elle comporte. . En tant qu’éducateurs, nous voulons enseigner à nos étudiants le moyen de tirer le meilleur parti de ces opportunités en nous ouvrant aux autres sans craindre aucun contraste, en prenant conscience que cela ne signifie pas perdre son identité, mais l’enrichir. Aujourd’hui, nous voudrions donc vous demander comment nous pouvons le mieux transmettre à nos étudiants les valeurs ancrées dans la culture chrétienne et comment les concilier avec le besoin toujours plus pressant d’éduquer à la comparaison et à la rencontre avec d’autres cultures. Merci. RÉPONSE Merci à vous Je commence par la dernière partie de la question, puis je reviens en arrière: « Comment pouvons-nous les réconcilier avec le besoin toujours plus inéluctable d’éduquer pour se comparer et se rencontrer » et « Comment pouvonsnous mieux transmettre à nos étudiants les valeurs enracinées dans la culture chrétienne? » Le mot clé ici est enraciné. Et pour avoir des racines, il faut deux choses: la cohérence, c’est-à-dire la terre – un arbre a des racines parce qu’il a la terre – et de la mémoire. Selon les analystes, le mal d’aujourd’hui, les érudits – à la suite de l’école Bauman – est la liquidité. Le dernier livre de Bauman s’appelle « Liquid Nati » et dit que vous, les jeunes, êtes nés liquides, sans consistance. Mais la traduction allemande – et ceci est une curiosité – au lieu de dire « né liquide », dit « déraciné ». La liquidité est faite quand vous ne pouvez pas trouver votre identité, c’est vos racines, parce que vous ne pouvez pas aller plus loin avec la mémoire, et vous confronter à votre histoire, à l’histoire de votre peuple, à l’histoire de la l’humanité, avec l’histoire du christianisme: telles sont les valeurs! Cela ne signifie pas que je dois fermer le présent, me couvrir du passé et y rester par peur. Non, c’est de la pusillanimité … Mais il faut aller aux racines, en prendre le jus et les poursuivre avec la croissance. Les jeunes ne peuvent avancer que s’ils sont enracinés. Les valeurs sont des racines, mais avec cela, vous devez grandir. Arrosez ces racines avec votre travail, comparez avec la réalité, mais grandissez avec le souvenir des racines. Pour cette raison, je conseille de parler aux anciens: je défends ma catégorie, mais il faut parler aux anciens, car ils sont la mémoire du peuple, de la famille, de l’histoire. « Oui, mais je parle à papa et à maman » C’est bien, mais la génération intermédiaire n’est pas aussi capable – aujourd’hui – de transmettre des valeurs, aussi fondamentales que les personnes âgées. Je me souviens que dans l’autre diocèse, j’avais parfois dit aux garçons: «Allons-nous faire quelque chose? Allons-nous dans cette maison de retraite jouer de la guitare pour aider les personnes âgées?  » « Père, quel ennui. . . Allons un peu … « Les jeunes sont allés là-bas, ils ont commencé avec la guitare, et les vieux qui étaient endormis ont commencé à se réveiller, à poser des questions: du jeune au vieux, du vieux au jeune. À la fin, ils ne voulaient pas partir. Mais quel était le charme des personnes âgées? Les racines! Parce que les personnes âgées leur ont fait vivre les valeurs de leur histoire, de leur personnalité, des valeurs qui sont promises. C’est pourquoi les valeurs enracinées sont importantes – j’utilise votre mot: c’est tellement important. Ensuite, une deuxième chose est son identité. Nous ne pouvons pas créer une culture du dialogue si nous n’avons pas d’identité, car le dialogue serait comme l’eau qui disparaît. J’ai avec mon dialogue d’identité avec vous que vous avez votre identité, et nous allons tous les deux de l’avant. Mais il est important d’être conscient de mon identité et de savoir qui je suis et qui suis différent des autres. Il y a des gens qui ne connaissent pas leur identité et vivent à la mode; il n’a pas de lumière intérieure: il vit des feux d’artifice qui durent cinq minutes puis se terminent. Connaissez votre identité. C’est très important. Pourquoi avez-vous eu cette réaction ou l’autre? « Parce que je suis si … »: connaître l’identité, votre histoire, votre appartenance à un peuple. Nous ne sommes pas des champignons, nous sommes nés seuls: nous sommes des personnes nées dans la famille, dans un peuple et, souvent, cette culture liquide nous fait oublier l’appartenance à un peuple. Une des critiques que je ferais est le manque de patriotisme. Le patriotisme ne va pas seulement chanter l’hymne national ou rendre hommage au drapeau: le patriotisme appartient à une terre, une histoire, une culture … et c’est une identité. Identité signifie appartenance. Vous ne pouvez pas avoir d’identité sans appartenir. Si je veux savoir qui je suis, je dois me poser la question: « À qui est-ce que j’appartiens? » Et la troisième chose: au début, vous avez parlé d’une société multiethnique et multiculturelle. Nous remercions Dieu pour cela! Nous remercions Dieu, car le dialogue entre les cultures, les personnes, les groupes ethniques est riche … Une fois, j’ai entendu un homme, un père de famille, qui était heureux lorsque ses enfants jouaient avec des enfants d’autres personnes, avec une autre culture. … des gens que nous sous-estimons et même que nous méprisons, mais pourquoi? Peut-être que vos enfants ne deviendront pas purs dans votre race? « Père, qu’est-ce qui est plus pur que l’eau distillée? – un homme m’a dit une fois « . « Mais pour moi … je ne sens pas le goût de l’eau distillée … je n’en ai pas besoin pour étancher ma soif ». L’eau de la vie, de cette multiethnicité, de ce multiculturalisme. N’aie pas peur. Et là, je touche une plaie: n’ayez pas peur des migrants. Les migrants sont ceux qui nous apportent des richesses, toujours. L’Europe a aussi été faite par les migrants! Les barbares, les Celtes … tous ceux qui sont venus du Nord et ont apporté des cultures, l’Europe a donc grandi, avec le contraste des cultures. Mais aujourd’hui, méfiez-vous de cela: il ya aujourd’hui la tentation de créer une culture des murs, d’élever des murs, des murs du cœur, des murs de la terre pour empêcher cette rencontre avec d’autres cultures, avec d’autres personnes. Et quiconque lève un mur, quiconque construit un mur finira par devenir un esclave à l’intérieur des murs qu’il a construits, sans horizons. Parce qu’il manque cette altérité. « Mais, Père, devrions-nous accueillir tous les migrants? » Le cœur ouvert pour accueillir, tout d’abord. Si j’ai un cœur raciste, j’ai besoin d’examiner pourquoi et de me convertir. Deuxièmement: les migrants doivent être reçus, accompagnés, intégrés; qu’ils prennent nos valeurs et que nous les connaissons, l’échange de valeurs. Mais pour s’intégrer, les dirigeants doivent faire des calculs: « Mais mon pays n’a la capacité d’intégrer que cela ». Parlez avec d’autres pays et cherchez des solutions ensemble. C’est la beauté de la générosité humaine: accueillir pour s’enrichir. Plus riche en culture, plus riche en croissance. Mais élever des murs est inutile. J’ai mentionné il y a peu de temps cette belle phrase d’Ivo Andrić dans le roman « Le pont sur la Drina », lorsqu’il parle de ponts et qu’il dit que les ponts sont une chose tellement ineffable et qu’ils sont si grands qu’ils ne sont pas des êtres humains. Il dit: « Le pont est fait par Dieu avec les ailes des anges afin que les hommes puissent communiquer ». Construire des ponts avec les gens est une grande chose pour la communication, et nous grandissons avec la communication. Au contraire, nous fermer en nous conduit à ne pas communiquer, à être « de l’eau distillée », sans force. C’est pourquoi je vous dis: enseignez aux jeunes, aidez-les à s’épanouir dans une culture de rencontre, capables de rencontrer des personnes différentes, de différences et de grandir avec les différences: nous grandissons donc avec comparaison, avec une bonne confrontation. Il y a une autre chose, sous-jacente à ce que vous dites: aujourd’hui, dans notre monde occidental, une culture d’une autre culture s’est développée: la culture d’indifférence. L’indifférentisme qui vient d’un relativisme: le mien est à moi, tout court; et l’abolition de toute certitude. La culture de l’indifférence est une culture non créative qui ne vous laisse pas grandir. Au lieu de cela, la culture doit toujours s’intéresser aux valeurs, aux histoires des autres. Et cette culture d’indifférence a tendance à faire de la personne un être autonome et pensant, à le soumettre et à le noyer. Soyez prudent avec cette culture d’indifférence. De là découlent le fondamentalisme, les fondamentalismes et l’esprit sectaire. Nous devons penser plus ou moins à cela: une culture ouverte, qui nous permet de regarder l’étranger, le migrant, l’appartenance à une autre culture en tant que sujet à écouter, à considérer et à apprécier. Merci

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR «LES RELIGIONS ET LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE»

[…] Je vous souhaite la bienvenue, à vous tous qui êtes réunis ici à l’occasion de cette conférence internationale sur les religions et les objectifs de développement durable. Durabilité et inclusion Quand nous parlons de durabilité, nous ne pouvons pas négliger l’importance de l’inclusion et de l’écoute de toutes les voix, surtout celles qui sont normalement écartées de ce type de discussion, comme celles des pauvres, des migrants, des autochtones et des jeunes. Je suis heureux de voir une diversité de participants à cette conférence, porteurs d’une multiplicité de voix, d’opinions et de propositions, qui peuvent contribuer à de nouveaux parcours de développement constructif. Il est important que la mise en œuvre des objectifs de développement durable suive leur nature originelle effective qui se veut inclusive et participative. […]

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CÉLÉBRATION DE LA MESSE POUR LES PARTICIPANTS À LA RENCONTRE « LIBÉRÉS DE LA PEUR » HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

[…]Face aux méchancetés et aux laideurs de notre temps, nous aussi, comme le peuple d’Israël, sommes tentés d’abandonner notre rêve de liberté. Nous éprouvons une peur légitime face aux situations qui nous semblent sans issue. Et les paroles humaines d’un chef ou d’un prophète ne suffisent pas à nous rassurer, quand nous ne réussissons pas à sentir la présence de Dieu et quand nous ne sommes pas capables de nous abandonner à sa providence. Ainsi, nous nous refermons sur nousmêmes, sur nos fragiles sécurités humaines, sur le cercle des personnes aimées, sur notre routine rassurante. Et à la fin nous renonçons au voyage vers la Terre promise pour revenir à l’esclavage de l’Egypte. Ce repli sur soi, signe de défaite, accroît notre peur des «autres», les inconnus, les marginalisés, les étrangers — qui par ailleurs sont les privilégiés du Seigneur, comme nous le lisons dans Matthieu 25. Et cela se constate particulièrement aujourd’hui, face à l’arrivée de migrants et de réfugiés qui frappent à notre porte à la recherche de protection, de sécurité et d’un avenir meilleur. La crainte est légitime, notamment parce qu’il manque une préparation à cette rencontre. Je le disais l’an dernier, à l’occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié: «Il n’est pas facile d’entrer dans la culture des autres, de se mettre à la place de personnes si différentes de nous, de comprendre leurs pensées et leurs expériences. Ainsi nous renonçons souvent à rencontrer l’autre et nous élevons des barrières pour nous défendre». Renoncer à une rencontre n’est pas humain. Nous sommes appelés au contraire à surmonter la peur pour nous ouvrir à la rencontre. Et pour faire cela, les justifications rationnelles et les calculs statistiques ne suffisent pas. Moïse dit à son peuple devant la Mer rouge, avec un ennemi aguerri sur ses talons: «N’ayez pas peur», parce que le Seigneur n’abandonne pas son peuple, mais il agit mystérieusement dans l’histoire pour réaliser son plan de salut. Moïse parle ainsi simplement parce qu’il a confiance en Dieu. De plus, la rencontre avec l’autre est aussi une rencontre avec le Christ. Il l’a dit Lui-même. C’est Lui qui frappe à notre porte affamé, assoiffé, étranger, nu, malade et prisonnier, en demandant qu’on le rencontre et qu’on l’assiste. Et si nous avions encore quelque doute, voici sa parole claire: «En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40). L’encouragement du Maître à ses disciples peut être compris également dans ce sens: «Ayez confiance, c’est moi, soyez sans crainte» (Mt 14, 27). C’est vraiment Lui, même si nos yeux peinent à le reconnaître: avec les vêtements déchirés, les pieds sales, le visage déformé, le corps blessé, incapable de parler notre langue… Nous aussi, comme Pierre, nous pourrions être tentés de mettre Jésus à l’épreuve, de lui demander un signe. Et peut-être, après quelques pas titubants vers Lui, être à nouveau victimes de nos peurs. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas! Même si nous sommes des hommes et des femmes «de peu de foi», le Christ continue à tendre la main pour nous sauver et pour permettre la rencontre avec Lui, une rencontre qui nous sauve et nous rend la joie d’être ses disciples. Si cela est une clé de lecture valide de notre histoire d’aujourd’hui, alors nous devrions commencer à remercier ceux qui nous donnent l’occasion de cette rencontre, c’est-à-dire les «autres» qui frappent à nos portes, en nous offrant la possibilité de surmonter nos peurs pour rencontrer, accueillir et assister Jésus en personne. Et ceux qui ont eu la force de se laisser libérer de la peur, ceux qui ont expérimenté la joie de cette rencontre, sont appelés aujourd’hui à l’annoncer sur les toits, ouvertement, pour aider les autres à faire la même chose, en se prédisposant à la rencontre avec le Christ et son salut. Frères et sœurs, il s’agit d’une grâce qui porte en elle une mission, fruit de la pleine confiance dans le Seigneur, qui est pour nous l’unique vraie certitude. C’est pourquoi, en tant qu’individus et communautés, nous sommes appelés à faire nôtre la prière du peuple racheté: «Yahvé est ma force et mon chant, à lui je dois mon salut» (Es 15, 2).[…]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS À LA SOCIÉTÉ DES MISSIONNAIRES D’AFRIQUE ET À LA CONGRÉGATION DES SŒURS MISSIONNAIRES DE NOTRE DAME D’AFRIQUE

[…] Le Saint-Esprit fait de vous des bâtisseurs de ponts parmi les hommes. Là où le Seigneur vous a envoyé, vous pouvez aider à développer une culture de la rencontre, être au service d’un dialogue qui, tout en respectant les différences, sait tirer parti des richesses de la diversité des autres. Et je vous remercie en particulier pour le travail que vous avez déjà accompli en faveur du dialogue avec l’islam, avec les frères et sœurs musulmans. Avec le style et la simplicité de votre mode de vie, vous manifestez également la nécessité de prendre soin de notre maison commune, la Terre. Enfin, à la suite du cardinal Lavigerie, vous êtes appelé à semer l’espoir en luttant contre toutes les formes d’esclavage actuelles; Vous faire des voisins des petits et des pauvres, de ceux qui attendent dans les périphéries de nos sociétés, être reconnus dans leur dignité, être accueillis, protégés, élevés, accompagnés, promus et intégrés. […]

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SALUT DU SAINT PÈRE FRANCIS AUX MEMBRES DE LA FONDATION GALILEO

[…] Chers amis, J’adresse un salut cordial à vous, administrateurs et bienfaiteurs de la Fondation Galileo, et je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude pour votre généreux engagement en faveur de la mission pastorale de l’Église. Votre parrainage d’une grande variété de projets témoigne en quelque sorte de l’universalité de l’Église ellemême. En tant que fidèles laïcs, selon les manières de suivre le Seigneur en fonction des vocations et des responsabilités de chaque personne, vous jouez un rôle précieux en faisant connaître le message salvateur de l’Évangile aux gens de notre temps, en particulier à nos frères et sœurs les plus vulnérables. Je vous encourage à aller de l’avant en offrant généreusement un témoin aussi important. Je tiens tout particulièrement à souligner votre contribution à la sensibilisation à la situation de ceux qui souffrent de la pauvreté et de l’exploitation, en particulier de ceux qui sont prisonniers du crime de traite des êtres humains. C’est une tâche urgente et essentielle pour les chrétiens d’aujourd’hui. Et ce n’est donc certainement pas un hasard si nous nous réunissons pour la fête de sainte Joséphine Bakhita, patronne des victimes de la traite des êtres humains. Elle a expérimenté la réalité de l’esclavage et ses conséquences violentes et humiliantes à travers une expérience personnelle douloureuse. Et pourtant, par la grâce de Dieu, elle a appris à connaître la vraie liberté et la vraie joie. Sa sainteté de vie est un appel non seulement à affronter avec la détermination moderne les formes modernes d’esclavage, qui sont une plaie ouverte dans le corps de la société, un fléau dans la chair du Christ et un crime contre l’humanité (voir Discours aux participants à la Conférence internationale sur la traite des êtres humains, 10 avril 2014), mais aussi pour tirer les leçons de son bel exemple. Que nous dit-il? Elle nous enseigne comment nous consacrer aux pauvres avec tendresse, délicatesse et compassion. Chers amis, dans les projets et activités que vous préparez, vous pouvez être soutenus par un enracinement de plus en plus profond dans la prière, par l’intercession de Sainte Joséphine Bakhita et par la force que seul le Saint-Esprit peut donner. Et pendant que vous servez le Seigneur, j’invoque de sa part des bénédictions de joie et de paix sur vous et vos familles. Je vous remercie pour vos prières et je vous demande, s’il vous plaît, de continuer à prier pour moi. Merci. […]

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PAPE FRANÇOIS AUDIENCE GÉNÉRALE

APPEL Samedi dernier, près de l’archipel des Bahamas, un bateau a été coulé, transportant des dizaines de migrants haïtiens en quête d’espoir et d’un avenir pacifique. Mes pensées affectueuses vont aux familles éprouvées par la douleur, ainsi qu’au peuple haïtien touché par cette nouvelle tragédie. Je vous invite à me joindre à ma prière pour ceux qui ont dramatiquement disparu et pour les blessés.

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VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS AUX ÉMIRATS ARABES UNIS (3-5 FÉVRIER 2019) RENCONTRE INTERRELIGIEUSE DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

[…] Le point de départ est de reconnaître que Dieu est à l’origine de la famille humaine unique. Lui, qui est le Créateur de tout et de tout le monde, veut que nous vivions comme des frères et des soeurs, habitant le foyer commun de la création qu’Il nous a donné. Ici, à la base de notre humanité commune, la fraternité est fondée, en tant que « vocation contenue dans le dessein créatif de Dieu » [1]. Cela nous dit que nous avons tous la même dignité et que personne ne peut être le maître ou l’esclave des autres. Le Créateur ne peut être honoré sans protéger le caractère sacré de chaque personne et de chaque vie humaine: chacun est également précieux aux yeux de Dieu, car il ne regarde pas la famille humaine avec un regard de préférence qui exclut, mais avec un regard de bienveillance qui il comprend. Par conséquent, reconnaître les mêmes droits à chaque être humain, c’est glorifier le nom de Dieu sur la terre. Au nom de Dieu le Créateur, toutes les formes de violence doivent donc être condamnées sans hésitation, car c’est une profanation grave du Nom de Dieu que de l’utiliser pour justifier la haine et la violence contre son frère. Aucune violence ne peut être justifiée par la religion. L’ennemi de la fraternité est l’individualisme, qui se traduit par la volonté de s’affirmer et d’affirmer son groupe aux dépens des autres. C’est un piège qui menace tous les aspects de la vie, même la prérogative la plus haute et la plus innée de l’homme, à savoir l’ouverture à la transcendance et la religiosité. La vraie religiosité consiste à aimer Dieu de tout son cœur et le prochain comme soi-même. La conduite religieuse doit donc être continuellement purifiée par la tentation récurrente de juger d’autres ennemis et adversaires. Chaque credo est appelé à surmonter le fossé entre amis et ennemis, à prendre la perspective du Ciel, qui comprend des hommes sans privilèges ni discrimination. Je souhaite donc exprimer ma reconnaissance pour l’engagement pris par ce pays de tolérer et de garantir la liberté de culte face à l’extrémisme et à la haine. Ce faisant, tout en promouvant la liberté fondamentale de professer sa croyance, exigence intrinsèque de la réalisation même de l’homme, il y a également vigilance, car la religion n’est pas exploitée et risque de nier la violence et le terrorisme. […]