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MESSE POUR LES MIGRANTS HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

La Parole de Dieu nous parle aujourd’hui de salut et de libération. Salut. Au cours de son voyage de Bershéba à Harane, Jacob décide de s’arrêter pour se reposer dans un lieu solitaire. Il voit en rêve une échelle qui s’appuie sur la terre et rejoint le ciel (cf. Gn 28, 10-22a). L’échelle, sur laquelle les anges de Dieu montent et descendent, représente le lien entre le divin et l’humain, qui se réalise historiquement dans l’incarnation du Christ (cf. Jn 1, 51), offrande amoureuse de révélation et de salut de la part du Père. L’échelle est une allégorie de l’initiative divine qui précède tout mouvement humain. Elle est l’antithèse de la tour de Babel, construite par les hommes qui, de leurs propres forces, voulaient atteindre le ciel pour devenir des dieux. Ici, au contraire, c’est Dieu qui descend, c’est le Seigneur qui se révèle, c’est Dieu qui sauve. Et l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous, accomplit la promesse d’appartenance réciproque entre le Seigneur et l’humanité, dans le signe d’un amour incarné et miséricordieux qui donne la vie en abondance. Face à cette révélation, Jacob fait un acte de confiance envers le Seigneur, qui se traduit par un engagement de reconnaissance et d’adoration, et qui marque un moment essentiel dans l’histoire du salut. Il demande au Seigneur de le protéger dans le difficile voyage qu’il devra faire et il dit : « Le Seigneur sera mon Dieu » (Gn 28, 21). Faisant écho aux paroles du patriarche, nous avons répété dans le psaume : « Mon Dieu, en toi je me confie ». C’est lui notre refuge et notre force, notre bouclier et notre armure, même dans les moments d’épreuve. Le Seigneur est un refuge pour les fidèles qui l’invoquent dans la tribulation. C’est d’ailleurs dans ces moments que notre prière devient plus pure, lorsque nous nous apercevons que les sécurités que nous donne le monde ne valent pas grand-chose et qu’il ne nous reste que Dieu. Dieu seul ouvre tout grand le Ciel à ceux qui vivent sur terre. Dieu seul sauve. Et cette confiance totale et ultime, le chef de la Synagogue et la femme malade de l’Evangile l’ont en commun (cf. 9, 18-26). Ce sont des épisodes de libération. Tous les deux s’approchent de Jésus pour obtenir de lui ce que personne d’autre ne peut leur donner : la libération de la maladie et de la mort. Nous avons d’un côté la fille de l’une des autorités de la ville ; de l’autre, une femme frappée par une maladie qui fait d’elle une exclue, une marginale, une personne impure. Mais Jésus ne fait pas de différences : la libération est donnée généreusement dans les deux cas. Le besoin place les deux, la femme et la fillette, parmi les “derniers” à aimer et à relever. Jésus révèle à ses disciples la nécessité d’une option préférentielle pour les derniers qui doivent être mis à la première place dans l’exercice de la charité. Il y a beaucoup de pauvreté aujourd’hui ; comme l’a écrit Saint Jean Paul II, « les “pauvres”, dans les multiples dimensions de la pauvreté, ce sont les opprimés, les marginaux, les personnes âgées, les malades, les petits, tous ceux qui sont considérés et traités comme les “derniers” dans la société » (Exhort. ap. Vita consecrata, n.82). En ce sixième anniversaire de ma visite à Lampedusa, ma pensée va vers les “derniers” qui, chaque jour, crient vers le Seigneur, demandant d’être libérés des maux qui les affligent. Ce sont les derniers abusées et abandonnés qui meurent dans le désert ; ce sont les derniers torturés, maltraités et violentés dans les camps de détention ; ce sont les derniers qui défient les flots d’une mer impétueuse ; ce sont les derniers abandonnés dans des camps pour un accueil trop long pour être appelé provisoire. Ce sont là seulement quelques-uns de ces derniers que Jésus nous demande d’aimer et de relever. Malheureusement, les périphéries existentielles de nos villes sont peuplées de personnes exclues, marginalisées, opprimées, discriminées, abusées, exploitées, abandonnées, pauvres et souffrantes. Dans l’esprit des Béatitudes nous sommes appelés à les consoler de leurs maux et à leur offrir la miséricorde ; à assouvir leur faim et leur soif de justice ; à leur faire sentir la prévenante paternité de Dieu ; à leur montrer le chemin du Règne des Cieux. Ce sont des personnes. Il ne s’agit pas seulement de questions sociales ou migratoires ! “Ce ne sont pas seulement des migrants ! ”, au sens où les migrants sont avant tout des personnes humaines, et au sens où ils sont aujourd’hui le symbole de tous les exclus de la société globalisée. Je reprendrais spontanément l’image de l’échelle de Jacob. En Jésus Christ, le lien entre la terre et le Ciel est sûr et accessible à tous. Mais monter les échelons de cette échelle demande engagement, fatigue et grâce. Les plus faibles et les plus vulnérables doivent être aidés. J’aime alors penser que nous pourrions être ces anges qui montent et descendent, en prenant sous le bras les petits, les boiteux, les malades, les exclus : les derniers qui, autrement, resteraient en arrière et verraient seulement les misères de la terre, sans percevoir dès maintenant quelque lueur du Ciel. Il s’agit, frères et sœurs, d’une grande responsabilité dont personne ne peut s’exonérer si nous voulons achever la mission de salut à laquelle le Seigneur luimême nous a appelés à collaborer. Je sais que beaucoup d’entre vous qui sont arrivés il y a seulement quelques mois aident déjà leurs frères et sœurs qui sont arrivés plus récemment. Je veux vous remercier pour ce très beau signe d’humanité, de gratitude et de solidarité.

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PAPE FRANCIS ANGELUS

Après l’angélus Chers frères et soeurs, même si quelques jours se sont écoulés, je vous invite à prier pour les pauvres sans défense tués ou blessés par l’attaque aérienne qui a frappé un centre de détention pour migrants en Libye. La communauté internationale ne peut tolérer des faits aussi graves. Je prie pour les victimes: le Dieu de la paix accueille les morts et soutient les blessés. J’espère que les couloirs humanitaires pour les migrants les plus nécessiteux seront organisés de manière étendue et concertée. Je me souviens également de toutes les victimes des massacres qui ont eu lieu récemment en Afghanistan, au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Prions ensemble. [moment de silence]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS À LA DÉLÉGATION DU PATRIARCAT ŒCUMÉNIQUE DE CONSTANTINOPLE

[…] De même, je considère comme un beau signe la collaboration entre l’Eglise catholique et le patriarcat œcuménique sur d’autres questions d’actualité, telles que la lutte contre les formes modernes d’esclavage, l’accueil et l’intégration des migrants, des réfugiés et des personnes déplacées et la promotion de la paix à différents niveaux.[…]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA 41e SESSION DE LA CONFÉRENCE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE – FAO

[…] Le lien entre la fragilité environnementale, l’insécurité alimentaire et les mouvements migratoires est évident. L’augmentation du nombre des réfugiés dans le monde au cours des dernières années — les dernières statistiques des Etats-Unis sont impressionnantes — nous a démontré que le problème d’un pays est le problème de toute la famille humaine. C’est pourquoi, il est nécessaire de promouvoir un développement agricole dans les régions les plus vulnérables, en renforçant la résilience et la durabilité du territoire. Et cela ne pourra se faire que, d’une part, en investissant et en développant des technologies et, de l’autre, en imaginant des politiques innovatrices et solidaires pour le développement. […]

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VISITE DU SAINT PÈRE FRANCIS À NAPLES A L’OCCASION DE LA CONFERENCE « THEOLOGIE APRES VERITATIS GAUDIUM DANS LE CONTEXTE DE LA MEDITERRANEE », PROMU PAR LA FACULTÉ THÉOLOGIQUE PONTIFICALE DU SUD DE L’ITALIE – SECTION SAN LUIGI – DI NAPOLI ADRESSE DU SAINT-PÈRE

[…] La Méditerranée a toujours été un lieu de transit, d’échange et parfois même de conflit. Nous en connaissons beaucoup. Cet endroit soulève aujourd’hui un certain nombre de questions, souvent dramatiques. Elles peuvent se traduire par certaines questions que nous nous sommes posées lors de la réunion interreligieuse d’Abou Dhabi: comment pouvons-nous rester les uns dans les autres dans la même famille humaine? Comment nourrir une coexistence tolérante et pacifique qui se traduit par une authentique fraternité? Comment faire en sorte que l’acceptation de l’autre et de ceux qui sont différents de nous l’emporte dans nos communautés car elle appartient à une tradition religieuse et culturelle différente de la nôtre? Comment les religions peuvent-elles être des moyens de fraternité plutôt que des murs de séparation? Ces questions et d’autres demandent à être interprétées à plusieurs niveaux et demandent un engagement généreux à écouter, étudier et échanger des idées pour promouvoir la libération, la paix, la fraternité et la justice. Nous devons nous convaincre: il s’agit de démarrer des processus, de ne pas définir les espaces, d’occuper des espaces … Les processus de démarrage […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA PLÉNIÈRE DE LA RÉUNION DES ŒUVRES D’AIDE AUX ÉGLISES ORIENTALES (R.O.A.C.O.)

[…] Les personnes en fuite, amassées sur les embarcations, en quête d’espérance, crient sans savoir quels ports pourront les accueillir, dans une Europe qui ouvre pourtant ses ports aux embarcations qui doivent charger des armements sophistiqués et coûteux, capables de produire des dévastations qui n’épargnent pas même les enfants. C’est là l’hypocrisie dont j’ai parlé. Nous sommes ici conscients que le cri d’Abel s’élève jusqu’à Dieu, comme nous le rappelions justement à Bari il y a un an, en priant ensemble pour nos fidèles du Moyen-Orient. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS AU XVIIème SÉMINAIRE INTERNATIONAL DES AUMÔNIERS DE L’AVIATION CIVILE

[…] Et je ne peux pas ne pas mentionner ici les migrants et les réfugiés qui arrivent dans les aéroports les plus importants dans l’espoir de pouvoir demander l’asile ou de trouver un refuge, ou qui sont bloqués en transit. J’invite toujours les Églises locales à l’accueil et à la sollicitude qui est due à leur égard, même s’il s’agit d’une responsabilité directe des Autorités civiles. Veiller à ce que leur dignité soit toujours protégée et que soient sauvegardés leurs droits, dans le respect de la dignité et des croyances de chacun, relève aussi de vos soins pastoraux. Les œuvres de charité envers eux constituent un témoignage que Dieu est proche de tous ses enfants. […]

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VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS EN ROUMANIE (31 MAI – 2 JUIN 2019) RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS, LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LE CORPS DIPLOMATIQUE DISCOURS DU SAINT-PÈRE

[…] Il faut en même temps reconnaître que les transformations rendues nécessaires par l’ouverture d’une nouvelle ère ont comporté – avec les acquis positifs – l’émergence d’inévitables obstacles à surmonter et de conséquences pas toujours faciles à gérer pour la stabilité sociale et même pour l’administration du territoire. Je pense, en premier lieu, au phénomène de l’émigration qui a touché plusieurs millions de personnes qui ont quitté leur maison et leur patrie à la recherche de nouvelles opportunités de travail et de vie digne. Je pense au dépeuplement de tant de villages, qui ont vu en peu d’années partir une partie considérable de leurs habitants, et aux conséquences que tout cela peut avoir sur la qualité de la vie en ces territoires et à la fragilisation de vos plus riches racines culturelles et spirituelles qui vous ont soutenus durant les plus difficiles moments. Je rends hommage aux sacrifices de nombreux fils et filles de la Roumanie qui, par leur culture, leur patrimoine de valeurs et leur travail, enrichissent les pays où ils ont émigré, et qui par le fruit de leur labeur aident leurs familles restées dans leur patrie. Penser aux frères et sœurs qui sont à l’extérieur est un acte de patriotisme, un acte de fraternité, c’est un acte de justice. Continuez à le faire !

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX PARTICIPANTS À LA XXIe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE CARITAS INTERNATIONALIS

Messieurs les cardinaux, vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, chers frères et sœurs, Je suis heureux d’avoir cette opportunité de vous rencontrer à l’occasion de votre XXIe assemblée générale. Je remercie le cardinal Tagle pour les paroles qu’il m’a adressées et j’adresse mes salutations cordiales à vous tous, à la grande famille de la Caritas et à ceux qui s’engagent au service de la charité dans vos pays respectifs. Ces derniers jours, venant de toutes les parties du monde, vous avez vécu un moment important dans la vie de la confédération, visant non seulement à remplir les devoirs de vos statuts, mais aussi à renforcer les liens de communion réciproque dans l’adhésion au Successeur de Pierre, en raison du lien particulier qui existe entre votre organisation et le Siège apostolique. En effet, saint Jean-Paul II voulut conférer à Caritas Internationalis la personnalité juridique canonique publique, vous appelant à partager la mission même de l’Eglise au service de la charité. Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter pour réfléchir brièvement avec vous sur trois motsclés: charité, développement intégral et communion. En raison de la mission que la Caritas est appelée à remplir dans l’Eglise, il est important de se remettre toujours à réfléchir ensemble sur la signification du mot charité. La charité n’est pas une prestation stérile ou une simple obole à offrir pour faire taire notre conscience. Ce que nous ne devons jamais oublier c’est que la charité a son origine et son essence en Dieu (cf. Jn 4, 8); la charité est l’étreinte de Dieu notre Père à chaque homme, de manière particulière aux derniers et aux personnes qui souffrent, qui occupent dans son cœur une place préférentielle. Si nous considérions la charité comme une prestation, l’Eglise deviendrait une agence humanitaire et le service de la charité un de ses «départements de logistique». Mais l’Eglise n’est rien de tout cela, elle est quelque chose de différent et de beaucoup plus grand: elle est, dans le Christ, le signe et l’instrument de l’amour de Dieu pour l’humanité et pour toute la création, notre maison commune. Le deuxième mot est développement intégral. Dans le service de la charité est en jeu la vision de l’homme, que l’on ne peut réduire à un seul aspect, mais qui implique tout l’être humain en tant que fils de Dieu, créé à son image. Les pauvres sont avant tout des personnes et, dans leur visage, se dessine celui du Christ. Ils sont sa chair, signes de son corps crucifié, et nous avons le devoir de les rejoindre, également dans les périphéries les plus extrêmes et dans les souterrains de l’histoire avec la délicatesse et la tendresse de notre Mère l’Eglise. Nous devons viser la promotion de tout l’homme et de tous les hommes, afin qu’ils soient les auteurs et les protagonistes de leur propre progrès (cf. Saint Paul VI, enc. Populorum progressio, n. 34). Le service de la charité doit par conséquent choisir la logique du développement intégral comme antidote à la culture du rebut et de l’indifférence. Et en m’adressant à vous, qui êtes la Caritas, je veux redire que «la pire des discriminations dont souffrent les pauvres est le manque d’attention spirituelle» (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 200). Vous le savez bien: la majorité des pauvres «possèdent une ouverture particulière à la foi; ils ont besoin de Dieu et nous ne pouvons pas négliger de leur offrir son amitié, sa bénédiction, sa Parole, la célébration des sacrements et la proposition d’un chemin de croissance et de maturation dans la foi» (ibid.). C’est pourquoi, comme nous l’enseigne aussi l’exemple des saints et des saintes de la charité, «l’option préférentielle pour les pauvres doit principalement se traduire dans une attention religieuse privilégiée et prioritaire» (ibid.). Le troisième mot est communion, qui est central dans l’Eglise et qui définit son essence. La communion ecclésiale naît de la rencontre avec le Fils de Dieu, Jésus Christ qui, à travers l’annonce de l’Eglise, rejoint les hommes et crée la communion avec lui et avec le Père et l’Esprit Saint (cf. 1 Jn 1, 3). C’est la communion dans le Christ et dans l’Eglise qui anime, accompagne et soutient le service de la charité, aussi bien dans les communautés elles-mêmes que dans les situations d’urgence dans le monde entier. De cette manière, la diakonia de la charité devient l’instrument visible de la communion dans l’Eglise (cf. Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, n. 4). C’est pourquoi, en tant que confédération, vous êtes accompagnés par le Dicastère pour le service du développement humain intégral, que je remercie pour le travail qu’il accomplit d’ordinaire et, en particulier, pour son soutien à la mission ecclésiale de Caritas Internationalis. J’ai dit que vous étiez accompagnés: vous n’êtes pas «au-dessous ». En reprenant ces trois aspects fondamentaux pour vivre dans la Caritas, c’est-à-dire la charité, le développement intégral et la communion, je voudrais vous exhorter à les vivre dans le style de la pauvreté, de la gratuité et de l’humilité. On ne peut pas vivre la charité sans avoir des relations interpersonnelles avec les pauvres: vivre avec les pauvres et pour les pauvres. Les pauvres ne sont pas des numéros mais des personnes. Parce qu’en vivant avec les pauvres, nous apprenons à pratiquer la charité dans un esprit de pauvreté, nous apprenons que la charité est partage. En réalité, non seulement la charité qui n’arrive pas jusqu’aux poches est une fausse charité, mais la charité qui n’implique pas le cœur, l’âme et tout notre être est une idée de charité qui n’est pas encore réalisée. Il faut toujours être attentifs à ne pas tomber dans la tentation de vivre une charité hypocrite ou trompeuse, une charité qui s’identifie à l’aumône, à la bienfaisance, ou encore comme un «calmant» pour nos consciences inquiètes. Voilà pourquoi il faut éviter d’assimiler l’œuvre de charité à l’efficacité philanthropique ou à l’efficience planificatrice, ou bien encore à l’organisation exagérée et exubérante. La charité étant la vertu la plus nécessaire à laquelle l’homme puisse aspirer pour pouvoir imiter Dieu, il est scandaleux de voir des agents de charité qui la transforment en affaires: ils parlent tant de charité mais vivent dans le luxe ou dans la débauche, ou encore ils organisent des forums sur la charité en gaspillant inutilement beaucoup d’argent. Cela fait très mal de constater que certains acteurs de la charité se transforment en fonctionnaires et en bureaucrates. Voilà pourquoi je voudrais redire que la charité n’est pas une idée ni un pieux sentiment, mais elle est l’expérience d’une rencontre avec le Christ; c’est vouloir vivre avec le cœur de Dieu qui ne nous demande pas d’avoir pour les pauvres un amour, une affection, une solidarité, etc. génériques, mais de le rencontrer lui-même en eux (cf. Mt 25, 31-46) avec le style de la pauvreté. Chers amis, je vous remercie, au nom de toute l’Eglise, pour ce que vous faites avec et pour tant de frères et sœurs qui peinent, qui sont laissés de côté, qui sont opprimés par l’esclavage de notre époque, et je vous encourage à avancer! Puissiez vous tous, en communion avec les communautés ecclésiales auxquelles vous appartenez et dont vous êtes l’expression, continuer à apporter avec joie votre contribution pour que grandisse dans le monde le Royaume de Dieu, un Royaume de justice, d’amour et de paix. Que l’Evangile vous nourrisse et vous éclaire toujours, et que l’enseignement et la sollicitude pastorale de notre Mère l’Eglise vous guide. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous protège. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX MEMBRES DE L’ASSOCIATION DE LA PRESSE ÉTRANGÈRE EN ITALIE

Pour cela, je veux vous remercier pour ce que vous faites. Parce que vous nous aidez à ne pas oublier les vies qui sont étouffées avant même de naître; celles qui, venant de naître, sont éteintes par la faim, par la famine, par le manque de soins, par les guerres; les vies des enfants-soldats, les vies des enfants violés. Vous nous aidez à ne pas oublier les si nombreux hommes et femmes persécutés en raison de leur foi et de leur ethnie. Je me permets une question: qui parle aujourd’hui des Rohingyas? Qui parle aujourd’hui des yézidis? Ils sont oubliés et continuent de souffrir. Vous nous aidez à ne pas oublier que ceux qui sont contraints — par les catastrophes, par les guerres, par le terrorisme, la faim et la soif — à quitter leur terre ne sont pas des statistiques, mais des visages, une histoire, un désir de bonheur. Votre présidente a parlé des migrants: il ne faut pas oublier cette Méditerranée qui se transforme en cimetière.