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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

A l’issue de l’Angélus:
Chers frères et sœurs!
Ces jours derniers une série d’incendies a dévasté le camp de réfugiés de Moria,
dans l’île de Lesbos, en laissant des milliers de personnes sans refuge, même
précaire. Je garde toujours vivant en moi le souvenir de la visite accompli là-bas
et de l’appel lancé avec le patriarche œcuménique Bartholomée et l’archevêque
Hiéronymos d’Athènes, à assurer «un accueil humain et digne à ces femmes et
ces hommes migrants, aux réfugiés et à ceux qui cherchent asile en Europe» (16
avril 2016). J’exprime ma solidarité et ma proximité à toutes les victimes de ces
événements dramatiques. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS A UNE DÉLÉGATION DU PROJET EUROPÉEN « SNAPSHOTS FROM THE BORDERS »

Chers sœurs et frères,
Je vous souhaite la bienvenue, à vous qui avez adhéré au projet «Snapshots
from the borders». Je remercie M. Salvatore Martello, maire de Lampedusa et
Linosa, pour les paroles qu’il m’a adressées au nom de tous. Et je vous remercie
aussi pour cette belle croix, si significative, que vous avez apportée. Merci.
Votre projet est un projet clairvoyant. Il se propose de promouvoir une
compréhension plus profonde de la migration, qui permette aux sociétés
européennes d’apporter une réponse plus humaine et coordonnée aux défis des
migrations contemporaines. Le réseau d’autorités locales et d’organisations de la
société civile, qui est né de ce projet, se propose de contribuer de façon positive
au développement de politiques migratoires qui répondent à cette fin.
L’horizon migratoire actuel est complexe et présente souvent des aspects
dramatiques. Les interdépendances mondiales qui déterminent les flux
migratoires doivent être mieux étudiées et comprises. Les défis sont nombreux
et nous interpellent tous. Personne ne peut rester indifférent face aux tragédies
humaines qui continuent d’avoir lieu dans diverses régions du monde. Parmi
celles-ci nous interpellent souvent celles qui ont comme théâtre la Méditerranée,
une mer de frontières, mais également de rencontre entre les cultures.
En février dernier, au cours de la Rencontre — très positive — avec les évêques
de la Méditerranée, à Bari, je rappelais que «parmi ceux qui, dans la région
méditerranéenne, peinent le plus, il y a ceux qui fuient la guerre ou qui laissent
leur terre en quête d’une vie digne de l’homme. […] Nous sommes conscients
qu’en divers contextes sociaux un sentiment d’indifférence, et même de refus,
est répandu […]. La communauté internationale s’est contentée d’interventions
militaires alors qu’elle devrait mettre en place des institutions qui garantissent
des opportunités égales et des lieux où les citoyens auraient la possibilité de
prendre en charge le bien commun […]. Dans le même temps, nous
n’accepterons jamais que celui qui cherche l’espérance en prenant la mer meure
sans recevoir de secours […]. Certes, l’accueil et une intégration digne sont des
étapes d’un processus qui n’est pas facile. Cependant, il est impensable de s’y
engager en construisant des murs» (Discours, 23 février 2020).
Face à ces défis, il apparaît évident que la solidarité concrète et la responsabilité
partagée sont indispensables, tant au niveau national qu’international. «La
pandémie actuelle a mis en évidence notre interdépendance: nous sommes tous
liés, les uns aux autres, tant dans le mal que dans le bien» (Audience générale,
2 septembre 2020). Il faut agir ensemble, pas seuls.
Il est également fondamental de changer la façon de voir et de raconter la
migration: il s’agit de mettre au centre les personnes, les visages, les histoires.
D’où l’importance de projets, comme celui que vous avez promu, qui tentent de
proposer des approches différentes, inspirées par la culture de la rencontre, qui
constitue le chemin vers un nouvel humanisme. Et quand je parle de «nouvel
humanisme», je ne l’entends pas seulement comme une philosophie de vie, mais
également comme une spiritualité, comme un mode de comportement.
Les habitants des villes et des territoires de frontière — les sociétés, les
communautés, les Eglises — sont appelés à être les premiers acteurs de ce
tournant, grâce aux opportunités constantes de rencontre que l’histoire leur
offre. Les frontières, depuis toujours considérées comme des barrières de
division, peuvent en revanche devenir des «fenêtres», des espaces de
connaissance mutuelle, d’enrichissement réciproque, de communion dans la
diversité; elles peuvent devenir des lieux dans lesquels on expérimente des
modèles pour surmonter les difficultés que les nouvelles arrivées comportent
pour les communautés autochtones.
Je vous encourage à continuer de travailler ensemble pour la culture de la
rencontre et de la solidarité. Que le Seigneur bénisse vos efforts dans ce sens et
que la Vierge vous protège, ainsi que les personnes pour lesquelles vous
travaillez. Je prie pour vous et vous, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour
moi. Que le Seigneur vous bénisse tous, ainsi que votre travail et vos efforts en
vue d’aller de l’avant dans cette direction. Merci.

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PAPE FRANÇOIS AUDIENCE GÉNÉRALE

[…] L’inégalité sociale et la dégradation de l’environnement vont de pair et ont la
même racine (cf. Enc. Laudato si’ , n. 101): celle du péché de vouloir posséder,
de vouloir dominer ses frères et sœurs, de vouloir posséder et dominer la nature
et Dieu même. Mais cela n’est pas le dessein de la création. […]
[…] Quand l’obsession de posséder et de dominer exclut des millions de
personnes des biens primaires; quand l’inégalité économique et technologique
est telle qu’elle déchire le tissu social; et quand la dépendance vis-à-vis d’un
progrès matériel illimité menace la maison commune, alors nous ne pouvons pas
rester impassibles. Non, cela est désolant. Nous ne pouvons pas rester
impassibles! Avec le regard fixé sur Jésus (cf. He 12, 2) et la certitude que son
amour œuvre à travers la communauté de ses disciples, nous devons agir tous
ensemble, dans l’espérance de donner naissance à quelque chose de différent et
de meilleur. L’espérance chrétienne, enracinée en Dieu, est notre ancre. Elle
soutient la volonté de partager, en renforçant notre mission en tant que disciples
du Christ, qui a tout partagé avec nous. […]
[…] Et pour finir, pensons aux enfants. Lisez les statistiques: combien d’enfants,
aujourd’hui, meurent de faim à cause d’une mauvaise distribution des richesses,
d’un système économique que j’ai évoqué auparavant; et combien d’enfants,
aujourd’hui, n’ont pas droit à l’école, pour la même raison. Que cette image, des
enfants dans le besoin à cause de la faim et du manque d’éducation, nous aide à
comprendre que nous devrons sortir meilleurs de cette crise. Merci. […]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

A l’issue de l’Angélus:
Demain, 24 août, sera fêté le 10e anniversaire du massacre de soixante-douze
migrants à San Fernando, à Tamaulipas, au Mexique. C’étaient des personnes de
divers pays qui cherchaient une vie meilleure. J’exprime ma solidarité aux
familles des victimes qui aujourd’hui encore, réclament la justice et la vérité sur
ce qu’il s’est passé. Le Seigneur nous demandera compte de tous les migrants
morts au cours des voyages de l’espérance. Il ont été victimes de la culture du
rejet. […]

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MESSE DU 7 ème ANNIVERSAIRE DE LA VISITE A LAMPEDUSA HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Le psaume responsorial nous invite à une recherche constante du visage du
Seigneur: «Cherchez le Seigneur et sa puissance, recherchez sans trêve sa face»
(Ps 104). Cette recherche constitue une attitude fondamentale de la vie du
croyant, qui a compris que la fin ultime de son existence est la rencontre avec
Dieu.
La recherche du visage de Dieu est la garantie du succès de notre voyage à
travers ce monde, qui est un exode vers la vraie Terre Promise, la Patrie céleste.
Le visage de Dieu est notre but et aussi notre étoile polaire, qui nous permet de
ne pas perdre le chemin.
Le peuple d’Israël, décrit par le prophète Osée dans la première lecture (cf. 10,
1-3.7-8.12), était à l’époque un peuple égaré, qui avait perdu de vue la Terre
Promise et qui errait dans le désert de l’iniquité. La prospérité et l’abondante
richesse avaient éloigné du Seigneur le cœur des Israélites et l’avaient rempli de
fausseté et d’injustice.
Il s’agit d’un péché dont, nous chrétiens d’aujourd’hui, nous ne sommes pas
immunisés. «La culture du bien-être, qui nous amène à penser à nous-même,
nous rend insensibles aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de
savon, qui sont belles, mais ne sont rien ; elles sont l’illusion, illusion du futile,
du provisoire, illusion qui porte à l’indifférence envers les autres, et même à la
mondialisation de l’indifférence» (Homélie à Lampedusa, 8 juillet 2013).
L’appel d’Osée nous rejoint aujourd’hui comme une invitation renouvelée à la
conversion, à tourner nos regards vers le Seigneur pour apercevoir sa face. Le
prophète dit : «Faites des semailles de justice, récoltez une moisson de fidélité,
défrichez vos terres en friche. Il est temps de chercher le Seigneur, jusqu’à ce
qu’il vienne répandre sur vous une pluie de justice» (10, 12).
La recherche du visage de Dieu est motivée par un désir de rencontre avec le
Seigneur, rencontre personnelle, rencontre avec son immense amour, avec sa
puissance qui sauve. Les douze Apôtres, dont nous parle l’Evangile de ce jour
(cf. Mt 10 1-7), ont eu la grâce de le rencontrer physiquement en Jésus Christ,
Fils de Dieu incarné. Il les a appelés par leur nom, un à un – nous l’avons
entendu -, en les regardant dans les yeux; et eux, ils ont fixé son visage, ils ont
écouté sa voix, ils ont vu ses prodiges. La rencontre personnelle avec le
Seigneur, temps de grâce et de salut, comporte la mission: «Sur votre route, –
les exhorte Jésus – proclamez que le royaume des Cieux est tout proche» (v.7).
Rencontre et mission ne doivent pas être séparées.
Cette rencontre personnelle avec Jésus Christ est aussi possible pour nous, qui
sommes les disciples du troisième millénaire. Dans notre recherche du visage du
Seigneur, nous pouvons le reconnaître dans le visage des pauvres, des malades,
des abandonnés et des étrangers que Dieu met sur notre chemin. Et cette
rencontre devient aussi pour nous un temps de grâce et de salut, en nous
investissant de la même mission confiée aux Apôtres.
Aujourd’hui, c’est la septième année, le septième anniversaire de ma visite à
Lampedusa. A la lumière de la Parole de Dieu, je voudrais répéter ce que je
disais aux participants à la rencontre « Libérés de la peur  » en février de l’année
dernière: «La rencontre avec l’autre est aussi une rencontre avec le Christ. Il l’a
dit Lui-même. C’est Lui qui frappe à notre porte affamé, assoiffé, étranger, nu,
malade et prisonnier, en demandant qu’on le rencontre et qu’on l’assiste, en
demandant de pouvoir accoster. Et si nous avions encore quelque doute, voici sa
parole claire: « En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un
de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40)».
«Chaque fois que vous l’avez fait…», de bien ou de mal ! Cet avertissement est
aujourd’hui d’une brûlante actualité. Nous devrions tous l’utiliser comme un
point fondamental de notre examen de conscience, celui que nous faisons tous
les jours. Je pense à la Libye, aux camps de détentions, aux abus et aux
violences dont sont victimes les migrants, aux voyages d’espérance, aux
sauvetages et aux refoulements. «Chaque fois que vous l’avez fait… c’est à moi
que vous l’avez fait».
Je me souviens de ce jour, il y a sept ans, justement au sud de l’Europe, dans
cette île… Certains me racontaient leurs histoires, combien ils avaient souffert
pour arriver là. Et il y avait des interprètes. L’un d’entre eux racontait des choses
terribles dans sa langue, et l’interprète semblait bien traduire ; mais lui parlait
beaucoup et la traduction était brève. « Mah – ai-je pensé – on voit que cette
langue pour s’exprimer a des tournures plus longues ». Quand je suis rentré à la
maison, l’après-midi, à la réception, il y avait une dame – paix à son âme, elle
s’en est allée – qui était fille d’éthiopiens. Elle comprenait la langue et avait suivi
la rencontre à la télévision. Et elle m’a dit ceci: « Ecoutez, ce que le traducteur
éthiopien vous a dit n’est même pas le quart des tortures, des souffrances, qu’ils
ont vécu ». Ils m’ont donnée la version « distillée ». Cela arrive aujourd’hui avec la
Libye: on nous donne une version « distillée ». La guerre oui est mauvaise, nous le
savons, mais vous n’imaginez pas l’enfer qui se vit là-bas, dans ces camps de
détention. Et ces gens venaient seulement avec l’espérance et pour traverser la
mer.
Que la Vierge Marie, Solacium migrantium (Réconfort des migrants), nous aide à
découvrir le visage de son Fils dans tous les frères et sœurs contraints à fuir leur
terre à cause de tant d’injustices dont notre monde est encore affligé.

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MESSAGE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS AUX MEMBRES DE LA CATHOLIC PRESS ASSOCIATION À L’OCCASION DE LA 2020 VIRTUAL CATHOLIC MEDIA CONFERENCE

[…] Chers amis, j’invoque sur vous et sur le travail de votre conférence les dons
de sagesse, de compréhension et de bon conseil de l’Esprit Saint. Seul le regard
de l’Esprit nous permet de ne pas fermer les yeux devant ceux qui souffrent et
de chercher le vrai bien pour tous. Ce n’est qu’avec ce regard que nous pouvons
travailler efficacement pour dépasser les maladies du racisme, de l’injustice et de
l’indifférence qui défigurent le visage de notre famille commune. A travers votre
dévouement et votre travail quotidien, vous pouvez aider les autres à
contempler des situations et des personnes avec les yeux de l’Esprit. Là où notre
monde parle trop souvent avec des adjectifs et des adverbes, puissent les
communicateurs chrétiens parler avec des noms qui reconnaissent et
soutiennent la revendication silencieuse de la vérité et promeuvent la dignité
humaine. Là où le monde voit des conflits et des divisions, tournez-vous vers la
souffrance et vers les pauvres pour donner voix à la requête de nos frères et
sœurs qui ont besoin de miséricorde et de compréhension. […]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

À l’issue de l’Angélus:
Chers frères et sœurs,
hier, les Nations unies ont célébré la journée mondiale des réfugiés. La crise
provoquée par le coronavirus a mis en lumière l’exigence d’assurer la protection
nécessaire également aux personnes réfugiées, pour garantir leur dignité et leur
sécurité. Je vous invite à vous unir à ma prière pour un engagement renouvelé
et efficace de tous en faveur de la protection effective de chaque être humain,
en particulier de ceux qui ont été obligés de fuir à cause de situations de grave
danger pour eux ou pour leurs familles. […]

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PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS

À l’issue de l’Angélus:
Chers frères et sœurs,
je suis avec une grande appréhension et également avec douleur la situation
dramatique en Libye. Ces derniers jours, elle a été présente dans ma prière. S’il
vous plaît, j’exhorte les organismes internationaux, et ceux qui ont des
responsabilités politiques et militaires à relancer avec conviction et de manière
résolue la recherche d’un chemin vers la cessation des violences, qui conduise à
la paix, à la stabilité et à l’unité du pays. Je prie également pour les milliers de
migrants, de réfugiés, de demandeurs d’asile et de personnes déplacées à
l’intérieur de la Libye. La situation sanitaire a aggravé leurs conditions déjà
précaires, les rendant plus vulnérables à des formes d’exploitation et de
violence. Il y a de la cruauté. J’invite la communauté internationale, je vous en
prie, à prendre soin de leur condition, en trouvant des parcours et en
fournissant des moyens pour leur assurer la protection dont ils ont besoin, une
condition digne et un avenir d’espérance. Frères et sœurs, nous en avons tous la
responsabilité, personne ne peut se sentir dispensé. Prions tous en silence pour
la Libye. […]

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LETTRE DU SAINT-PÈRE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE COLOMBIE A L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’ENVIRONNEMENT

[…] Je vous encourage dans ce devoir qui vous attend. Je suis certain que vos
décisions et conclusions promouvront toujours l’édification d’un monde toujours
plus habitable et d’une société plus humaine, où nous trouvons tous notre place
et où personne ne soit abandonné. […]

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RENCONTRE AVEC UNE DÉLÉGATION DE PARTICIPANTS A LA RENCONTRE INTERNATIONALE D’ATHLÉTISME “WE RUN TOGETHER – SIMUL CURREBANT”

[…] Chères amies et chers amis sportifs,
demain, 21 mai, aurait dû se dérouler à Castel Porziano la rencontre
internationale d’athlétisme «We Run Together – Simul Currebant». Des
champions olympiques auraient du courir — pour la première fois — avec des
athlètes paralympiques, des athlètes porteurs de handicaps mentaux, et avec
des réfugiés, des migrants et des détenus, qui auraient été également les juges
de la compétition. Tous ensemble et avec la même dignité. Un témoignage
concret de ce que devrait être le sport: c’est-à-dire un «pont» qui unit les
femmes et les hommes de religions et de cultures différentes, en promouvant
l’inclusion, l’amitié, la solidarité, l’éducation. C’est-à-dire un «pont» de paix. […]