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MESSAGE DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS A L’OCCASION DE LA MANIFESTATION SOLIDAIRE À L’OCCASION DU 30e ANNIVERSAIRE DU SYSTÈME D’INTÉGRATION CENTRE-AMÉRICAIN

Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je salue cordialement les participants à l’Événement de solidarité, promu à
l’occasion du 30e anniversaire du Système d’intégration centraméricain, auquel
le Saint-Siège participe en tant qu’Observateur extrarégional depuis 2012. Cette
initiative entend mobiliser des soutiens pour améliorer la situation des personnes
déplacées de force et des communautés qui les accueillent dans la région de
l’Amérique centrale et du Mexique.
Le mot solidarité, qui est au centre de cet événement, acquiert un sens encore
plus grand en cette ère de crise pandémique, une crise qui a mis à l’épreuve le
monde entier, pays pauvres comme pays riches.
La crise sanitaire, économique et sociale provoquée par le covid-19 a rappelé à
tous que les êtres humains sont comme de la poussière. Mais une poussière
précieuse aux yeux de Dieu, qui nous a constitués en une seule famille humaine.
Et de même que la famille naturelle éduque à la fidélité, à la sincérité, à la
coopération et au respect, promouvant la planification d’un monde habitable et
croyant aux relations de confiance, même dans des conditions difficiles, de
même la famille des nations est appelée à porter son attention commune sur
tous. , en particulier les membres les plus petits et les plus vulnérables, sans
céder à la logique de la concurrence et des intérêts particuliers.
Au cours de ces derniers longs mois de pandémie, la région d’Amérique centrale
a vu se dégrader des conditions sociales déjà précaires et complexes en raison
d’un système économique injuste. Ce système use la famille, cellule
fondamentale de la société. Et ainsi des personnes « sans la chaleur d’un foyer,
sans famille, sans communauté, sans appartenance », se retrouvent déracinées
et orphelines, à la merci de « situations de grand conflit et sans solution rapide :
violences conjugales, féminicides [.. .], les bandes armées et les criminels, le
trafic de drogue, l’exploitation sexuelle des mineurs et non plus des mineurs ».
Ces facteurs, conjugués à la pandémie et à la crise climatique caractérisée par
une sécheresse de plus en plus intense et des ouragans de plus en plus
fréquents, ont donné à la mobilité humaine la connotation d’un phénomène de
masse forcée, la faisant prendre des allures d’exode régional.
Malgré le sens inné de l’hospitalité des peuples d’Amérique centrale, les
restrictions sanitaires ont influencé la fermeture de nombreuses frontières.
Beaucoup sont restés à mi-chemin, sans possibilité d’avancer ou de reculer.
La pandémie a également mis en évidence la fragilité des personnes déplacées à
l’intérieur du pays, qui « ne relèvent toujours pas du système de protection
internationale prévu par le droit international des réfugiés » et restent souvent
sans protection adéquate.
Par ailleurs, dans les différentes phases de déplacement, tant internes
qu’externes, se multiplient les cas de traite des êtres humains, qui « est un fléau
dans le corps de l’humanité contemporaine, un fléau dans la chair du Christ.
C’est un crime contre l’humanité.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Ce que j’ai présenté ici sont quelques-uns des défis les plus importants
concernant la mobilité humaine, un phénomène qui a caractérisé l’histoire de
l’être humain et qui « porte avec lui de grandes promesses » pour l’avenir de
l’humanité.
Dans ce contexte, le Saint-Siège, tout en réaffirmant le droit exclusif des États à
gérer leurs frontières, attend un engagement régional commun, solide et
coordonné, destiné à placer la personne et sa dignité au centre de tout exercice
politique. En effet, « le principe de la centralité de la personne humaine […] nous
oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale
[…] Les conditions des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés exigent qu’on
leur garantisse un personnel de sécurité et un accès aux services de base».
En plus de ces protections, il est nécessaire d’adopter des mécanismes
internationaux spécifiques qui donnent une protection concrète et reconnaissent
le « drame souvent invisible » des personnes déplacées internes, reléguées « au
second plan de l’agenda politique national ».
Des mesures similaires doivent être prises à l’égard de nos nombreux frères et
sœurs qui sont contraints de fuir en raison du déclenchement de la grave crise
climatique. Ces mesures doivent s’accompagner de politiques régionales de
protection de notre « maison commune » visant à atténuer l’impact à la fois des
phénomènes climatiques et des catastrophes environnementales causées par
l’homme dans son travail d’accaparement des terres, de déforestation et
d’appropriation de l’eau. Ces violations portent gravement atteinte aux trois
domaines fondamentaux du développement humain intégral : la terre, le
logement et le travail.
En ce qui concerne la traite des personnes, ce fléau doit être prévenu par le
soutien aux familles et l’éducation, et les victimes doivent être protégées avec
des programmes qui garantissent leur sécurité, « la protection de la vie privée,
un logement sûr et une assistance sociale et psychologique adéquate ». Les
jeunes enfants et les femmes méritent une attention particulière. « Les femmes
sont sources de vie. Pourtant, elles sont continuellement offensées, battues,
violées, amenées à se prostituer et à supprimer la vie qu’elles portent dans leur
ventre. Toute violence infligée aux femmes est une profanation de Dieu, née
d’une femme ». Comme le disait saint Jean-Paul II, « la femme ne peut pas
devenir un « objet » de « domination » masculine « et de « possession ». Nous
sommes tous appelés à soutenir une éducation qui promeut l’égalité, le respect
et l’honneur fondamentaux que les femmes méritent.
La pandémie a entraîné une « crise éducative sans précédent », exacerbée par
des restrictions et un isolement forcé qui ont mis en évidence les inégalités
existantes et accru le risque que les plus vulnérables ne tombent dans les
réseaux de trafic à l’intérieur et à l’extérieur des frontières nationales. Face aux
nouveaux défis, la coopération internationale doit être intensifiée pour prévenir
la traite, protéger les victimes et poursuivre les contrevenants. Cette action
synergique bénéficiera, dans une large mesure, de la participation des
organisations religieuses et des Églises locales, qui offrent non seulement une
assistance humanitaire mais aussi un accompagnement spirituel aux victimes.
En période de souffrance incommensurable causée par la pandémie, la violence
et les catastrophes environnementales, la dimension spirituelle ne peut et ne
doit pas être reléguée au second plan par rapport à la protection de la santé
physique. « La condition pour construire des sociétés inclusives est dans une
compréhension globale de la personne humaine, qui se sent vraiment accueillie
lorsque toutes les dimensions qui constituent son identité sont reconnues et
acceptées, y compris la dimension religieuse ».
Excellences, Mesdames et Messieurs,
face à tant de défis pressants, l’appel sincère à construire une « société humaine
et fraternelle […] capable de travailler pour assurer de manière efficace et stable
que tous soient accompagnés sur le chemin de leur vie » s’applique également à
cette région. C’est un effort commun qui dépasse les frontières nationales pour
permettre l’échange régional : « L’intégration culturelle, économique et politique
avec les peuples environnants doit s’accompagner d’un processus éducatif qui
valorise la valeur de l’amour du prochain, premier exercice indispensable pour
obtenir une saine intégration universelle ».
La coopération multilatérale est un outil précieux pour promouvoir le bien
commun, en accordant une attention particulière aux causes profondes et
nouvelles des personnes déplacées de force, afin que « les frontières ne soient
pas des zones de tension, mais des bras ouverts de réconciliation ». Aujourd’hui
« nous sommes […] confrontés au choix entre l’une des deux voies possibles :
l’une mène au renforcement du multilatéralisme […] ; l’autre privilégie des
attitudes d’autosuffisance, de nationalisme, de protectionnisme, d’individualisme
et d’isolement, laissant de côté les plus pauvres, les plus vulnérables, les
habitants des périphéries existentielles ».
L’Église chemine avec les peuples d’Amérique centrale, qui ont su affronter les
crises avec courage et être des communautés d’accueil et les exhorte à
persévérer dans la solidarité dans une confiance mutuelle et une espérance
audacieuse.
Je vous remercie de tout mon cœur et j’invoque la Bénédiction du Seigneur sur
vous tous et les nations que vous représentez.

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DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS AUX JEUNES DU « PROJET POLICORO » DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE ITALIENNE

[…] Le deuxième verbe est vivre. Nous vous demandons de nous montrer qu’il
est possible d’habiter le monde sans marcher dessus – c’est important – : ce
serait une belle réussite pour tout le monde ! Vivre la terre ne signifie pas
d’abord la posséder, non, mais savoir vivre pleinement les relations : relations
avec Dieu, relations avec les frères, relations avec la création et avec
nous-mêmes (Encyclique Laudato si’, 210). Je vous exhorte à aimer les
territoires dans lesquels Dieu vous a placé, en évitant la tentation de fuir
ailleurs. En effet, les périphéries mêmes peuvent devenir des laboratoires de
fraternité. Les expériences d’inclusion surgissent souvent des périphéries : « en
fait, on peut apprendre quelque chose de tout le monde, personne n’est inutile,
personne n’est superflu » (Encyclique Lett. Fratelli tutti, 215). Puissiez-vous
aider la communauté chrétienne à vivre la crise pandémique avec courage et
espérance. Dieu ne nous abandonne jamais et nous pouvons devenir signe de sa
miséricorde si nous savons nous pencher sur la pauvreté de notre temps : les
jeunes qui ne trouvent pas de travail, les soi-disant Neet, ceux qui souffrent de
dépression, ceux qui sont démotivés , ceux qui sont fatigués dans la vie, sur
ceux qui ont cessé de rêver d’un monde nouveau. Et il y a des jeunes qui ont
cessé de rêver. C’est triste, car la vocation d’un jeune est de rêver. Le serviteur
de Dieu Giorgio La Pira a soutenu que le chômage est « un gaspillage de forces
productives ».[…]

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PAPE FRANÇOIS REGINA CÆLI

À l’issue du Regina Cæli:
Chers frères et sœurs!
Je confie à vos prières à tous la situation en Colombie, qui continue à être
préoccupante. En cette solennité de la Pentecôte je prie pour que le bien-aimé
peuple colombien sache accueillir les dons de l’Esprit-Saint afin qu’à travers un
dialogue sérieux, l’on puisse trouver des solutions justes aux multiples
problèmes dont souffrent particulièrement les plus pauvres, à cause de la
pandémie. J’exhorte chacun à éviter, pour des raisons humanitaires, des
comportements préjudiciables à la population dans l’exercice du droit à
manifester pacifiquement.
Prions également pour les populations de la ville de Goma, en République
démocratique du Congo, obligées de fuir à cause de l’éruption du grand volcan
Nyiragongo.
Les fidèles catholiques en Chine célèbrent demain la fête de la Bienheureuse
Vierge Marie, Secours des chrétiens et Patronne céleste de leur grand pays. La
Mère du Seigneur et de l’Eglise est vénérée avec une dévotion particulière dans
le sanctuaire de Sheshan, à Shanghai, et elle est invoquée assidûment par les
familles chrétiennes, dans les épreuves et dans les espérances de la vie
quotidienne. Qu’il est bon et qu’il est nécessaire que les membres d’une famille
et d’une communauté chrétienne soient toujours plus unis dans l’amour et dans
la foi! De cette façon, les parents et les enfants, les grands-parents et les
petits-enfants, les pasteurs et les fidèles peuvent suivre l’exemple des premiers
disciples qui, en la solennité de Pentecôte, étaient unanimes en prière avec
Marie, dans l’attente de l’Esprit Saint. Je vous invite donc à accompagner par vos
prières ferventes les fidèles chrétiens en Chine, nos très chers frères et sœurs,
que je garde au plus profond de mon cœur. Que l’Esprit Saint, protagoniste de la
mission de l’Eglise dans le monde, les guide et les aide à être porteurs de la
bonne nouvelle, témoins de bonté et de charité, et artisans de justice et de paix
dans leur patrie.
Et en parlant de la fête de demain, Marie Secours des chrétiens, j’adresse une
pensée aux salésiens et aux salésiennes, qui travaillent tant, tant, dans l’Eglise
pour les plus éloignés, pour les plus marginalisés, pour la jeunesse. Que le
Seigneur les bénisse et leur permette de continuer avec de nombreuses et
saintes vocations!

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LETTRE DU PAPE FRANÇOIS A L’OCCASION DE LA CONFÉRENCE « CONSTRUIRE LA FRATERNITÉ, DÉFENDRE LA JUSTICE. DEFIS ET OPPORTUNITES POUR LES PEUPLES INSULAIRES »

Au Cardinal
PETER TURKSON
Préfet
Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral
C’est dans l’objectif déclaré de «construire la fraternité, de défendre la justice»,
en analysant en particulier «les défis et les opportunités pour les peuples
insulaires», que s’est déroulée, le vendredi 21 mai, une conférence œcuménique
en ligne organisée par le Dicastère pour le service du développement humain
intégral (DSDHI) et par le centre anglican de Rome, avec la participation de
l’archevêque de Canterbury et du président des Seychelles.
A cette occasion, le Pape François a envoyé au cardinal-préfet du DSDHI la lettre
que nous publions ci-dessous:
A l’occasion de la Conférence en ligne intitulée «Construire la fraternité,
défendre la justice. Défis et opportunités pour les peuples insulaires», qui se
tient le 21 mai 2021 et qui a été organisée par le Dicastère pour le service du
développement humain intégral et le Centre anglican de Rome, je vous prie de
transmettre mes salutations et mes meilleurs vœux dans la prière aux
organisateurs et à tous les participants. J’adresse des salutations particulières à
S.E. M. Wavel Ramkalawan, président de la République des Seychelles et à Sa
Grâce Justin Welby, archevêque de Canterbury, dont je salue la participation.
Cette importante initiative œcuménique, qui comporte un dialogue mutuel né de
la sagesse et de l’expérience de diverses traditions chrétiennes, offre aux
croyants, aux chefs de gouvernement et aux membres de la société civile en
général, en particulier les jeunes, une opportunité pour aborder les défis
particuliers auxquels sont confrontés les peuples insulaires. Parmi ceux-ci, je
voudrais citer la violence, le terrorisme, la pauvreté, la faim et les nombreuses
formes d’injustice et d’inégalité sociale et économique qui aujourd’hui portent
préjudice à tous, en particulier aux femmes et aux enfants.
Il est également préoccupant de constater que de nombreux peuples insulaires
sont exposés à des changements environnementaux et climatiques extrêmes,
dont certains résultent d’une exploitation incontrôlée des ressources naturelles
et humaines. Par conséquent, ils sont donc non seulement touchés par une
détérioration environnementale, mais aussi par une détérioration humaine et
sociale qui met de plus en plus en danger la vie des habitants de ces territoires
insulaires et maritimes. J’espère que cette conférence contribuera au
développement de politiques internationales et régionales concrètes, visant à
affronter plus efficacement ces défis et à renforcer la conscience de la
responsabilité de chacun de prendre soin de notre maison commune.
En ces mois de pandémie, nous sommes devenus toujours plus conscients de
notre fragilité et, par conséquent, de la nécessité d’une écologie intégrale qui
puisse soutenir non seulement les écosystèmes physiques mais également
humains.
Etant donné que «tout est lié… la protection authentique de notre propre vie
comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la
justice ainsi que de la fidélité aux autres» (Laudato si’ , n. 70). C’est pourquoi
une attitude de solidarité et de respect pour chaque personne, créée à l’image et
à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26-27), est encore plus nécessaire, en
unissant l’amour sincère de nos frères et sœurs à un engagement sans faille à
résoudre les problèmes environnementaux et sociaux qui affectent ceux qui
vivent dans des zones insulaires et maritimes. Je suis reconnaissant pour les
efforts en vue de construire la fraternité et de défendre la justice dans les
sociétés de ces régions (cf. Fratelli tutti, n. 271) et j’espère que le travail
accompli au cours de cette rencontre sera un signe du rôle important que les
peuples insulaires peuvent jouer pour favoriser la croissance d’un monde plus
humain et plus inclusif.
Avec ces sentiments, j’invoque cordialement sur les participants à la conférence
les bénédictions de Dieu de sagesse, de force et de paix.
Rome, da San Giovanni in Laterano, 21 mai 2021

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS À L’ASSOCIATION «LAZARE»

[…] Vous avez voulu être, pour les personnes que vous servez, la main, les
yeux, les oreilles, le sourire de Dieu. Vous leur manifestez donc la proximité du
Seigneur qui prend soin de son peuple, surtout de ceux qui sont blessés et
courbés par le poids de la vie, car « l’amour du prochain est réaliste et ne
dilapide rien qui soit nécessaire pour changer le cours de l’histoire en faveur des
pauvres » (Enc. Fratelli tutti, n. 165). Par votre engagement et votre
dévouement, vous essayez d’être chrétiens pas seulement en paroles, mais aussi
dans les faits. Ainsi vous portez beaucoup de fruit et cela se voit dans
l’expansion de votre association dans les autres pays et continents.
N’ayez pas peur de transmettre le flambeau de l’espérance et de l’amour. Soyez
les témoins de la tendresse de Dieu au sein de la culture de l’égoïsme, de
l’individualisme, de l’indifférence, du rejet, du mépris des pauvres et des faibles.
[…]

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PRESENTATION DE LE LETTRES DE CREANCE DES AMBASSADEURS DE SINGAPOUR, ZIMBABWE, BANGLADESH, ALGERIE, SRI LANKA, BARBADE, SUEDE, FINLANDE, NEPAL DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Je suis heureux de vous accueillir à l’occasion de la présentation des Lettres par
lesquelles vous êtes accrédités comme ambassadeurs extraordinaires et
plénipotentiaires de vos pays près le Saint- Siège: Singapour, Zimbabwe,
Bangladesh, Algérie, Sri Lanka, Barbade, Suède, Finlande et Népal. Comme les
effets du coronavirus continuent de se faire sentir, il demeure difficile de voyager
et c’est pourquoi je remercie vivement chacun de vous pour sa présence ici
aujourd’hui. Je vous prie de bien vouloir transmettre aux chefs d’Etat que vous
représentez, mes sentiments d’estime et de gratitude à leur égard et pour la
noble mission qu’ils accomplissent au service de leur peuple.
A cause de la pandémie, la crise sociale et économique s’est encore aggravée
dans le monde entier. Sur le plan personnel, nombreux sont ceux qui ont perdu
des personnes chères et des moyens de subsistance. Les familles, en particulier,
doivent affronter de graves difficultés économiques et souvent ne disposent pas
d’une protection sociale adéquate. La pandémie nous a rendus davantage
conscients de notre interdépendance en tant que membres de l’unique famille
humaine, ainsi que de la nécessité d’être attentifs aux pauvres et aux personnes
vulnérables qui sont parmi nous. Tandis que nous essayons de sortir de la crise
actuelle, nos sociétés sont confrontées au défi d’accomplir des pas concrets,
vraiment courageux, pour développer une «culture du soin» mondiale (cf.
Message pour la journée mondiale de la paix 2021) qui puisse inspirer
l’établissement de nouvelles relations et structures de coopération au service de
la solidarité, du respect de la dignité humaine, de l’aide mutuelle et de la justice
sociale.
Malheureusement, la pandémie nous a rendus également conscients que la
communauté internationale connaît «une difficulté croissante, voire une
incapacité, à chercher des solutions communes aux problèmes de notre monde»
(Discours au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, 8 février 2021). A
ce propos, je pense à la nécessité d’aborder des questions mondiales urgentes
comme celles des migrations et du changement climatique, ainsi que les crises
humanitaires qui souvent en découlent. Je pense également à la dette
économique qui pèse sur de nombreux pays qui luttent pour survivre, et à la
«dette écologique» que nous devons à la nature même, ainsi qu’aux peuples et
aux pays touchés par la dégradation de l’environnement causée par l’homme et
par la perte de la biodiversité. Ces problèmes ne sont pas simplement politiques
ou économiques; ce sont des questions de justice, une justice qui ne peut pas
être ignorée ou reportée. Il s’agit en effet d’un devoir moral intergénérationnel,
parce que le sérieux avec lequel nous répondons à de telles questions détermine
le monde que nous laissons à nos enfants.
Dans le développement d’un consensus mondial capable de répondre à ces défis
éthiques que notre famille humaine doit affronter, votre travail de diplomates est
d’une importance fondamentale. Pour sa part, le Saint-Siège, à travers ses
représentations diplomatiques et son activité au sein de la communauté
internationale, soutient tous les efforts en vue de construire un monde où la
personne humaine soit au centre, la finance au service d’un développement
intégral et la terre, notre maison commune, protégée et sauvegardée. A travers
ses œuvres d’éducation, de charité et d’assistance sanitaire dans le monde
entier, l’Eglise œuvre en vue du bien commun, en promouvant le développement
des personnes et des peuples, et de cette façon, elle cherche à contribuer à la
cause de la paix.
A ce propos, ma pensée va vers ce qui se passe ces jours-ci en Terre Sainte. Je
rends grâce à Dieu pour la décision de mettre fin aux affrontements armés et
j’espère que les voies du dialogue et de la paix seront suivies. Demain soir, les
évêques catholiques de Terre Sainte célébreront avec leurs fidèles la veillée de
Pentecôte dans l’église Saint-Etienne à Jérusalem, implorant le don de la paix. Je
saisis cette occasion pour demander à tous les pasteurs et les fidèles de l’Eglise
catholique de se joindre à eux dans la prière. Que s’élève dans toutes les
communautés une supplication à l’Esprit Saint «afin qu’Israéliens et Palestiniens
puissent trouver le chemin du dialogue et du pardon, pour être de patients
bâtisseurs de paix et de justice, s’ouvrant pas à pas à une espérance commune,
à une cohabitation entre frères» (Regina caeli, 16 mai 2021).
Messieurs les ambassadeurs, en vous présentant ces réflexions, je vous adresse
mes meilleurs vœux pour les responsabilités que vous assumez à présent et je
vous assure de la collaboration et de l’assistance des Bureaux du Saint-Siège
dans l’accomplissement de vos tâches. Sur vous et sur vos familles, sur vos
collègues et collaborateurs ainsi que sur tous vos compatriotes, de tout cœur
j’invoque de Dieu les dons de sagesse, de force et de paix.

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PAPE FRANÇOIS REGINA CÆLI

À l’issue du Regina Cæli:
[…] Aujourd’hui commence la «Semaine Laudato si’» pour nous éduquer
toujours plus à écouter le cri de la Terre et le cri des pauvres. Je remercie le
dicastère pour le service du développement humain intégral, le Mouvement
catholique mondial pour le climat, Caritas Internationalis ainsi que les
nombreuses organisations y adhérant, et j’invite tous à participer. […]

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DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX MEMBRES DE L’ASSOCIATION METER

Je suis heureux de vous rencontrer, représentants de l’Association Meter qui,
depuis 1989 — quand on parlait encore peu de ce fléau — est engagée dans la
lutte contre la pédophilie en Italie et dans d’autres pays. Je salue et je remercie
Mgr Antonio Staglianò et le père Fortunato Di Noto, qui ont fondé cette
importante institution. Je salue et remercie également le cardinal Paolo Lojudice,
ainsi que tous ceux qui soutiennent l’Association de diverses façons, pour
protéger et défendre les enfants victimes d’abus et de maltraitance.
Au cours des dernières années, à travers votre travail généreux, vous avez
contribué à rendre visible l’amour de l’Eglise pour les plus petits et sans défense.
Combien de fois, comme le bon samaritain de l’Evangile, vous êtres-vous fait
proches avec respect et compassion, pour accueillir, consoler, protéger!
Proximité, compassion, et tendresse: tel est le style de Dieu. Combien de
blessures spirituelles avez-vous pansées! Pour tout cela, la communauté
ecclésiale vous est reconnaissante.
Nous pouvons comparer votre Association à une maison. Lorsque nous parlons
de «maison», nous pensons à un lieu d’accueil, d’abri, de protection. «Le mot
maison a une saveur typiquement familiale, qui évoque la chaleur, l’affection et
la tendresse que l’on peut trouver précisément au sein d’une famille, surtout au
moment de l’angoisse et de la douleur. Vous avez été et vous êtes une «maison»
pour tant d’enfants dont l’innocence a été violée ou qui ont été réduits en
esclavage par l’égoïsme des adultes. Vous avez été et êtes une maison d’espoir,
en favorisant chez de nombreuses victimes un chemin de libération et de
rédemption. Je vous encourage donc à poursuivre cette activité sociale et
humaine de grand mérite, en continuant à offrir votre précieuse contribution au
service de la protection de l’enfance.
Votre travail est plus que jamais nécessaire parce que, malheureusement, les
abus au détriment des enfants se poursuivent. Je me réfère en particulier aux
harcèlements qui ont lieu à travers internet et les divers médias sociaux, avec
des pages et des sites consacrés à la pédopornographie. Il s’agit d’un fléau qui
exige, d’une part, d’être affronté avec une détermination renouvelée par les
institutions publiques, par les autorités, et, de l’autre, une prise de conscience
encore plus forte de la part des familles et des diverses institutions éducatives.
Aujourd’hui encore nous -voyons combien de fois, dans les familles, la première
réaction est de tout dissimuler; une première réaction qui existe toujours
également dans d’autres institutions et même dans l’Eglise. Nous devons lutter
contre cette vieille habitude de dissimuler. Je sais que vous êtes toujours
vigilants pour protéger les enfants également dans le contexte des moyens de
communication plus modernes.
L’abus sur les mineurs est une sorte de «meurtre psychologique», et dans de
nombreux cas, une destruction de l’enfance. C’est pourquoi la protection des
enfants contre l’exploitation sexuelle est un devoir de tous les Etats, appelés à
identifier tant les trafiquants que les abuseurs. Dans le même temps, il est plus
que jamais nécessaire de dénoncer et de prévenir dans les divers milieux de la
société: écoles, associations sportives, récréatives et culturelles, communautés
religieuses, et individus. En outre, dans le domaine de la protection des mineurs
et de la lutte contre la pédophilie, il faut mettre en œuvre des interventions
spécifiques pour apporter une aide efficace aux victimes.
Sur tous ces fronts, l’Association Meter collabore activement avec des organes
institutionnels et avec divers secteurs de la société civile, à travers notamment
des protocoles d’entente adaptés. Poursuivez sans hésiter votre travail, en
mettant une attention particulière sur l’aspect éducatif, pour former chez les
personnes une solide conscience et déraciner la culture de l’abus et de
l’exploitation.
Le logo de votre Association est formé par une grande lettre «M» qui rappelle
l’idée de ventre, d’accueil, de protection, et d’affection envers les plus petits. A
l’intérieur du «M» figurent douze étoiles, symbole de la couronne de la Vierge
Marie, Mère de Jésus et mère de tous les enfants. Mère attentionnée, toute
tendue vers l’amour de son Fils Jésus, elle est un modèle et un guide pour
l’association tout entière, en encourageant à aimer avec une charité évangélique
les enfants victimes d’esclavage et de violence. La charité à l’égard du prochain
est inséparable de la charité que Dieu a envers nous et que nous avons envers
Lui. C’est pourquoi je vous -exhorte à enraciner toujours votre activité
quotidienne dans la relation quotidienne avec Dieu: dans la prière personnelle et
communautaire, dans l’écoute de sa Parole et surtout dans l’Eucharistie,
sacrement d’unité et lien de charité.
Chers frères et sœurs, je renouvelle aux responsables, aux membres, aux
bénévoles et à tous ceux qui co-opèrent avec votre association mon appréciation
et ma reconnaissance. N’ayez pas peur face aux incompréhensions et aux
difficultés; il y en a beaucoup, mais n’ayez pas peur. Allez de l’avant avec
courage et persévérance. Je vous accompagne de ma prière et également de ma
bénédiction. Et vous aussi, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci!

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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA 107ème JOURNÉE MONDIALE DU MIGRANT ET DU RÉFUGIÉ 2021

Chers frères et sœurs !

Dans la Lettre encyclique Fratelli tutti, j’ai exprimé une préoccupation et un désir, qui occupent encore une place importante dans mon cœur : « Après la crise sanitaire, la pire réaction serait de nous enfoncer davantage dans une fièvre consumériste et dans de nouvelles formes d’auto-préservation égoïste. Plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas “les autres”, mais plutôt un “nous” ! » (n. 35).

C’est pourquoi j’ai pensé consacrer le message de la 107e Journée mondiale du migrant et du réfugié à ce thème : « Vers un nous toujours plus grand », souhaitant ainsi indiquer un horizon clair pour notre parcours commun dans ce monde.

L’histoire du « nous »

Cet horizon est présent dans le projet créatif de Dieu lui-même : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : “Soyez féconds et multipliez-vous” » (Gn 1,27-28). Dieu nous a créés homme et femme, des êtres différents et complémentaires pour former ensemble un nous destiné à devenir toujours plus grand avec la multiplication des générations. Dieu nous a créés à son image, à l’image de son Être Un et Trine, communion dans la diversité.

Et lorsque, à cause de sa désobéissance, l’être humain s’est détourné de Dieu, celui-ci, dans sa miséricorde, a voulu offrir un chemin de réconciliation non pas à des individus, mais à un peuple, à un nous destiné à inclure toute la famille humaine, tous les peuples : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu » (Ap 21,3).

L’histoire du salut voit donc un nous au début et un nous à la fin, et au centre le mystère du Christ, mort et ressuscité « afin que tous soient un » (Jn 17,21). Le temps présent, cependant, nous montre que le nous voulu par Dieu est brisé et fragmenté, blessé et défiguré. Et cela se produit surtout dans les moments de grande crise, comme maintenant avec la pandémie. Les nationalismes fermés et agressifs (cf. Fratelli tutti, n. 11) et l’individualisme radical (cf. ibid., n. 105) émiettent ou divisent le nous, tant dans le monde qu’au sein de l’Église. Et le prix le plus élevé est payé par ceux qui peuvent le plus facilement devenir les autres : les étrangers, les migrants, les marginaux, qui vivent dans les périphéries existentielles.

En réalité, nous sommes tous dans le même bateau, et nous sommes appelés à nous engager pour qu’il n’y ait plus de murs qui nous séparent, qu’il n’y ait plus les autres, mais un seul nous, aussi grand que toute l’humanité. C’est pourquoi je profite de cette journée pour lancer un double appel à marcher ensemble vers un nous toujours plus grand, m’adressant d’abord aux fidèles catholiques puis à tous les hommes et femmes du monde.

Une Église toujours plus catholique

Pour les membres de l’Église catholique, cet appel se traduit par un engagement à être toujours plus fidèles à leur être catholique, en réalisant ce que saint Paul a recommandé à la communauté d’Éphèse : « Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ep 4,4-5).

En fait, la catholicité de l’Église, son universalité, est une réalité qui demande à être accueillie et vécue à chaque époque, selon la volonté et la grâce du Seigneur qui nous a promis d’être toujours avec nous, jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 28,20). Son Esprit nous rend capables d’embrasser tout le monde pour faire communion dans la diversité, en harmonisant les différences sans jamais imposer une uniformité qui dépersonnalise. Dans la rencontre avec la diversité des étrangers, des migrants, des réfugiés et dans le dialogue interculturel qui peut en naître, nous avons l’opportunité de grandir en tant qu’Église, de nous enrichir mutuellement. En fait, où qu’il soit, chaque baptisé est un membre à part entière de la communauté ecclésiale locale, un membre de l’unique Église, un résident dans l’unique maison, un membre de l’unique famille.

Les fidèles catholiques sont appelés à s’engager, chacun à partir de la communauté dans laquelle il vit, pour que l’Église devienne toujours plus inclusive, poursuivant ainsi la mission confiée par Jésus-Christ aux Apôtres : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » (Mt 10,7-8).

Aujourd’hui, l’Église est appelée à sortir dans les rues des périphéries existentielles pour soigner les blessés et chercher les perdus, sans préjugés ni peur, sans prosélytisme, mais prête à élargir sa tente pour accueillir tout le monde. Parmi les habitants des périphéries, nous trouverons de nombreux migrants et réfugiés, des personnes déplacées et des victimes de la traite, auxquels le Seigneur veut que Son amour soit manifesté et Son salut proclamé. « Les flux migratoires contemporains constituent une nouvelle “frontière” missionnaire, une occasion privilégiée d’annoncer Jésus Christ et son Évangile sans quitter son propre milieu, de témoigner de façon concrète de la foi chrétienne dans la charité et dans un profond respect des autres expressions religieuses. La rencontre avec les migrants et les réfugiés d’autres confessions et religions est un terrain fécond pour le développement d’un dialogue œcuménique et interreligieux sincère et enrichissant » (Discours aux Directeurs nationaux de la pastorale des migrants, 22 septembre 2017).

Un monde toujours plus inclusif

C’est à tous les hommes et à toutes les femmes du monde que s’adresse mon appel à marcher ensemble vers un nous toujours plus grand, à recomposer la famille humaine, pour construire ensemble notre avenir de justice et de paix, en veillant à ce que personne ne reste exclu.

L’avenir de nos sociétés est un avenir “en couleurs”, enrichi par la diversité et les relations interculturelles. C’est pourquoi nous devons apprendre aujourd’hui à vivre ensemble en harmonie et dans la paix. J’aime particulièrement l’image, le jour du « baptême » de l’Église à la Pentecôte, du peuple de Jérusalem qui écoute l’annonce du salut immédiatement après la descente de l’Esprit saint : « Nous sommes Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, et tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu » (Ac 2,9-11).

C’est l’idéal de la nouvelle Jérusalem (cf. Is 60 ; Ap 21,3), où tous les peuples se rassemblent dans la paix et l’harmonie, célébrant la bonté de Dieu et les merveilles de la création. Mais pour atteindre cet idéal, nous devons tous nous efforcer de faire tomber les murs qui nous séparent et de construire des ponts qui favorisent la culture de la rencontre, conscients de l’interconnexion intime qui existe entre nous. Dans cette perspective, les migrations contemporaines nous offrent l’opportunité de surmonter nos peurs pour nous laisser enrichir par la diversité du don de chacun. Ensuite, si nous le voulons, nous pouvons transformer les frontières en lieux de rencontre privilégiés, où le miracle d’un nous de plus en plus grand peut s’épanouir.

Je demande à tous les hommes et à toutes les femmes du monde de faire bon usage des dons que le Seigneur nous a confiés, afin de préserver sa création et de la rendre encore plus belle. « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royauté et revenir ensuite. Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Faites-les valoir jusqu’à ce que je revienne” » (Lc 19,12-13). Le Seigneur nous demandera de rendre compte de nos actes ! Mais pour garantir que notre maison commune soit correctement entretenue, nous devons nous constituer en un « nous » toujours plus grand, toujours plus coresponsable, avec la ferme conviction que tout bien fait au monde l’est pour les générations actuelles et futures. Il s’agit d’un engagement personnel et collectif, qui prend en charge tous les frères et sœurs qui continueront à souffrir tandis que nous cherchons à atteindre un développement plus durable, équilibré et inclusif. Il s’agit d’un engagement qui ne fait aucune distinction entre autochtones et étrangers, entre résidents et hôtes, car il s’agit d’un trésor commun, et personne ne doit être exclu de ses soins et bénéfices.

Le rêve a commencé

Le prophète Joël a prédit que l’avenir messianique serait comme une ère de rêves et de visions inspirés par l’Esprit : « Je répandrai mon esprit sur tout être de chair, vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens seront instruits par des songes, et vos jeunes gens par des visions » (3,1). Nous sommes appelés à rêver ensemble. Nous ne devons pas avoir peur de rêver et de le faire ensemble comme une seule humanité, comme des compagnons de route, comme les fils et filles de cette même terre qui est notre maison commune, tous frères et sœurs (cf. Fratelli tutti, n. 8).

Prière

Père saint et bien-aimé,
ton Fils Jésus nous a enseigné
que dans le ciel une grande joie éclate
quand quelqu’un qui était perdu
est retrouvé,
quand quelqu’un qui a été exclu, rejeté ou écarté
est accueilli de nouveau dans notre nous,
qui devient ainsi toujours plus grand.

Nous te demandons d’accorder à tous les disciples de Jésus
et à toutes les personnes de bonne volonté
la grâce de faire ta volonté dans le monde.
Bénis chaque geste d’accueil et d’assistance
qui place tous ceux qui sont en exil
dans le nous de la communauté et de l’Église,
pour que notre terre puisse devenir,
comme tu l’as créée,
la maison commune de tous les frères et sœurs. Amen.

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 3 mai 2021, Fête des Saints Apôtres Philippe et Jacques

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PAPE FRANÇOIS: REGINA CÆLI

À l’issue du Regina Cæli

Chers frères et sœurs!

[…] Aujourd’hui, ma pensée va également à l’association Meter, que j’encourage à poursuivre son engagement en faveur des enfants victimes de la violence et de l’exploitation. […]