10 septembre 2017 | Homélie

MESSE HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Carthagène des Indes

[…] Dans l’Évangile, Jésus nous prévient aussi de la possibilité que l’autre se ferme,
refuse de changer, persiste dans son mal. On ne peut nier qu’il y a des personnes
persistant dans le péché qui blessent la cohabitation et la communauté : « Je pense
au drame déchirant de la drogue sur laquelle on s’enrichit dans le mépris des lois
morales et civiles » Ce mal porte atteinte directement à la dignité de la personne
humaine et rompt progressivement l’image que le Créateur a modelée en nous. Je
condamne fermement ce fléau qui a arraché de nombreuses vies et qui est
maintenu et soutenu par des hommes sans scrupules. On ne peut pas jouer avec la
vie de notre frère ni manipuler sa dignité. Je lance un appel pour qu’on cherche
comment mettre fin au narcotrafic qui ne fait que semer la mort partout en
tronquant de nombreuses espérances et en détruisant de nombreuses familles. Je
pense également à d’autres drames : « à la dévastation des ressources naturelles
et à la pollution en cours, à la tragédie de l’exploitation dans le travail. Je pense
aux trafics illicites d’argent comme à la spéculation financière, qui souvent prend un
caractère prédateur et nocif pour des systèmes économiques et sociaux entiers,
exposant des millions d’hommes et de femmes à la pauvreté. Je pense à la
prostitution qui chaque jour fauche des victimes innocentes, surtout parmi les plus
jeunes, leur volant leur avenir. Je pense à l’abomination du trafic des êtres
humains, aux délits et aux abus contre les mineurs, à l’esclavage qui répand encore
son horreur en tant de parties du monde, à la tragédie souvent pas entendue des
migrants sur lesquels on spécule indignement dans l’illégalité » (Message pour la
Journée Mondiale de la Paix 2014, n. 8), et même, on spécule aussi sur une «
légalité aseptisée » pacifiste qui ne prend pas en compte la chair du frère, la chair
du Christ. Voilà aussi pourquoi nous devons nous préparer et nous fonder
solidement sur les principes de la justice qui ne diminuent en rien la charité. Il n’est
pas possible de cohabiter en paix sans avoir rien fait contre ce qui corrompt la vie
et lui porte atteinte. À ce sujet, nous nous souvenons de tous ceux qui, avec
courage et inlassablement, ont travaillé et ont perdu la vie dans la défense et la
sauvegarde des droits de la personne humaine et de sa dignité. Tout comme à eux,
l’histoire nous demande d’assumer un engagement définitif pour la défense des
droits humains, ici, à Carthagène des Indes, que vous avez choisie comme siège
national de leur défense […]