5 juin 2018 | Message

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS À SA SAINTETÉ BARTHOLOMEW I À L’OCCASION DU SYMPOSIUM INTERNATIONAL «VERS UNE ATTIQUE PLUS VERTE: PRÉSERVER LA PLANÈTE ET PROTÉGER SON PEUPLE»

ATHÈNES

[…] Je me souviens très bien de ma visite à Lesbos, avec Votre Sainteté et Sa Béatitude Jérôme II, pour exprimer notre préoccupation commune face au sort des migrants et des réfugiés qui se trouvaient là-bas. Bien qu’enchanté par le ciel bleu et la mer, j’ai été frappé par l’idée qu’une mer aussi belle était devenue un tombeau pour hommes, femmes et enfants qui, pour la plupart, n’avaient cherché qu’à échapper à des conditions inhumaines dans leur propre pays. J’ai pu constater la générosité du peuple grec, si riche en valeurs humaines et chrétiennes, et ses efforts, malgré les effets de sa propre crise économique, pour réconforter ceux qui, dépossédés de tous les biens matériels, avaient leur chemin vers leurs rivages. Les contradictions dramatiques que j’ai connues lors de ma visite nous aident à comprendre l’importance du thème du présent colloque. Les maisons des populations vulnérables du monde entier ne sont pas les seules à s’effondrer, comme en témoigne l’exode croissant des migrants climatiques et des réfugiés environnementaux de la planète. Comme je l’ai cherché dans l’Encyclique Laudato Si ’, nous risquons de condamner les générations futures à un foyer commun, laissé en ruines. Aujourd’hui, nous devons nous poser honnêtement une question fondamentale: «Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous suivent, aux enfants qui grandissent maintenant?» (Ibid., 160). À la suite de la crise écologique, nous devons entreprendre un sérieux examen de conscience concernant la protection de la planète qui nous est confiée (cf. Gn 2, 15). […]