16 avril 2017 | Lettre

LETTRE DU PAPE FRANÇOIS À L’ÉVÊQUE D’ASSISE À L’OCCASION DE L’INAUGURATION DU SANCTUAIRE DU DÉPOUILLEMENT

[…] En venant visiter la salle du dépouillement, je t’ai demandé de me faire
rencontrer surtout des représentants de pauvres. Dans cette salle si éloquente, ils
étaient le témoignage de la scandaleuse réalité d’un monde encore tellement
marqué par le fossé entre le nombre infini d’indigents, souvent privés du strict
nécessaire, et la minuscule portion de riches détenant la plus grande partie de la
richesse, et prétendant déterminer le destin de l’humanité. Malheureusement, deux
mille ans après l’annonce de l’Evangile et après huit siècles du témoignage de
François, nous sommes face à un phénomène d’«inégalité mondiale» et
d’«économie qui tue» (cf. exhort. ap. Evangelii gaudium, nn. 52-60). Précisément
la veille de mon arrivée à Assise, dans les eaux de Lampedusa, avait eu lieu une
grande hécatombe de migrants. En parlant, dans le lieu du «dépouillement»,
également avec l’émotion causée par ce triste événement, je sentais toute la vérité
de ce dont avait témoigné le jeune François: ce n’est que lorsqu’il s’approchait des
plus pauvres, à l’époque représentés surtout par les malades de la lèpre, en
exerçant envers eux la miséricorde, qu’il expérimentait la «douceur de l’âme et du
corps» (Testament, Sources franciscaines n. 110).