Le capital financier mondial est à l’origine de graves délits non seulement contre la propriété, mais aussi contre les personnes et l’environnement. Il s’agit de criminalité organisée responsable, entre autres, du surendettement des Etats et du pillage des ressources naturelles de notre planète. Le droit pénal ne peut rester étranger à des conduites où, profitant de situations asymétriques, une position dominante est exploitée au détriment du bien-être collectif. Cela se produit par exemple, quand on provoque la diminution artificielle des prix des titres de dette publique, au moyen de la spéculation, sans se préoccuper du fait que cela puisse influencer ou aggraver la situation économique de nations entières (cf. Oeconomicae et pecuniariae quaestiones. Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel, n. 17). Il s’agit de délits qui ont la gravité de crimes contre l’humanité, lorsqu’ils provoquent la faim, la misère, la migration forcée et la mort à cause de maladies évitables, les catastrophes environnementales et l’ethnocide des peuples autochtones. La protection juridique et pénale de l’environnement Il est vrai que la réponse pénale arrive quand le délit a été commis, qu’elle ne permet pas de réparer le préjudice ni de prévenir la réitération et qu’elle a rarement des effets dissuasifs. Il est aussi vrai qu’en raison de sa sélectivité structurelle, la fonction de sanction retombe généralement sur les secteurs les plus vulnérables. Je n’ignore pas non plus qu’il existe un courant punitif qui prétend résoudre, à travers le système pénal, les problèmes sociaux les plus divers.